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Les vessies neurologiques & l'appareil digestif / Re : déreglement vesical ?
« le: 19 février 2006 à 19:58:27 »
Bonjour,
On peut rajouter un critère de l'ECBU qui aide aussi à faire le tri dans tout ce que les bidochons appellent "infections urinaires" : la leucocyturie.
Il s'agit d'un comptage des leucocytes (globules blancs) présents dans les urines. Normalement en l'absence de bêtes indésirables, il n'y en a que très peu dans la vessie (les labos d'analyse annoncent souvent comme valeur normale : "leucocyturie inférieure à 10 000 cellules par millilitre").
Lorsqu'elle est envahie par des germes indésirables, la vessie devient un vrai champ de bataille car ces cellules de défense sont envoyées sur site avec pour mission de bouffer les envahisseurs. Et quand c'est grave elles viennent en nombre : en cas d'infection grave, il n'est pas rare de compter 300 à 400 000 de ces leucocytes par ml.
En résumé je retiens le principe suivant : une bactériurie sans leucocyturie ne traduit pas d'infection mais une simple contamination (une leucocyturie sans bactériurie peut se rencontrer aussi : ça traduit les séquelles d'une infection traitée peu avant l'ECBU).
J'aime bien cette façon de voir les choses, et je la partage totalement.
J'ai la chance de n'avoir fait (en 22 ans de paraplégie) que 2 infections urinaires qui m'aient collée au lit (avec traitement antibiotique), bien que ma façon de pratiquer les sondages ne soit pas particulièrement propre...
J'ai bien parfois les urines qui ont une sale tête. Au généraliste qui a dû apprendre "paraplégique = infection urinaire quasi chronique" et qui s'effraie que je ne fasse jamais d'ECBU (le résultat est tout vu d'avance : E. coli +++, quelques leucocytes...), je raconte que je noie les envahisseurs à la bière... et que ça marche !
Moi aussi j'ai vraiment l'impression d'héberger une flore vésicale qui semble bien se plaire là, qui n'en demande pas davantage, et occupe le terrain. De quoi conforter cette idée : il y a 2 ans après une opé j'ai passé 15 jours en rééducation au CHU, et le médecin, après un ECBU d'office à l'entrée, était sûr de bien faire en me mettant sous Noroxine pour estourbir mes colibacilles domestiques (j'ai pas osé râlé mais c'est un peu dommage). Résultats : au contrôle à la sortie du service j'hébergeais ... un staphylocoque doré, qui plus est il était résistant à 8 ou 9 des 12 antibiotiques testés ! (chance : je n'avais aucun symptome).
Bon on est tous très inégaux devant l'infection (de ce côté là je m'en sors bien, mais comme il faut une justice j'ai d'autres soucis de para, voir mes autres post du moment...). Une chose que je pense très importante pour les sondages (plus importante qu'un excès d'hygiène) : bien vider la vessie et s'assurer de l'absence totale de résidu, cela permet sans doute de repartir jusqu'au prochain sondage avec un stock minimal de germes, et donc de courser une éventuelle infection (il va de soit aussi qu'à partir d'un certain délai, plus on espace les sondages, plus on prend de risques de voir une infection prendre le dessus dans cet équilibre relativement précaire).
Moi j'ai retenu ceci de la part d'un urologue de CRF :
1 - Toutes les infections urinaires ne doivent pas être traitées.
2 - Quand elles sont traitées, l'usage d'antibiotiques devrait être en dernier recours, en cas d'infection prolongée (> 3 jours)
3 - Augmenter considérablement la prise de liquide (d'eau, pas de whisky :D) et rapprocher les autosondages "lave" cette chère vessie infectée.
4 - La présence de certains germes (Escheria coli ...) dans les urines (ECBU) n'est PAS le signe d'une infection en lui même. C'est leur nombre qui crée l'infection, pas leur présence. (une colonisation n'est pas une infection !).
5 - La fièvre au dessus de 39 est un élement aggravant et demande alors l'usage d'antibiotique, histoire que les germes n'aillent pas faire un tour dans le sang (septicémie). La panique n'est pas nécessaire en dessous.
