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Cellules souches et R&D

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fti/guvtvwB:
énorme :shock: 8) :D

emmanuel:
voici l'article complet paru dans "le monde" sur les travaux des coréens :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-702061@51-700667,0.html



--- Citer ---Un centre de clonage humain thérapeutique s'ouvre en Corée du Sud

Cinq mois après avoir franchi une étape majeure dans la maîtrise du clonage dans l'espèce humaine, le professeur Wook Suk-hwang (université de Séoul) a, mercredi 19 octobre, annoncé la création du premier centre de recherche entièrement dévolu au développement de cette technique, ainsi que le lancement d'une fondation mondiale sur les cellules souches. Saluée par le président sud-coréen, Roh Moo-hyun, et financée par des fonds publics, cette initiative témoigne de la volonté de la Corée du Sud d'occuper au plus vite une position dominante dans ce domaine scientifique. Selon Gerald Schatten (université de Pittsburgh), biologiste proche de Wook Suk-hwang, ce centre produira, chaque année, une centaine de lignées de cellules souches embryonnaires correspondant chacune à une maladie humaine.

[   Les Français exclus de cette initiative

La création d'une fondation mondiale consacrée aux cellules souches embryonnaires, dont le siège est situé à l'université de Séoul, ne devrait pas concerner les équipes de biologistes français. L'un des décrets d'application de la loi de bioéthique du 6 août 2004 ­ toujours en examen devant le Conseil d'Etat ­ traite des conditions d'importation et d'exportation de tissus ou cellules embryonnaires à des fins de recherche. Le texte prévoit notamment "l'interdiction de l'importation de cellules embryonnaires prélevées sur un embryon humain in vitro créé ou constitué par clonage à des fins scientifiques ou thérapeutiques" (Le Monde du 1er juin).]

Vétérinaire de formation, le professeur Wook Suk-hwang a acquis une réputation internationale, au début de 2004. Il avait alors annoncé, en coopération avec un spécialiste américain, avoir créé des embryons humains par clonage. Il avait ensuite obtenu, à partir d'un embryon, des lignées de cellules souches capables de se différencier.

FAIBLE RENDEMENT

Ces travaux faisaient suite à ceux menés sept ans plus tôt avec le clonage de la brebis Dolly. Entre-temps, une équipe américaine d'Advanced Cell Technology a, en novembre 2001, prétendu avoir créé, grâce à cette technique, trois embryons humains. Mais cette nouvelle n'a jamais été confirmée, laissant au professeur Wook Suk-hwang et à son équipe la primeur de telles recherches.

Reste que cette première sud-coréenne a fait preuve d'un très faible rendement de production. En effet, travaillant à partir de 242 ovocytes prélevés chez 16 femmes volontaires, ces biologistes ont pu créer par clonage 30 embryons. Ceux-ci ont alors été cultivés jusqu'au stade blastocyte. Mais 20 d'entre eux seulement ont produit des cellules souches et un seul a permis d'isoler et de cultiver des lignées de ces cellules.

"Optimisée, cette technique (...) pourra être utilisée partout, pour tout ce que l'on désire en faire, commentait alors le professeur Axel Kahn, directeur de l'Institut Cochin de Paris (Le Monde du 13 février 2004). Ces résultats confirment les analyses sur les difficultés à fonder une médecine régénératrice à partir de cette méthode, compte tenu notamment du nombre très élevé des ovocytes nécessaires pour disposer des cellules souches nécessaires. Pour l'heure, ce gigantesque déploiement de moyens, de temps et d'argent rend improbable que cette technique constitue jamais une procédure médicale révolutionnaire accessible à un grand nombre de malades."

Une série de progrès dans les opérations de manipulation des ovocytes, de leur énucléation et de transfert des noyaux provenant des cellules somatiques, ainsi que des améliorations des conditions de culture, ont permis à l'équipe sud-coréenne d'améliorer considérablement le taux de rendement de ses expérimentations. C'est ainsi que, quinze mois plus tard, la donne a radicalement changé, l'équipe annonçant être parvenue à une maîtrise quasi parfaite de cette technique.

