Bon courage à ceux qui vont devoir déposer un dossier, qui sont en train de faire leur dossier ou qui non toujours pas reçu de réponse à leur dossier.
La patience est obligatoire dans une telle situation.
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Les maisons du handicap dépassées par la demande
Thérapie de groupe Cible de nombreuses critiques d'usagers depuis leur mise en place début 2007, les directeurs des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) d'Ile-de-France et de tout l'Hexagone se sont réunis hier à huis clos, à Paris. Avant, éventuellement, de se constituer en association, ils devaient partager leurs doutes et difficultés à mettre en oeuvre l'ambitieuse loi sur le handicap du 11 février 2005.
Ce texte a prévu la scolarisation des enfants handicapés dans l'école de leur secteur, établi l'accessibilité de tous les bâtiments publics aux handicapés et imposé l'égalité des chances en matière d'emploi, de services publics, etc.
- Toutes ces dispositions sont gérées par les MDPH.
« Nous connaissons tous des problématiques similaires, détaille Christine Duprès, directrice de la MDPH de Seine-et-Marne.
Si personne ne conteste la pertinence de la loi, il semblerait qu'il existe une inadéquation criante entre les objectifs que l'on nous a assignés et les moyens quantitatifs et qualitatifs dont nous disposons. »
Une « inadéquation » qui conduit à un paradoxe : créée pour améliorer le quotidien des handicapés et faciliter leurs démarches devant un guichet unique, la MDPH serait devenue un cauchemar pour les usagers. Auparavant, leurs dossiers étaient gérés par la Cotorep ( Commission technique d'orientation et de reclassement professionnel ) et, pour les enfants, par la commission départementale d'éducation spéciale (CDES). « On est passés d'une logique de distribution d'allocations à une logique dans laquelle la personne est au centre du dispositif, explique Gérard Bernheim, vice-président du conseil général de Seine-et-Marne en charge des solidarités et de la santé.
La MDPH prend désormais en compte le projet de vie de l'individu, au lieu de saucissonner les prestations entre l'éducation, les transports, etc. »
- Retard dans les dossiers, rupture des prestations, usagers perdus...
Hélas, cette ambition généreuse a accouché d'un sac de noeuds. Retard dans les dossiers, rupture des prestations, usagers perdus... « A chaque fois que j'appelle, le standard est saturé », témoigne une mère de famille seine-et-marnaise. « Le dossier de carte d'invalidité que j'ai déposé en février 2006 a été perdu trois fois, puis retrouvé non traité au fond d'un tiroir, en avril », peste une autre. « Les demandes d'auxiliaires de vie scolaire, qui secondent les enfants handicapés à l'école, n'ont pour la plupart pas été traitées, s'alarme encore une institutrice.
Beaucoup ne pourront être scolarisés en milieu ordinaire l'an prochain et les parents ne sont pas au courant. »
Un flot de critiques qui use les personnels des MDPH, en Seine-et-Marne comme dans de nombreux départements. « Une centaine d'agents d'Etat rattachés aux MDPH, un peu partout en France, ont demandé leur mutation », explique le sénateur des Pyrénées-Orientales Paul Blanc (UMP), qui présentait hier après-midi au Sénat un rapport sur le sujet. « Il faut dire que les MDPH ont hérité, en janvier 2006, de quelque 600 000 dossiers laissés en souffrance par leurs prédécesseurs des Cotorep. Les temps de traitement des demandes varient encore de un à neuf mois selon les départements. »
En Seine-et-Marne, où l'on recense 86 000 handicapés, soit 7 % de la population, il faut compter environ huit mois de latence. Au début de l'année, le conseil général avait proposé de détacher trente-six agents à la structure départementale mais seulement vingt se sont portés volontaires. Par ailleurs, trois employés sur quatre-vingts ont déjà quitté le navire.
http://www.leparisien.com/home/maville/seineetmarnenord/articles.htm?articleid=276117408 
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Publier le 16 Août 2007Voici la suite de l'histoire sur les maisons du handicap dépassées par la demande......
Handicap : 22000 demandes d'aides en attente
Rien ne va plus à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Un an et demi après sa création, ce guichet unique du handicap, créé par la loi sur l'égalité des droits et des chances du 11 février 2005, est au centre d'un feu de critiques. Et la grogne monte chez les handicapés parisiens lassés des dysfonctionnements dont ils sont victimes.
L'histoire avait pourtant bien commencé. En janvier 2006, quand la MDPH voit le jour, les associations spécialisées applaudissent.
Elles espèrent mettre fin aux tracas administratifs de leurs adhérents : ce guichet unique, qui remplace les structures existantes (Cotorep, CDES...), promet d'être plus efficace en centralisant dossiers et décisions. Mais aujourd'hui, la déception est de taille : quelque 22 000 demandes - de services, de matériel, d'allocations... - attendent dans les cartons de la MDPH de Paris.
« C'est le chaos »
« Ce chiffre est trop élevé, reconnaît-on au cabinet de Penelope Komites, adjointe au maire chargée des personnes handicapées. Mais nous avons hérité du stock de la Cotorep, qui avait 30 000 demandes en attente ! Nous faisons notre possible pour le résorber mais cela prendra du temps : nous recevons chaque année 50 000 demandes d'adultes et 6 000 d'enfants. »
*Pour autant, tout n'est pas noir, souligne-t-on au cabinet. « Nous avons amélioré l'accueil, avec près de deux fois plus de personnes reçues sur nos sites et encore plus d'appels téléphoniques traités. Nous allons de nouveau recruter du personnel pour aller plus vite. Et pour les cas graves, nous avons une procédure d'urgence qui fonctionne. »
Cette procédure n'a pourtant jamais été proposée à Franck, un photographe parisien, quand le non-paiement de son allocation pour adulte handicapé, pendant trois mois, a failli le faire expulser de son appartement.
Anne Mauceri, déléguée pour Paris de l'Association des paralysés de France, ne s'en étonne pas. « La MDPH est complètement dépassée par le nombre de dossiers. Et les nouvelles recrues dans les services ne savent pas toujours répondre. La qualité de l'accueil s'en ressent. »
Pour couronner le tout, le déménagement de la MDPH, enfin regroupée sur un seul site depuis juin, a ralenti le traitement des requêtes. Si bien que les délais augmentent de nouveau. « Pour des demandes d'acquisition de matériel ou d'adaptation d'un logement, souligne Anne Mauceri, nous sommes presque revenus aux délais de la Cotorep, qui demandait près d'un an !
« Tous les mercredis, nous voyons arriver des malades qui n'arrivent pas à faire reconnaître leur handicap. C'est le chaos.
Et la MDPH, qui manque de moyens humains, rend des décisions opaques que nous ne comprenons pas. »
Un constat parisien qui concerne bon nombre d'autres villes.
Publié dans l'indifférence en juillet, un rapport du Sénat qualifie les MDPH « d'architectures institutionnelles (...) encore fragiles ».
MDPH d'Ile-de-France
69, rue de la Victoire, IX e .
Contacts : 0.805.80.09.09 (numéro gratuit depuis un poste fixe),
du lundi au vendredi, de 9 heures à 17 heures.
Mail : contact/mdph.paris.fr
http://www.leparisien.com/home/maville/paris/articles.htm?articleid=276176328 