On peut rajouter un critère de l'ECBU qui aide aussi à faire le tri dans tout ce que les bidochons appellent "infections urinaires" : la leucocyturie.
Il s'agit d'un comptage des leucocytes (globules blancs) présents dans les urines. Normalement en l'absence de bêtes indésirables, il n'y en a que très peu dans la vessie (les labos d'analyse annoncent souvent comme valeur normale : "leucocyturie inférieure à 10 000 cellules par millilitre").
Lorsqu'elle est envahie par des germes indésirables, la vessie devient un vrai champ de bataille car ces cellules de défense sont envoyées sur site avec pour mission de bouffer les envahisseurs. Et quand c'est grave elles viennent en nombre : en cas d'infection grave, il n'est pas rare de compter 300 à 400 000 de ces leucocytes par ml.
En résumé je retiens le principe suivant : une bactériurie sans leucocyturie ne traduit pas d'infection mais une simple contamination (une leucocyturie sans bactériurie peut se rencontrer aussi : ça traduit les séquelles d'une infection traitée peu avant l'ECBU).
Personnellement, je donne à bouffer à mes microbes. Ce sont mes miens, on se connait bien, on est potes d'ailleurs , je leur offre le gite et le couvert, en échange ils m'offrent l'inutilité de l'asepsie pour les autosondages intermittents, en milieu autre qu'hospitalier. Ils sont toujours là quand ECBU passe par là, y'a Escheria, y'a Coli, et (rarement) ils invitent un autre copain quelques temps. Par contre ils sont toujours là en nombre peu important. Les 17 premiers mois de métier avec aseptie systématique voyaient une infection tous les 3 mois, traitée par augmentin. La passage à la méthode "j'donne à bouffer", opéré à la suite, m'amène aujourd'hui à annoncer 2 ans et demi d'autosondages sans aseptie (confort +++ ), et 2 infections urinaires, avec fièvre, au début de la période de "changement de méthode", non traitées, parce que fièvre < 39 (38,8 au mieux !!), ayant duré 5 jour chacune, et depuis .... rien ! ;)
J'aime bien cette façon de voir les choses, et je la partage totalement.
J'ai la chance de n'avoir fait (en 22 ans de paraplégie) que 2 infections urinaires qui m'aient collée au lit (avec traitement antibiotique), bien que ma façon de pratiquer les sondages ne soit pas particulièrement propre...
J'ai bien parfois les urines qui ont une sale tête. Au généraliste qui a dû apprendre "paraplégique = infection urinaire quasi chronique" et qui s'effraie que je ne fasse jamais d'ECBU (le résultat est tout vu d'avance : E. coli +++, quelques leucocytes...), je raconte que je noie les envahisseurs à la bière... et que ça marche !
Moi aussi j'ai vraiment l'impression d'héberger une flore vésicale qui semble bien se plaire là, qui n'en demande pas davantage, et occupe le terrain. De quoi conforter cette idée : il y a 2 ans après une opé j'ai passé 15 jours en rééducation au CHU, et le médecin, après un ECBU d'office à l'entrée, était sûr de bien faire en me mettant sous Noroxine pour estourbir mes colibacilles domestiques (j'ai pas osé râlé mais c'est un peu dommage). Résultats : au contrôle à la sortie du service j'hébergeais ... un staphylocoque doré, qui plus est il était résistant à 8 ou 9 des 12 antibiotiques testés ! (chance : je n'avais aucun symptome).
Bon on est tous très inégaux devant l'infection (de ce côté là je m'en sors bien, mais comme il faut une justice j'ai d'autres soucis de para, voir mes autres post du moment...). Une chose que je pense très importante pour les sondages (plus importante qu'un excès d'hygiène) : bien vider la vessie et s'assurer de l'absence totale de résidu, cela permet sans doute de repartir jusqu'au prochain sondage avec un stock minimal de germes, et donc de courser une éventuelle infection (il va de soit aussi qu'à partir d'un certain délai, plus on espace les sondages, plus on prend de risques de voir une infection prendre le dessus dans cet équilibre relativement précaire).