LA VIE QUOTIDIENNE > Exprimez-vous !

CONJOINTS ET CONJOINTES D'HANDICAPES

<< < (7/13) > >>

softpensees:
Anna ,
A mon sens les psy ont deux fonctions , une en tant que médecin prescripteur s'il s'avère que ce soit nécessaire et une autre en tant qu'écoutant . Dans la seconde fonction ils doivent être là pour écouter sans juger ni conseiller (a mon avis) . Ils doivent avoir plus une fonction de miroir pour que tu te retrouves et que tu cherches au fond de toi la vérité , ta vérité . Parfois , si tu as l'impression qu'ils te conseil c'est peut-être justement pour provoquer chez toi une forme de résistance à leurs propos qui te permet d'avancer en étant persuadée d'aller dans le bon sens malgré eux . En lisant un peu entre les lignes j'ai vraiment l'impression que tu cherches avant tout à préserver ta famille et c'est tout en ton honneur mais je ne me permettrai pas de juger ceux qui ne tiennent pas le coup . Ne penses-tu pas que tu devrais être très insistante auprès de ton mari pour qu'il accepte de voire un psy non pas pour l'écoute mais parce que ça ne coûte pas grand chose d'essayer un traitement . Nous , les hommes , voulons souvent montrer notre force en essayant de s'en sortir par nous même . N'est-ce pas là notre plus grande faiblesse ?     

sylvia:
Bonjour Véro,
 
effectivement, si l'ophtalmo ne vous consacre que 10 minutes, rien n'est possible et ce n'est pas étonnant que ses lunettes ne conviennent pas à Daniel. Je pense qu'effectivement, il est indispensable de bien expliquer la situation en prenant le rendez-vous pour que le médecin prévoit dans son horaire qu'il faudra plus de temps pour arriver à un bon choix de verres. Personnellement, je fais ça systématiquement afin que quand j'arrive, il n'y ait pas un blocage par rapport à mon fauteuil et l'ophtalmo chez nous, a quand même plus que 10 minutes par patient (mais je sais qu'en France, obtenir un rendez-vous relève de la galère et que parfois ça implique minimum 6 mois d'attente, chez nous en Belgique, ce n'est pas le cas).
Quant à te culpabiliser, tu n'as aucune raison de le faire, s'il boude et va se coucher, c'est son problème, sa décision. Tu ne peux pas porter tout ça, toute seule. Il faudrait peut-être aussi lui expliquer qu'il ne peut pas tout décider tout seul au niveau de la TV et qu'une vie de famille, ça implique que chacun y mette du sien, handicap ou pas.
Bon week-end et gros bisous
 
Sylvia
 
Je ne sais pas chez toi, mais chez nous, il fait vraiment mauvais : neige et pluie verglassante pour cette après-midi ! Vaut mieux rester au chaud.

Anna:
Soft, tu sais quoi ? Je vois une psy, bien sûr, depuis plus de 4 ans, et cela a été une évidence pour moi de PARLER de ce qui nous tombait dessus - alors que pour mon mari l'évidence a été de le taire - même à lui-même ...
Et tu sais ce qu'elle me dit depuis plusieurs mois ? Que je devrais penser à le quitter ... Je respecte sa façon de justifier son conseil et c'est une femme qui m'a tjs bcp écoutée, mais sur ce point je lui résiste et je sens bien que cela la contrarie ... elle me dit que je ne pense pas assez à moi et je me dis que c'est peut-être de la lâcheté de ma part en effet de rester ... mais aussi peut-être davantage un souci de ne pas blesser davantage que ce qui a été subi, une volonté de préserver une vie de famille le plus longtemps possible ... Je ne lui dis pas "c'est hors de question", je lui dis "pas maintenant ..." - et je fais la sourde oreille quand elle me répond "oui, mais alors, quand ?" ...

softpensees:
Hé oui ,véro , ton message suscite un débat à la fois riche et important . On s'aperçoit que le handicap par lui même peut être vécu de façon différente par les uns et le autres mais pour en revenir au sujet par lui même , celui des conjoints d'handicapés , la aussi il peut être appréhendé  de façon différente selon qu'on voit chez la personne handicapée l'envie de se battre ou non . Je pense m'identifier assez bien dans ce que dit terry , il relate la difficulté de ce combat sur le long terme mais surtout le distinguo à faire entre le blessés médullaires et les autres accidentés (AVC ,TC etc....) . Cela ne changera peut-être rien mais acceptez l'idée que vos maris (le tien et celui d'Anna )peuvent avoir été atteints au niveau du système limbique et que par conséquent ils peuvent avoir changé de personnalité malgré eux et n'ont plus d'armes pour se défendre (faites des recherches sur les secrétions d'endorphines ou autres substances provoquant les sensations de bien être )   . J'entend bien votre souffrance , celle de ne pas être avec la même personne qu'avant surtout sur le plan psychologique . J'ai l'impression que face à cela la seule façon de pouvoir continuer votre chemin est le "lâcher prise" et l'acceptation . Si vous voulez continuer votre combat je pense que vous obtiendrez plus par l'affection et la reconnaissance des efforts si minimes soient-ils  . Vous n'avez pas employé ces mots mais je pense que vous souffrez d'une solitude extrême puisqu'en plus vous vous sentez obligées de vivre avec un "étranger ". Je fais peut-être des erreurs d'appréciation et je vous demande de m'en excuser mais je veux de cette façon nourrir ce débat pour approcher autant que faire ce peut la "vérité"   . Anna , tu dis que tu aimerais que ton mari face la démarche d'aller voir un psy , effectivement  ce serait certainement bénéfique pour lui et pour toi  car bien que souvent opposé a cette médecine je pense qu'il pourrait prescrire les neuromédiateurs dont il est privé . Et toi , arrives-tu a faire face ? N'as-tu pas besoin d'aide pour savoir où tu en est et surtout où tu veux aller ?  Courage à vous ! Je vous admire     :shocked:

Anna:
Je maintiens mon admiration et mes encouragements, Terry, pour être allé voir de toi-même un psy et pour avoir eu cette volonté de sortir de chez toi (et de ton handicap) en faisant du bénévolat : deux choses que j'aurais aimé admirer chez mon mari. Mais il refuse l'idée du psy, et ne se tourne pas vers les autres, trop centré sur sa douleur.
Je sais que je suis dure ... surtout quand je me raisonne en pensant à ses séquelles de TC. Je crois que j'ai été trop exigeante avec lui, j'attendais tellement que ma déception a été à la hauteur de ces attentes.
Alors à chaque fois que je rentre de mes semaines d'évasion (parce que, ben oui, je rentre toujours) j'essaie d'être plus patiente, plus tolérante, moins exigeante - et parfois, j'y arrive. Quand je n'y arrive plus, d'ailleurs, c'est qu'il est temps que je reparte bientôt ...


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