chemin de Compostelle

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pilbert14:
salut danielle.

petite anecdote alors.

nous avons passée la jolie petite ville de fromista. Nous sommes trois adultes et deux enfants.
ma fille a deux ans et Gaia a sept ans. François le tigre est avec nous, et Cat' la maman de Gaia. la journée a été dure et lorsque nous décidons de faire halte pour l'étape du jour, nous sommes dans un petit village où la fête patronale se prépare. Ce sont toujours des fêtes tres enjouées.
Dans ce petit village, les anciennes écoles, somme toute assez petites, sont aménagées en auberge pour accueillir les pèlerins. Il n'y a pas d'hospitalier, et dans ce genre de situation, il est curieux de constater que beaucoup de marcheurs reprennent vite des réflexes de colonies de vacances.
pour dormir avec des enfants dans ces conditions, autant dire que c'est un calvaire.
Ce qui fait que nous décidons de nous arrêter là, c'est le fait qu'il est possible de cuisiner, de se doucher, et de laver notre linge. Et puis un autre facteur de décision, c'est l'intensité des douleurs qui traversent mon corps à cause des tendiites. Tout mon corps est une tendinite géante. Indescriptible!!!
Il y a un jardin herbeux confortable, et pour les marcheurs rustiques que nous sommes, c'est un lit tout fait convenable, à la belle étoile.
La soirée se passe sans soucis et j'ai pu me reposer un peu de mes douleurs. Nous mangeons vers 9 h le soir, avant il fait trop chaud. Neige, ma fille a pu courrir et jouer dans tout le jardin sans risque de rencontrer le moindre véhicule, ce qui repose un peu mes capteurs de vigilance à rude épreuve depuis plus d'un mois.
la nuit venue, nous sommes installés dans le fond du jardin herbeux, près de la haie qui entoure l'auberge.
alors que nous sommes endormis, un bruit suspect taquine mon capteur de danger. Comme un chien qui ne dort que d'une oreille, j'ouvre un oeil et constate la présence de trois individus, qui parlent à demi mot en espanol.
Je me tourne alors dans mon duvet pour leur faire face, prêt à sortir de mon piège.
Devant mon réveil, ils parlent alors à voix vive, et alcoolisée. Ils ont pris un ton provocateur, voir agressif.
je leur répond dans un espanol simple et clair que nous sommes pèlerins et que nous ne voulons pas d'ennuis.
à celà ils deviennent plus provocateurs. Je leur signale la présence des deux enfants accompagnant mes mots d'un geste vers les enfants qui dorment, en leur signifiant qu'elles avaient besoins de dormir.
Les trois gaillards n'en ont que faire et fort du nombre semblent vouloir en découdre.
J'ai un tempérament assez vif, et lorsqu'ils ont vue le type tout sec que je suis se dresser en slip hors de son duvet en un bon, ils ont fait un pas en arrière.
De prudent, j'étais passé à la phase incisive. Il aura tout de même fallu que je sois prêt à les affronter tous les trois, faute de quoi ils auraient pu se servir tout en jouant les petits durs. l'alcool n'aidant pas, ils étaient sur le point de nous détrousser.
François et Cat, ne comprenant pas l'espagnol, avaient eu la sagesse de ne pas intervenir au risque d'un incompris qui aurait pu faire dégénérer la situation. Ils étaient néanmoins prêts à en découdre s'il avait fallu en venir là.

daphie262:
Merci Pilbert pour cette réponse , ton vécu dans cette situation est déjà une forme de témoignage et d'avertissement à ce qui pourrait arriver , j'espère qu'à votre retour tu en parleras , même les détails ,anectodes sont les choses de la vie , sans tomber dans les grosses galères, ce sont des réalités ,

à bientôt ,

danielle

pilbert14:
salut et merci pour vos réponses.
Pour répondre à la votre, j'ai eu différentes expériences sur ce chemin. Les plus nombreuses sont les plus belles de ma vie.
le chemin attire toutes sortes de personnes du monde entier. de toutes les cultures et de toutes les langues. Il y a des gens qui vivent sur le chemin. d'autres qui s'y cachent, pour échapper à la justice. J'en ai rencontrés. le chemin est surveillé, sécurisé par la guardia civil et l'organisation jacquaire espagnole.
les auberges ferment à clé la nuit, certaines avec des grilles de fer pour mettre les pèlerins à l'abri. en marchant avec une personne vulnérable, nous sommes tous plus vulnérables qu'à l'ordinaire, même en groupe.
ayant fait le chemin avec ma fille Neige alors qu'elle avait 2 ans, j'ai rencontré des situations un peu tendues.
je suis d'un naturel aventurier prudent, voir tres prudent.
du fait que nous n'avons pas rencontré le chauffeur que j'espère encore, notre attention sera tres sollicité, et l'homme est faillible. je devrai assurer la vigilance avec les deux enfants en plus de Rodolphe, des repérages à vélo, des négociation et traductions que je vais devoir assumer pour limiter les quiproquos.
du fait que nous voyageons avec du matériel lourd, nous représentons aux yeux de la plupart des gens, et Rodolphe en première ligne, un paquet de dineros!, même si vous êtes en situation de tirer sur la corde pour joindre les deux bouts.
de plus le chemin entraine des tas de modifications de comportement chez tous les marcheurs, et certaines réactions peuvent être absurdes, dangereuse pour soi ou pour les autres.
j'ai confiance en l'équipe pour garder un oeil vigilant tout au long du périple.
néanmoins, s'il existait un systême, ce serait une assurance supplémentaire. le sifflet de gendarme :police: a pour lui qu'il averti et, et dans une certaine mesure fait l'effet d'un kiaiii :1543:

daphie262:
Bonjour pilbert,

Depuis le début je lis ce sujet , je trouve l'aventure et la démarche belle ,, juste te ,vous dire celà ;; Belle route à vous,,

sinon, désolée pas solution self-défense mais,, comme maxmax,, que craignez vous? je sais y'a beaucoup de monde mais en groupe quand même ,, ?

voilà :smiley: Belle route et bravo

danielle

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