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Neurostimulation implantée - Pr. Grégoire Courtine (EPFL) - ONWARD Medical

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gilles:
mais tu nous avait dit que tes jambes bougeais, ou alors j'ai mauvaise mémoire...

farid:
non,je suis complet bas (niveau lesionnel L4),,,sinon je marcherais,,

gilles:
farid, tu est incomplet, je comprends pas...

farid:
comme d'hab ,ca concerne les incomplets,,,
la lmajorite des leses medullaires sont des ASIA A ou B et ils ne remarchent pas
LES ASIA D remarchent ,
les incomplets  ASIA C lesion basse remarchent pour la plupart
le probleme donc c'est les complets
et les travaux de courtine ne les concernent pas

TDelrieu:

--- Citer ---Paraplégie: des résultats inattendus grâce à la stimulation cérébrale profonde

Par Elisa Doré
Publié 2/12/2024

DÉCRYPTAGE - Des chercheurs à l’École polytechnique de Lausanne parviennent à améliorer la marche de patients partiellement paralysés à l’aide d’une technique déjà utilisée pour des malades de Parkinson.

Monter une série de marches, sans aucune aide. C’était jusqu’alors un exploit inatteignable pour Wolfgang Jäger. Ce patient de 54 ans souffre depuis seize ans d’une paralysie partielle des deux jambes, après une lésion incomplète de la moelle osseuse causée par un accident. Avec beaucoup de rééducation, il avait retrouvé une capacité de marche qui restait très limitée. Mais l’année 2022 signe pour lui, ainsi que pour une seconde patiente, le début d’une seconde vie.

Tous deux ont la chance de pouvoir intégrer une étude exploratoire à Lausanne qui vise à restaurer les capacités perdues par la stimulation cérébrale profonde (SCP). Et les résultats sont spectaculaires : « Désormais, quand je vois un escalier avec seulement quelques marches, je peux les grimper seul, raconte Wolfgang Jäger. C’est une sensation incroyable. »

Ce n’est pas la première fois que des patients atteints d’une lésion complète ou incomplète de la moelle parviennent de nouveau à se servir de leurs jambes. En 2018, la même équipe de recherche était déjà parvenue à faire marcher des patients entièrement paralysés des jambes grâce à la stimulation des neurones de la moelle épinière. C’est en revanche la première fois que la stimulation cérébrale est envisagée. « C’est parce que ces deux nouveaux patients avaient une capacité motrice résiduelle, que cela a été possible », souligne Grégoire Courtine, chercheur à l’École polytechnique de Lausanne (EPFL) qui a codirigé cette étude parue dans la revue Nature.

Compenser les dysfonctionnements moteurs

« L’idée de la stimulation cérébrale est pour le moins contre-intuitive car une lésion de la moelle épinière engendre une déconnexion des voies nerveuses entre le cerveau et la moelle », souligne d’emblée le Dr Stephan Chabardès, chef de service de neurochirurgie au sein du CHU Grenoble Alpes, et directeur scientifique du centre de recherche Clinatec, qui n’a pas participé à l’étude. « Pour des patients atteints d’une lésion complète de la moelle épinière osseuse, cela n’aurait aucun intérêt », ajoute-t-il.

Toutefois, en cas de lésion incomplète, plusieurs de ces connexions moelle-cerveau subsistent. Certaines régions cérébrales peuvent alors partiellement compenser les dysfonctionnements moteurs, en empruntant des voies nerveuses qui ne sont pas endommagées. On parle d’un mécanisme de « récupération motrice ».
Pour que la stimulation cérébrale profonde ait une chance d’être efficace, il a d’abord fallu identifier ces zones cibles, en passant par des modèles animaux
Grégoire Courtine, chercheur à l’École polytechnique de Lausanne (EPFL)

Jusqu’à présent cependant, les scientifiques n’avaient jamais précisément identifié les zones du cerveau impliquées dans cette capacité. C’est tout l’enjeu de cette étude. « Pour que la stimulation cérébrale profonde ait une chance d’être efficace, il a d’abord fallu identifier ces zones cibles, en passant par des modèles animaux », précise Grégoire Courtine.

Le rôle des neurones « excitateurs »

À l’aide de techniques d’imagerie 3D, les chercheurs ont scanné des cerveaux de souris ayant subi une lésion incomplète de la moelle et de souris témoins afin de visualiser les populations de neurones cérébraux différemment activées pendant la marche et la phase de récupération motrice. Ils sont ainsi parvenus à identifier un groupe de neurones clés situés dans l’hypothalamus latéral, les « neurones excitateurs », et de confirmer leur rôle dans la récupération motrice à l’aide de l’optogénétique.

