LA VIE QUOTIDIENNE > Exprimez-vous !
combien de temps pour réapprendre à vivre ??
lillie59:
Salut Karine,
c'est difficile de te répondre; chacun vit son handicape différemment.
On ne réapprend pas à vivre, mais on apprend à s'adapter. La dépression, on l'a tous connu je pense.
Quand on est en centre, on est motivé parce qu'on a qu'une envie, c'est de sortir et de rentrer chez soit. Mais une fois à la maison, on se prend une grosse claque. Là on réalise que ce n'est pas que notre corps qui a changé, mais que notre handicape a un impact sur tout. Et comme ça l'a était dit, on y est pas du tout préparé.
Mais il doit comprendre que se faire aider, c'est un peu normal; on est pas des surhommes. Puis, il vous a, toi et les enfants. Comment il réagirait si tu lui disais que toi tu voudrais te mettre une balle ? c'est lâche.
Il est géniteur, c'est vrai; alors qu'il assume ses enfants, son rôle de père et de mari.
Il faut qu'il ressente que sa présence est indispensable. En tant que papa et mari.
Puis faut savoir lui dire MERDE au handicape
amy:
Bonjour,
--- Citer ---moi je me suis fais "ejectée" sitôt autonome, c'est à dire au bout de 6 mois. sans aucun suivi psychologique ni thérapeutique
--- Fin de citation ---
oui Maptitma, l'aide psychologique dans les centres devrait être obligatoire et non en option après c'est plus dur... mais on peut espérer qu'une fois commencé...).
Les blessures de l'âme sont bien plus durs à reconnaître (conscient, inconscient)que celles du corps et sont pourtant étroitement liées dans ces cas. De plus les patients sont tellement occupés à se battre, à apprendre les gestes pour leur "nouvelle vie", qu'ils n'expriment pas forcément le reste...toutes ces questions pratiques et plus intimes, leur futur et les peurs liées et surtout le rapport à eux-même leur virilité et leur féminité...
--- Citer ---Nous, nous ne voyons que la merde dans laquelle nous sommes et le fait, non négligeable, qu’on ne pourra plus assurer notre rôle « d’étalon » (que l’on pense indispensable à votre plaisir… et surtout au notre ! n’oublions pas que le handicap nous prive aussi du seul plaisir gratuit offert par la nature…) voire de géniteur…
--- Fin de citation ---
oui Gnafron, tout ceci est tellement naturel et important!!
chris26:
Bonjour
Qu'elle etait la profession de Jérôme ??? Reprendre une activitée professionnelle ou tout simplement trouver une occupation dans un milieu associatif permettrais de passer ce mauvais cap :tongue:
maptitma:
bonjour kavi,
dis-moi, au bout de combien de temps ton mari est-il sorti du crf? parce que moi je me suis fais "ejectée" sitôt autonome, c'est à dire au bout de 6 mois. sans aucun suivi psychologique ni thérapeutique. j'avais fait preuve de beaucoup de "courage" moi aussi et mon entourage avait eu tendance à idéaliser ma situation du genre "tu verras ta vie sera comme avant, tu pourras conduire...", tout le tralala quoi. moi j'étais motivée parce que je me "battais" pour mon père qui n'avait pas eu la chance de survivre à l'accident. bref au bout de six mois je me retrouve expédiée chez mon oncle et ma tante dans le sud car les travaux n'étaient pas fini chez ma mère. et là, ça a été l'enchaînement de galères, pas parce que je n'étais pas autonome mais parce que je me suis retrouvée face à une situation pas si idyllique que ça. mes amis à plus de mille kms, ma mère tout aussi loin. bref j'ai fait mon anorexique, du coup plaie dans le dos à cause du matériel, infections urinaires carabinées à répétition et réexpédition dans le nord pour opération afin d'enlever le matériel. pétage de plomb total. retour chez ma mère cette fois avec le dos pas réparé mais recassé (du coup ce fut un passage rapide dans cette superbe maison adaptée à merveille pour les paras-tétras avec ascenceur et tout et tout, quel gachis...). donc retour à la case départ et de nouveau trois mois d'hosto et 8 mois de crf. au bout du compte ces huit mois supplémentaires ont été bénéfiques pour moi, même si la deuxième sortie a été dure j'étais plus "prête" à affronter le monde extérieur. l'anorexie, tout ça c'était un moyen pour moi d'en finir, de faire comprendre à mon corps que c'est moi qui avait le contrôle. tu parles, finalement c'est moi qui en ai subi les conséquences avec un corset pendant plus d'un an parce que je m'étais tellement fragilisé que mes os étaient pas bien solides.
