LA VIE QUOTIDIENNE > Exprimez-vous !

Vous êtes formidables

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anneso:
bonsoir,
je pense que bien plus que "les pilules du bonheur" l'important est de parler de ce que l'on ressent de ses doutes que ce soit avec son époux (se), un(e) ami(e)

"Ma question principale est : ais je le droit d'imposer cette vie à mon épouse ?", crois tu vraiment qu'elle préfèrerait que tu disparaisses de sa vie ? en la laissant seule ???? si physiquement tu es diminué, tu restes le même dans la tête (je me souviens qd en crf le psy parlait de ça ça me faisait bondir à l'époque au vue des difficulté"s du quotidien....).
Je ne sais pas si il est plus dur de devenir para à 63 ans ou à 25 ou même de naitre ainsi ...
chaque situation est différente, ne renonce pas à tous tes rêves sous prétexte que tout te semble désormais insurmontable certes il te sera difficile de retaper la maison toi-même mais ce n'est pas pour cela que l'idée est totalement morte ...
tu sais dans un couple souvent quand l'un souffre l'autre aussi, donc te sentir pas heureux fait peut etre plus de mal à ton épouse que le fait de te voir en fauteuil ....
bon courage à toi ! et n'hésite pas à écrire si tu en as envie !
anneso

patrickp:
Merci à tous,

le titre était une incitation à partager quelque chose qui à mon point de vue manquait
sur ce forum. L'aspect psychique est important pour moi car il permet de mieux vivre
bien sur il y a les pilules du bonheur, mais je ne suis pas sur qu'elles soient une solution
dans notre cas.
Je remercie les réponses humaines, surtout de femmes d'ailleurs qui ne se sentent pas obligées
de jouer au dur de dur. Les durs de durs ne sont d'ailleurs pas aussi durs qu'il y parait mais enfin
c'est un autre sujet.
Silvia et Anneso mettent l'accent sur la durée d'acceptation progressive, Marielle remarque avec raison
que chaque cas est unique et la réponse aussi donc.

Dans mon cas ceux qui ont regardés mon profil sauront que j'ai 64 ans.
Je suis marié à une femme merveilleuse qui m'aide de son mieux.
Je suis sorti il y a un an du centre de rééducation avec un certain degré d'autonomie.
Nous avons des enfants indépendants qui nous ont beaucoup aidés lors de l'accident
et il est sur que quand ma petite fille de trois ans m'appelle "son grand père d'amour", mon cœur fond.

Notre rêve était comme celui de Silvia de reconstruire une maison ... en Bretagne en l'occurrence.
Y accueillir nos enfants et petits enfants était mon rêve, il est en partie brisé.

Ma question principale est : ais je le droit d'imposer cette vie à mon épouse ?

Quand j'ai décidé de me donner une limite de vie je me suis dit que peut être un délai
supplémentaire permettrait de voir les choses différemment, une sorte de sursit en quelque sorte
cela rejoint un peu l'expérience de Sylvia qui dit que sa vie c'est reconstruite petit à petit.

Je voulais aussi vous dire que je vous admire quand je vois vos ages, jeunes pour la plupart,
et le courage qu'il va falloir pour vivre malgré tout. Le coté positif est que les traitements arrivent et que
vous en bénéficierez surement.


kavi69:
Bonsoir,

Il n'y a pas de recette miracle, il y a bcp de bas au début et puis petit à petit l'envie de vivre prend le dessus.
Oh bien évidement les bas reviennent sournoisement au détour d'une douleur ou des autres petits "bonheurs" du handicap !
Là, les plus mauvaises idées arrivent, il faut pleurer un bon coup et repartir dans la vie.
Je ne peux pas te dire au bout de combien de temps on se sent mieux car je pense que ça dépend des personnes.
Je ne suis pas handi mais mon mari si depuis 3,5 ans. Et aujourd'hui c'était un jour bas.
Alors je sais de quoi je parle, même je ne suis que "spectatrice"

Nous avons la chance d'avoir 2 enfants, ça booste et ça oblige à se bouger.
Nous adorons voyager, évidement c'est bcp plus compliqué et source d'inquiétude (et de bagages supplementaires !!) mais nous avons plein de projets.

Et toi, n'as tu personne qui t'aime ? Je suis sûr que tu comptes pour bcp de personnes.
Ne lâche pas l'affaire, tu as la "chance" d'être handi bas...je peux te dire qu'avoir des abdos ça facilite la vie.
Que faisais tu avant ton accident, quels étaient tes centres d'intérêts ?

N'hésites pas à poster sur ce forum.....
 :fleur:

anneso:
c'est très bien dit sylvia, très bien écrit. je partage tout a fait ton point de vue. Sache Patrick que pour certains la reconstruction a été très longue moi à deux ans de l'accident j'étais encore en centre de reeduc avec un moral loin d'être au top  .....et pourtant si je regarde en arrière,(après bientôt 7 ans), je me dis que j'ai eu plein de moments de bonheur qui valaient vraiment le coup d'être vécu ....
Que dire d'autres à part Courage (je sais c'est facile à dire) et bienvenu parmi nous !!
Anneso

sylvia:
Bonsoir Patrick,

je pense qu'il ne faut pas te donner de telle échéance ... et certainement pas en disant "x" années et puis basta, adieu la terre.
Je comprends que tu vis une période difficile, que tu doutes (mais je peux te dire qu'il nous arrive sans doute à tous de douter à un moment ou à un autre), je pense aussi que notre vie, c'est aussi la vie de tout le monde. Tout n'est pas noir, tout n'est pas blanc. Depuis toujours, il est dans mon caractère d'être pleine de projets, je me projette toujours dans l'avenir. Jeune mariée, je disais "dans deux ans, Marc travaillera, on pensera à avoir des enfants, je travaillerai à mi-temps et on achètera une maison avec un beau jardin qu'on retapera" ... deux ans plus tard, j'étais paralysée, je n'ai pas eu d'enfants, j'ai continué à travailler (mais je ne travaille plus actuellement), nous avons dû construire parce que retaper une vieille maison et la rendre accessible revenait tout compte fait plus cher que de construire directement adapté. J'aurais pu à ce moment là me dire que tout était fini, que je n'avais pas réalisé mon rêve et bien non, j'ai subi le coup (ça c'est indéniable) et puis je suis passée à d'autres rêves, à d'autres projets. Certains ont pu être réalisés, d'autres non, mais l'important c'est que j'ai continué à rêver, à espérer et même quand c'était dur. En fait, je pense qu'il est super important que tu te dises "bon, qu'est-ce que je pense qui est réalisable pour moi ?" "Comment est-ce que je peux faire pour arriver à cet objectif ?" "Comment me faire aider ?" Tu vois, je pense que beaucoup de pistes de réflexions sont sur ce forum et que tu verras qu'il y a moyen de se reconstruire, oh pas en un jour, pas en un an, mais se reconstruire un peu à la fois et c'est ça qui fera que tu t'en sortiras comme nous nous en sommes sortis. Il n'y a pas les pleurnichards et les autres, il y a des hommes et des femmes qui un jour sont confrontés à une réalité qu'ils n'avaient pas imaginée, chacun s'en prend plein la gueule pour pas un rond et chacun trouve "sa" solution. Nous pouvons t'épauler, te donner des conseils, mais il n'y que toi qui a les clés. Courage, si nous avons pu y arriver, tu y arriveras forcément. Nous ne sommes pas des surhommes mais rien que des femmes et des hommes qui avont eu un jour un gros problème à résoudre.

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