Les chercheurs expliquaient alors, sur le site de la revue Science , avoir obtenu et cultivé onze lignées de cellules souches immunologiquement compatibles avec les personnes chez lesquelles les cellules somatiques avaient été prélevées. S'inscrivant délibérément dans une approche thérapeutique, ces cellules avaient été prélevées chez des personnes souffrant de maladies dégénératives ou de lésions traumatiques de la moelle épinière. Sur ces onze lignées cellulaires, six avaient été obtenues à partir des ovocytes d'une seule donneuse. Et seuls deux échecs avaient été recensés.

Aux yeux des spécialistes, cette publication fut une étape scientifique majeure immédiatement reproductible et exploitable en laboratoire. Du moins dans les laboratoires des pays qui autorisent la création par clonage d'embryons humains à des fins de recherche fondamentale ou d'application thérapeutique. C'est notamment le cas de la Corée du Sud, de la Grande-Bretagne, de la Belgique et de la Suède, qui encadrent la pratique du clonage à visée thérapeutique et prohibent le clonage reproductif.

En collaboration étroite avec des scientifiques britanniques et américains, Séoul souhaite aujourd'hui fédérer les recherches menées dans ce domaine en établissant un réseau international de collaboration avec les meilleurs spécialistes. Le développement de cette initiative va rapidement soulever d'épineuses questions dans les pays qui, comme la France, ont interdit par voie législative toute recherche menée à partir du clonage à visée thérapeutique.

Dans le dernier numéro du New England Journal of Medicine (daté du 20 octobre), le docteur Susan Okie, éditorialiste du prestigieux hebdomadaire, souligne le très vif intérêt que de nombreux biologistes américains ­ qui ne peuvent bénéficier sur ce thème d'un financement fédéral de leurs travaux ­ portent à l'initiative sud-coréenne. Une initiative a priori promise à un grand avenir.
Jean-Yves Nau
Article paru dans l'édition du 22.10.05

--- Fin de citation ---

krevette:

--- Citer ---La Corée du Sud ravive la polémique sur le clonage

A l’occasion de l’inauguration en Corée du Sud d’un nouveau centre mondial des cellules souches à l’UNS (université nationale de Séoul), entièrement financé par l’État, la Croix revient sur le clonage dans un dossier de sept pages. Woo Suk-hwang, qui dirige l’UNS, réitère dans une interview, son opposition au clonage reproductif, qu’il juge impossible à réaliser sur un être humain. Le diocèse de Séoul, opposé aux recherches de Woo Suk-hwang, a décidé de financer des travaux sur des cellules souches adultes. Pierre Savatier (Inserm) fait valoir une restriction technique : les cellules souches adultes ne seront pas polyvalentes comme peuvent l’être les cellules souches embryonnaires.

Dans un autre article, la Croix relate deux résultats récents, obtenus par des chercheurs américains, destinés à dissiper toute suspicion de clonage reproductif. La première équipe propose de priver les cellules d’un gène, qui est l’artisan de leur implantation utérine. Privé de cette faculté, l’embryon perdrait son statut. Le généticien Axel Kahn, qui trouve cette opération trop complexe, avoue sa préférence pour la solution alternative proposée par la deuxième équipe américaine où le point de départ ne serait plus le clonage à proprement parlé mais un « blastomère » (embryon déjà existant). Enfin, la Croix relate dans un dernier article que lors de sa conférence générale hier, l’Unesco n’a pu définir les « normes bioéthiques universelles » qu’elles avait promises. L’instance a dû se contenter de publier une déclaration de principe : la « Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’homme ».
--- Fin de citation ---

fanchon:
OOPS.................     :?

Arnaud:


Les cellules-souches sur lesquelles on fonde tant d'espoirs viennent de subir leur plus dur coup depuis une décennie. Elles peuvent subir des mutations. Pour les biologistes qui les étudient, ce n'est pas une bonne nouvelle du tout.