« Cette technique nous a permis d’activer puis d’inhiber successivement les neurones excitateurs à l’aide de la lumière, et ce en temps réel pendant les déplacements des souris, explique Grégoire Courtine. Lorsque ces neurones étaient inhibés, les souris lésées restaient complètement immobiles, ce qui nous a permis de confirmer que leur activité était indispensable pour augmenter la vigueur de la marche lors de la récupération. »

L’implication de l’hypothalamus latéral est pour le moins très inattendue puisque cette région du cerveau est davantage connue pour son rôle dans la prise alimentaire et l’éveil que dans la locomotion
Dr Chabardès, chef de service de neurochirurgie au sein du CHU Grenoble Alpes et directeur scientifique du centre de recherche Clinatec

En stimulant ensuite de façon ciblée l’hypothalamus latéral à l’aide d’électrodes implantées dans cette région chez les souris lésées, les progrès étaient fulgurants : « Dans la seconde, les rongeurs se sont mis à marcher avec une plus grande vigueur qu’avant la stimulation », raconte Grégoire Courtine. De quoi bouleverser les connaissances établies. « L’implication de l’hypothalamus latéral est pour le moins très inattendue puisque cette région du cerveau est davantage connue pour son rôle dans la prise alimentaire et l’éveil que dans la locomotion », s’étonne le Dr Chabardès.

Emprunter la stimulation à Parkinson

Dès lors, l’objectif est de répliquer les résultats chez l’humain. Pour cela, les chercheurs ont fait appel à Jocelyne Bloch, neurochirurgienne aux Hôpitaux universitaires de Lausanne, spécialiste de la stimulation cérébrale profonde dans le traitement de la maladie de Parkinson, pour entreprendre un essai clinique.
Ils recrutent deux patients, dont Wolfgang Jäger. « L’idée était de mettre en place chez ces patients le même dispositif de stimulation que celui couramment utilisé chez les parkinsoniens », explique la Dr Bloch. Ainsi, les deux patients se sont vus implanter une électrode de chaque côté de l’hypothalamus latéral lors d’une intervention chirurgicale. « Ces électrodes sont reliées à un petit boîtier implanté sous la peau, que les médecins ou les patients peuvent activer pour délivrer une impulsion électrique contrôlée », explique Jocelyne Bloch.

L’un des patients a même exprimé l’envie de marcher à ce moment
Dr Jocelyne Bloch, neurochirurgienne aux Hôpitaux universitaires de Lausanne, spécialiste de la stimulation cérébrale profonde dans le traitement de la maladie de Parkinson

Cette intervention marque le début d’une amélioration spectaculaire. « À peine réveillés de la chirurgie, nous avons fait un premier test et, durant la stimulation, les deux patients ont dit avoir ressenti leurs jambes alors qu’ils étaient couchés », raconte la Dr Bloch. « L’un des patients a même exprimé l’envie de marcher à ce moment », se souvient-elle.

Perspectives d’améliorations

Après plusieurs semaines de rééducation intensive couplée à la stimulation cérébrale, les deux patients ont gagné en force musculaire, améliorée de 50 % leur performance de marche mais surtout peuvent de nouveau monter seuls des escaliers. Aujourd’hui, ils n’ont même plus besoin de stimulation cérébrale à chacun de leur mouvement, alors qu’elle était systématique au début de la rééducation. « Je l’utilise encore, que ce soit à la maison ou ailleurs, en vacances ou avec des amis, mais beaucoup moins qu’au début des entraînements », témoigne Wolfgang Jäger.

« Le fait que les bénéfices de cette technique soient maintenus même après l’arrêt temporaire de la stimulation est impressionnant et suggère que le cerveau pourrait réapprendre à contrôler les mouvements grâce à cette approche », estime le Dr Stephan Chabardès.

Et des perspectives d’améliorations sont encore possibles : une prochaine étape consistera notamment à évaluer s’il est possible de combiner stimulation cérébrale profonde avec la stimulation médullaire, utilisée chez les paraplégiques complets, pour fluidifier la démarche encore hésitante.


Source : https://sante.lefigaro.fr/paraplegie-des-resultats-inattendus-grace-a-la-stimulation-cerebrale-profonde-20241202


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