Bonsoir,
A la demande de Laurent26, je vous livre, ci-dessous, la suite de mon "roman" invalidité...
Bonsoir,
Je suis aussi dans une démarche de mise en invalidité (depuis bientôt 3 ans) afin de pouvoir réduite mon temps de travail car j'ai vraiment de plus en plus de mal à suivre le rythme avec en plus "quelques" soucis de santé supplémentaires à la paraplégie (cervicalgies, érysipèle récidivant,...).
Pour ma part, cette demande de mise en invalidité m'a été suggérée par le médecin du travail en me conseillant de me faire assister par la FNATH.
Demande faite au titre d'une "usure prématurée de l'organisme".
Nota : j'ai commencé à travailler en étant paraplégique, je ne sais si c'est ton cas, la demande de mise en invalidité uniquement pour paraplégie n'était donc pas recevable.
fin 2007 : visite du médecin conseil de la CPAM. Rejet de la demande car ma paraplégie était antérieure à mon immatriculation sécurité sociale et que les nouveaux éléments étaient liés à l'avancée en âge (ndlr à 38 ans c'est normal d'être usée pour ce médecin
).
mi 2008 : sur les conseils de la FNATH j'ai fait appel et demandé une expertise complémentaire. La question posée à l'expert par le médecin conseil de la CPAM a été "dire si mon état a été aggravé par mon activité professionnelle ou si je présentais une affection nouvelle relevant de l'invalidité". Réponse de l'expert "affection non aggravée par l'activité professionnelle".
Dans le corps de la discussion l'expert a cependant noté que "les nouveaux éléments constituaient une aggravation de l'état depuis mon immatriculation, et que cet état (paralégie et cervicalgie) réduisait des 2/3 les capacités de travail et justifiait certainement une invalidité." Mais comme il n'est pas prouvé que c'est du fait de mon activité professionnelle, ça ne compte pas.
On a contesté le nouveau refus et mon DOSSIER est repassé devant un médecin expert fin 2009 sans que j'en sois informée !!! Les conclusions sont en gros "pas d'évolution de la pathologie, pas de nouvelles pièces apportées au dossier". Forcément sans savoir que je "repassais" en expertise et que je n'y étais même pas conviée, il m'était difficile de produire de nouvelles pièces.
On a refait appel et on attend une convocation au "Tribunal d'Incapacité" d'ici quelques mois...
Pour la FNATH, mon dossier doit forcément aboutir en ma faveur avec, d'après eux, une invalidité de 2eme catégorie... Ils ont déjà défendu des dossiers similaires avec gain de cause. Heureusement que cette association me soutien dans mes démarches sinon j'aurai déjà laissé tomber et me serait mise à 3/5eme avec perte de salaire.
Un dernier conseil : même si tu as l'intention de continuer à travailler, évite de le mentionner, cela pourrait te porter préjudice.
Je reste confiante, car je connais une personne de mon âge à qui a été accordée une mise en invalidité alors qu'elle a contracté la polio enfant et qui présente une incapacité bien moindre à une paraplégie.
Arme toi de patience et de ténacité... Et je te souhaite de "tomber" sur un médecin conseil plus compréhensif que celui auquel j'ai affaire.
Donc, en
juillet 2010 j'étais en attente d'une convocation au Tribunal d'Incapacité (TCI)...
J'ai été convoquée au TCI en
novembre 2010, je m'y suis rendue accompagnée de la responsable juridique de la FNATH locale qui avait suivi mon dossier, elle était confiante...
Le même jour, à la demande du tribunal, j'ai été vue, en consultation par un médecin (une dame qui devait bien avoir 70-75 ans...). Rendez-vous très rapide, afin de lister mes soucis de santé et savoir s'il y avait du nouveau par rapport à l'expertise médicale de 2008. Il y avait du nouveau : Syndrome de l'Ulcère Solitaire au niveau du rectum qui avait récidivé à 2 reprises en 2009 et 2010 entrainant, à chaque fois près de 2 mois d'arrêt maladie... La dame ne connaissait pas... Je pense qu'elle n'y connaissait pas non plus grand chose en paraplégie... Mais bon on en a l'habitude...
Bref passage devant la "cour" où la médecin est interrogée et se contente de répondre qu'elle ne sait que penser de ma situation !!!
Quand je suis sortie de l'audience, ma réflexion a été que ma présence n'a rien apporté, ils n'auraient eu que mon dossier sous les yeux cela aurait été pareil.