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En gros, plus longtemps ces cellules-souches ont été cultivées en laboratoire, et plus elles risquent de présenter des changements génétiques qui les rendront inutiles ou dangereuses. Les cellules-souches, que d'aucuns sont déjà allés jusqu'à qualifier d'immortelles –ou capables de se diviser indéfiniment sans altérations– devront peut-être désormais venir avec une étiquette "meilleur avant".

On appelle cellules-souches des cellules qui ne se sont pas encore spécialisées et qui, pour cette raison, pourraient en théorie être "programmées", en laboratoire, pour former un poumon, un foie, un morceau de peau ou un fragment de cerveau –pour une greffe ou une transplantation. Elles sont devenues pour cette raison, depuis 10 ans, l'un des plus gros espoirs de la recherche bio-médicale mondiale.

Au fil de cette même décennie, des résultats encourageants ont été obtenus sur des animaux de laboratoire et sur des fragments de tissus cultivés en éprouvette: des cellules-souches greffées ont parfois –dans certaines circonstances– contribué à accélérer le processus de régénération cellulaire. On est encore très loin de voir "pousser" un poumon ou de pouvoir guérir un grand brûlé ou un handicapé dont la moelle épinière a été rompue, mais l'espoir est là.

Jusqu'à maintenant, le plus grand revers était politique: parce que les cellules-souches les plus prometteuses sont celles qui proviennent d'embryons vieux de quelques jours, cela pose un dilemme moral. Dilemme qui a été tranché radicalement dans quelques pays, dont les Etats-Unis: interdiction totale de jouer avec des cellules-souches d'embryon si vous êtes un laboratoire financé par des fonds publics.

Mais cette semaine, le nouveau revers est purement scientifique, et il est de taille. Le taux de mutations subi par les lignées de cellules-souches les plus anciennes est "alarmant", lira-t-on dans l'édition d'octobre du mensuel britannique Nature Genetics (compte tenu de l'importance de l'enjeu, l'éditeur a choisi de rendre les résultats publics dès maintenant). Pire encore, certaines de ces mutations sont connues pour leur association avec le cancer.

En d'autres termes, si on veut espérer pouvoir utiliser ces cellules-souches à des fins thérapeutiques, il faudra trouver le moyen de les garder "fraîches": c'est-à-dire ne pas les laisser se diviser librement, de génération en génération, mais les garder au congélateur autant que faire se peut.



Mutations normales et mutations anormales

Rappelons que toute série de gènes tend à accumuler des mutations à mesure que les génération s'écoulent: à la base, ce n'est donc pas là une surprise. Avec des millions, voire des milliards de "lettres génétiques" par être vivant, des erreurs dans les copies se glissent inévitablement. Mais ici, ce dont on parle, c'est d'un nombre d'erreurs supérieur à la normale, écrivent les chercheurs dirigés par Aravinda Chakravarti, de l'Université Johns Hopkins à Baltimore, Maryland.

Ceux-ci ont comparé les versions originales de neuf de ces lignées de cellules-souches –qui sont "archivées", ou plus exactement "congelées"– avec leur descendantes. Huit sur neuf avaient développé une ou des mutations génétiques observées dans des cas de cancers chez des humains.

Nul ne peut en conclure que ces cellules mutées seraient néfastes si elles étaient transplantées chez des humains: ce qui se passe au fond d'une éprouvette pourrait être fondamentalement différent de ce qui se passerait dans la réalité de notre corps. Mais le doute est trop grand pour être ignoré: cette découverte va probablement retarder de plusieurs années toute expérience sur des humains mettant en jeu des cellules-souches.

A l'inverse, elle va accélérer la recherche en vue de la création de nouvelles lignées de cellules-souches: tout le monde va désormais souhaiter avoir sous la main une plus grande réserve de cellules-souches "fraîches".

http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/2005/man120905.html


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