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USA: la ruée vers les brevets étouffe la recherche sur les cellules souches WASHINGTON - Les recherches prometteuses sur les cellules souches embryonnaires pour guérir les maladies incurables, telles que le diabète, sont freinées aux Etats-Unis par la ruée vers les brevets, source potentielle de juteuses retombées financières, estiment des experts.Les chercheurs se bousculent pour acquérir la propriété intellectuelle exclusive pour chacune de leurs découvertes dans l'espoir qu'un jour l'une d'elles débouchera sur un traitement commercialement très lucratif.Mais cette course effrénée aux brevets empêche souvent les scientifiques américains de faire des recherches parce que d'autres universités ou sociétés privées détiennent déjà des droits exclusifs."Nous sommes en terrain miné et les premières victimes sont les malades", déplore Bob Lanza, responsable scientifique de la firme de bio-technologie, Advanced Cell Technology (ACT). Le laboratoire vient de procéder au premier essai clinique avec des dérivées de cellules souches embryonnaires humaines pour traiter la dégénérescence maculaire, principale cause de cécité chez les plus de 65 ans.ACT est la deuxième entreprise à avoir obtenu le feu vert de la FDA, l'agence américaine des médicaments, pour mener un essai clinique avec ces cellules.Mais Bob Lanza explique avoir été lui-même empêché de reprendre des travaux sur des cellules souches embryonnaires pour trouver un traitement éliminant le diabète."Quand j'ai essayé de faire des recherches sur le diabète avec des cellules souches embryonnaires humaines, je n'ai pas pu. Les droits exclusifs sur ces cellules avaient été achetés par Geron, notre principal concurrent", explique-t-il à l'AFP.Geron est devenu en 2010 le premier laboratoire à mener un essai clinique pour lequel des cultures de cellules souches embryonnaires humaines ont été utilisées.Le Dr Lanza précise que si son entreprise souhaite rester dans la course, elle est bien obligée, elle aussi, de disputer les droits de propriété intellectuelle.L'émergence de sociétés privées à la pointe de la recherche est rare, car les percées médicales sont souvent financées par les fonds fédéraux dispensés aux universités et firmes privées par les Instituts Nationaux de la Santé (NIH).Cela s'explique en grande partie par l'interdiction d'utiliser des fonds publics pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines décrétée en 2001 par George W. Bush pour des raisons morales et religieuses. L'ex-président estimait que détruire un embryon revenait à détruire un individu.Son successeur, Barack Obama, a levé cette interdiction en 2009. Mais jusqu'à présent aucun projet financé par les NIH n'a encore atteint le stade de l'essai clinique."Nous en sommes à un stade où il est important que la communauté scientifique s'interroge sur l'impact du droit de propriété intellectuelle et comment le partage des données agit sur la recherche et ses applications aux traitements", observe Debra Mathews, de l'Université Johns Hopkins.En Europe, la loi interdit depuis 2008 aux chercheurs de déposer des brevets sur les cellules souches embryonnaires, pour ne pas léser l'intérêt public.Certains experts craignent que cette course à la protection des brevets dans ce champ médical aux Etats-Unis ne finisse par profiter à d'autres pays comme la Chine. (©AFP / 28 janvier 2011 16h16) source: http://www.romandie.com/infos/news2/110128151621.u2l4m3oq.asp