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TITRE : Loi handicap: des associations dénoncent les difficultés d'application pour les personnes en grande dépendance PARIS, 9 février (APM) - Plusieurs associations ont manifesté jeudi leur désappointement quant à l'application de la loi sur le handicap dénonçant notamment des difficultés rencontrées par les personnes handicapées en état de grande dépendance. Ces réactions sont intervenues alors que Philippe Bas, ministre délégué aux personnes handicapées, présentait jeudi au cours d'une conférence de presse un bilan de l'application de la loi sur le handicap du 11 février 2005 (cf dépêche APM JB9001). Une vingtaine de membres de la Coordination handicap et autonomie et d'autres associations oeuvrant dans le champ du handicap ont manifesté avec une dizaine de personnes en fauteuil roulant et leurs auxiliaires de vie, sous les fenêtres du ministère de la santé, jeudi matin pendant plusieurs heures. Ils dénonçaient notamment le fait que plusieurs centaines de personnes handicapées souffrant de grande dépendance ne reçoivent pas les financements qui leur sont attribués depuis avril 2002, ni les aides complémentaires prévues pendant la période de montée en charge du nouveau dispositif. "Pour certains la rupture de ces financements qui servent à payer les auxiliaires de vie dure depuis plusieurs mois", a précisé à l'APM Marcel Nuss, président de la coordination handicap et autonomie. Selon la coordination, la rupture d'attribution de ces aides serait lié à des problèmes de délégation de crédits aux Directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS). "Les départements qui doivent verser une aide complémentaire n'ont, pour certains, toujours pas signé les conventions nécessaires. De ce fait, cette aide d'urgence n'est pas versée dans certains départements", a ajouté Marcel Nuss. La coordination a également constaté que des départements qui avaient reçu des crédits des DDASS "avaient fait le choix de les conserver en prévision de supposées difficultés à venir". "Il a même été conseillé à certaines associations d'emprunter en attendant que les crédits arrivent", explique Marcel Nuss. La coordination critique également l'absence de prise en compte dans les décrets d'application de la loi handicap des besoins d'accompagnement élevés des personnes en grande dépendance. Elle revendique l'acceptation d'une prise en compte des besoins de ces patients 24 heures sur 24. "Un décret ne prévoit le dépassement des 12 heures de prise en charge que pour les cas exceptionnels. Nous demandons la publication d'un décret spécifique dédié à la grande dépendance qui assure le maintien des prises en charge actuelles, et non leur régression", a également souligné la coordination dans un communiqué. La coordination qui doit être reçue la semaine prochaine par Philippe Bas demande également la nomination d'un médiateur des personnes handicapées. "Placé auprès du premier ministre, il pourrait gérer en urgence des situations individuelles difficiles". PHILIPPE BAS PROMET DE RESOUDRE CHAQUE SITUATION DIFFICILE Interrogé au sujet de cette manifestation, Philippe Bas a indiqué jeudi au cours de sa conférence de presse que son ministère ferait le nécessaire pour régler les situations difficiles rencontrées par ces personnes lourdement handicapées. "Nous avions mis en place un dispositif provisoire permettant à ces quelque 1.800 personnes en situation de grande dépendance de financer plus facilement les heures de prise en charge par des auxiliaires de vie", a-t-il expliqué. "Mise en oeuvre pour le dernier semestre 2005, cette aide qui se chiffre autour de 5.000 euros par mois sera prolongée jusqu'à l'attribution de la prestation de compensation du handicap", a-t-il ajouté. L'Association française contre les myopathies (AFM) déplore également jeudi dans un communiqué "qu'un grand nombre de personnes en situation de grande dépendance ne trouvent aujourd'hui encore aucune réponse satisfaisante à leurs besoins". Pour l'AFM la loi handicap constitue "une avancée importante dans ses principes et ses ambitions", mais pose des problèmes dans son application. L'association considère que les décrets d'application ont fixé des plafonds financiers trop restrictifs et demande leur suppression. "Ces plafonds financiers restrictifs limitent le montant de la compensation des surcoûts liés au handicap, que ce soit pour les aides techniques, l'équipement du logement ou l'aménagement des véhicules. Ils rendent donc impossible une réelle réponse individualisée aux besoins des personnes, comme le prévoit la loi". Selon un sondage BVA réalisé pour l'association auprès de personnes handicapées, un tiers des personnes interrogées reconnaissent avoir dû renoncer à une aide technique, humaine ou un équipement du logement indispensable à leur autonomie faute de moyens financiers suffisants. Par ailleurs, deux tiers souhaitent une réponse individualisée à leurs besoins et une amélioration de la prise en charge financière. LA FNATH DECUE DU NIVEAU DES RESSOURCES La Fnath, association des accidentés de la vie, fait également état dans un communiqué de sa "vive déception concernant la question des ressources". "L'allocation aux adultes handicapés (AAH) fixée à 610,28 euros par mois demeure très insuffisante pour beaucoup, notamment ceux qui ne peuvent travailler du fait de leur handicap" "La garantie de ressources de 80% du SMIC prévue par la loi ne leur profite guère du fait de conditions d'accès extrêmement restrictives. Cette garantie n'est toujours pas étendue aux pensionnés d'invalidité placés dans la même situation". La Fnath s'inquiète du retard dans la mise en place du fonds de compensation et de l'absence de règlement des co-financeurs, qui pourrait gêner la mise en place de la nouvelle prestation. La fédération annonce enfin la création d'une Cellule nationale d'observation (vigie.handicap@fnath.com - 01-45-35-00-77) pour assurer le suivi permanent de la mise en place de la loi. cf/cd/APM polsan CFJB9006 09/02/2006 19:56 ACTU