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Sciences & MédecineUn antalgique naturel aussi efficace que la morphineCATHERINE PETITNICOLAS.Publié le 15 novembre 2006L'opiorphine a été mise en évidence chez l'homme par des scientifiques français.UNE ÉQUIPE de chercheurs de l'Institut Pasteur vient d'identifier un nouvel antalgique sécrété naturellement dans la salive chez l'homme et baptisé opiorphine, selon des travaux publiés hier dans les PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences). Des recherches qui pourront peut-être déboucher sur la mise au point de nouveaux médicaments antidouleur dont on a toujours cruellement besoin.« L'opiorphine serait aussi efficace que la morphine pour inhiber une douleur aiguë provoquée chez le rat tant en termes d'effet dose que d'amplitude d'action », explique Catherine Rougeot, chef du laboratoire de pharmacologie des régulations neuroendocrines à Pasteur, qui a dirigé cette recherche. Ces travaux ont permis d'extraire cette molécule de la salive humaine pour ensuite mener toutes les étapes indispensables à sa purification (au cours desquelles on perd une bonne partie du produit) afin de pouvoir ensuite la séquencer.Cette équipe avait déjà, en 2003, découvert chez le rat la sialorphine, un puissant antalgique naturel ou plutôt un inhibiteur de la perception douloureuse, qui est sécrété lors de certaines situations de stress. L'opiorphine humaine semble très proche de la sialorphine du petit rongeur, mais les chercheurs ont préféré lui donner un nom différent car elle ne semble pas issue du même gène. « Toujours est-il que lors d'expériences chez le rat, l'administration d'un milligramme par kilo d'opiorphine a été tout aussi efficace contre la douleur que celle de doses de trois à six fois plus fortes de morphine », explique la scientifique.Cette nouvelle molécule ressemble d'un point de vue fonctionnel aux autres analgésiques naturels produits par le cerveau en cas de stimulation douloureuse intense : enképhalines, endorphines et autres endomorphines. Ces peptides appartiennent tous à un puissant système de contre-régulation de la transmission des signaux de la douleur.Mais l'opiorphine agit différemment. Elle protège en fait les enképhalines de la dégradation, car celles-ci ont une demi-vie très courte, de l'ordre de quelques secondes. Tant et si bien que, grâce à cette substance, les enképhalines restent actives contre la douleur plus longtemps.Moins d'effets secondaires pour les médicamentsUn important programme de recherche clinique va démarrer, pour déterminer, grâce à des systèmes de dosage et de micropuces, si d'autres fluides que la salive, comme par exemple le sang, les larmes, l'urine, le lait et le sperme, véhiculent cet antalgique naturel. Et ce pour connaître les tissus qui le synthétisent et le sécrètent.Par la suite, les chercheurs espèrent identifier quel type d'affections motive ou au contraire inhibe la production d'un analgésique aussi puissant. Afin de pouvoir réussir à mettre au point de nouveaux médicaments dotés d'infiniment moins d'effets secondaires (détresse respiratoire, constipation et risque de dépendance) que la morphine et ses dérivés.Source : http://www.lefigaro.fr/sciences/20061115.FIG000000053_un_antalgique_naturel_aussi_efficace_que_la_morphine.html