La conclusion du tribunal, reçue par courrier quelques jours après, est : "Déclare recevable en la forme le recours de Madame "Quiquotte", infirme la décision de la CPAM et dit qu'à la date du
xx novembre 2007, Madame "Quiquotte" présentait un état d'invalidité réduisant au moins des 2/3 sa capacité de travail ou de gain lui permettant l'attribution d'une pension d'invalidité de 1ère catégorie."
Voilà...
3 ans de procédure pour obtenir une Invalidité 1ère catégorie...
La FNATH, m'a conseillée de faire appel, car la 2ème catégorie est celle à laquelle je devais prétendre... Je me suis laissé quelques temps de réflexion et ai décidé de ne pas poursuivre...
Un peu, beaucoup, usée, fatiguée, dégoutée, mon couple "battait de l'aile"... Et ça commençait à me rappeler, un peu trop les procédures interminables pour l'indemnisation de mon accident 20 ans auparavant...
Ce qui a, aussi, motivé ma décision à ne pas faire appel : - je ne souhaitais pas arrêter de travailler, mais réduire mon temps de travail de 4/5ème à 3/5ème,
- les explications (incomplètes) que l'on m'avait données étaient qu'une Invalidité 1ère catégorie, me permettrait de recevoir 30% de mon salaire en pension,
- que mon nouveau salaire après réduction du temps de travail et la pension ne devrait pas dépasser le salaire actuel, sinon, la pension serait réduite, logique,
- Donc, je pensais, à tort, qu'une réduction de 20% de mon temps de travail associée à la pension d'invalidité me satisferait au final...
Mais... J'ai découvert après, trop tard pour faire appel... que : - Ces "fameux" 30% de salaire étaient, en fait, calculés sur le salaire "médian" des 10 dernières années... à la date de la demande de mise en invalidité (novembre 2007) !!!
- Que l'addition de mon nouveau salaire et la pension d'invalidité octroyée ne devaient pas dépasser le salaire "médian" issu de ce calcul.
- Mon salaire avait bien évolué entre novembre 2007 et novembre 2010...
- En réduisant le salaire de novembre 2010 de 20% (passage de 4/5ème de temps de travail à 3/5ème), je me retrouvais à gagner quasiment autant que le salaire médian.
- J'ai donc perçu un petit reliquat de pension d'invalidité la première année et depuis plus rien : je gagne trop... Visiblement quand on passe en invalidité, il n'est pas prévu que nos revenus salariaux puissent augmenter.
- Et, "cerise sur le gâteau", si mon état "s'aggrave" et que je change de catégorie d'invalidité, dans le futur, et bien ce sera toujours ce salaire médian qui servira de référence, même si l'évolution se fait dans 10 ans.
Avec 3 ans de recul sur les conclusions de cette "affaire", 6 ans après la demande de mise en invalidité.... Je me dis que : - Je n'ai pas eu toutes les informations en main pour me décider de façon opportune.
Je n'en veux pas aux personnes aux quelles j'ai eu à faire, pour elles le principe de calcul des pensions devait être évident, pas pour moi... - J'aurai dû, au préalable, me remettre à temps plein, pour "gonfler" le salaire "médian".
- Puis me mettre en arrêt maladie "longue durée" dés novembre 2007.
C'est l'option qu'avait prise la personne polio qui a eu une 2ème invalidité octroyée avec un handicap bien plus léger et sans avoir à passer au tribunal... Mais j'ai des "principes" et je ne m'imaginais pas "abuser" de la Sécu... De plus j'aurai eu l'impression de me moquer des collègues avec lesquels j'ai toujours eu de bonnes relations de travail et me serait sentie très mal à l'aise le jour où la reprise du travail serait intervenue....
- Attendre patiemment que la Sécu me passe d'elle même en invalidité.
Je me dis que ce serait surement intervenu avant novembre 2010. - Reprendre mon activité salarié avec un temps de travail réduit de 20% ensuite.
Bref, je me serai mise à 3/5ème de mon propre chef en 2007 sans faire appel à une mise en invalidité, j'aurai éviter de continuer à accumuler inutilement de la fatigue, ma vie de couple en aurait moins pâti, j'aurai éviter 3 ans de procédure inutile, de stress, et je gagnerai à ce jour le même salaire...
That's All Folks...
En espérant que mon petit témoignage puisse en aider d'autres....