en gros ce que je veux dire c'est que les centres ont tendances à nous renvoyer vite fait bien fait chez nous sans tenir compte du fait que nous ne sommes peut être pas prêt psychologiquement. il faut beaucoup de temps pour se dire sans grincer des dents que c'est pour la vie (d'ailleurs je grince des dents là). essaie d'expliquer à ton mari qu'il n'a pas le choix, qu'il doit se battre pour lui, pour les autres qui comptent sur sa présence. je suis quelqu'un d'assez dur mais pour moi la méthode douce ne sert qu'à le conforter dans ses idées noires. faut lui ouvrir les yeux sur le monde qui l'entoure, la "chance" qu'il a d'être en vie (c'est pas le cas de tous), et d'avoir une famille qui l'aime. bien sur ça va lui sembler superficiel et dérisoire tout ça, mais dans les moments noires il faut cracher sa colère un bon coup et après laisser les autres nous réconforter. c'est normal qu'il soit en colère, ça prendra du temps pour que ça s'apaise et tu dois subir ça aussi hélas. mais c'est une étape à franchir. il faut qu'il trouve ses nouveaux repères, qu'il fasse face à l'après sortie de centre. au début tout va bien et puis vite ça devient insupportable d'avoir le sentiment d'être inutile, de ne pouvoir rien faire pour aider. mais ça s'estompe, ça devient moins douloureux. ça ne sera pas une période facile mais il te remerciera plus tard d'avoir été là.
ça peut paraître banal ou hors de propos mais je pense que ce que ton mari traverse, et bien c'est normal. tu dois le soutenir sans pour autant le laisser t'entraîner dans son abîme. et puis le secouer aussi. y'a des gens qui meurent de faim tous les jours, des enfants et des familles entières tuées sans raison dans le monde entier, des gens qui ont des handicaps encore plus lourds, qui perdent la possibilité de communiquer avec les autres (bon ce sont des exemples terre à terre d'accord mais c'est comme ça). ok je préfèrerais marcher et pouvoir aller où je veux sans réflechir 6 mois à l'avance sur les conditions d'accessibilité. mais quand même je suis là avec mon caractère, mon esprit, et toutes les choses qui font que je m'interdis de baisser définitivement les bras. ce qui ne veut pas dire que je ne m'accorde pas une bonne crise de nerfs et de "y'en a marre de tout dans ce p... de monde de m..." de temps en temps.
bon je commence à m'éterniser. surtout que je ne sais pas si ce que je dis est très clair. disons que ce que tu traverses avec ton mari n'est pas une fatalité mais un peu l'étape commune à tous les paras-tétras je pense. que ceux qui n'ont jamais pensé à en finir me prévienne parce que je leur tire mon chapeau. après j'admire chez l'être humain cette capacité qu'il a à remonter la pente, s'adapter et s'en sortir dans les moments les plus durs. même moi je me suis étonnée, y'a pas de raison que ton mari ne s'étonne pas lui même.
bon courage à toi, à vous. et j'espère ne pas avoir été ennuyante avec ma longue participation.
bises à tous
chris26:
Bonjour
La situation est pas simple OUI Il faut faire un trait sur la conception de la vie avant mais avec le temps on s'adapte et on se recré des horizons différent. Il faut éviter de se dire handicap = vie foutu Il faut essayé de vous ouvrir au gens et vous verrez que grace à l'handicap vous ferez des rencontres surprenante. Un jour tu as écrit ceci
--- Citer ---Ce que je retiens le plus de ces vacances c'est la richesse des rencontres que avons faites, chaque famille vie un handicap différent, une vie avec
des galères différentes mais on a tous en commun le "handicap ".
Lors de ces vacances nous avons beaucoup plus parlé et échangé avec les autres vacanciers que nous le faisions dans les centres de vacances pour valides
où nous allions avant l'accident.
--- Fin de citation ---
http://alarme.asso.fr/forum/index.php/topic,491.msg29565.html#msg29565
--- Citer ---nous avons beaucoup plus parlé et échangé avec les autres vacanciers que nous le faisions dans les centres de vacances pour valides
--- Fin de citation ---
La vie n'est pas fini il faut simplement essayé de rebondir :tongue:
Courrage :wink:
Amicalement
Chris
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