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Cellules souches et R&D

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krevette:

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Cellules souches : les chercheurs toujours coincés

Une des dispositions de la loi de bioéthique d’août 2004 prévoit l’interdiction des recherches sur l’embryon, sauf circonstances dérogatoires. Cela constitue un handicap sérieux pour la recherche française : « L’étude des cellules souches embryonnaires est essentielle pour le progrès des connaissances, y compris dans d’autres domaines "miroir" de la biologie aussi importants que la mort cellulaire, le vieillissement, la longévité, le cancer… », déclare Jean-Claude Ameisen, président du comité d’éthique de l’Inserm. En outre, un contexte juridique confus limite les marges de manœuvre des chercheurs français : « On peut difficilement faire valoir son point de vue sur les projets communs et c’est aussi un frein pour la réponse aux appels d’offres européens sur le sujet », souligne Christian Bréchot, directeur général de l’Inserm. Les Echos indiquent que l’institut consacre 15 millions d’euros à la recherche sur les cellules souches adultes et finance environ 80 projets pour 8 à 10 millions d’euros. Dans un cadre plus thérapeutique, Laure Coulombel, directrice de recherche à l’Inserm, insiste sur la nécessité de créer de nouvelles lignées : « Les lignées existantes qu'on importent ne sont pas standardisées et ont été différenciées au moyen de molécules de type animal, ce qui est inacceptable pour une application clinique », explique-t-elle, ajoutant que les cellules souches adultes, les seules sur lesquelles il est possible de travailler, « sont trop peu nombreuses, trop difficiles à extraire et à purifier, et leurs potentialités sont plus limitées ».

Les Echos, 30/11
--- Fin de citation ---

seppel:
et encore un autre article sur le même sujet :


--- Citer ---SUJET :  BIOETHIQUE LOI DECRET CELLULES SOUCHES EMBRYON 

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TITRE :  Les spécialistes des cellules souches réclament la publication du décret permettant de travailler sur l'embryon 

 
PARIS, 23 novembre (APM) - Plusieurs spécialistes français de la recherche sur les cellules souches ont déploré mardi lors d'un colloque la non publication du décret d'application de la loi de bioéthique de 2004 qui doit permettre de dériver des cellules souches à partir d'embryons, ce qui bloque ces recherches.

Ces chercheurs se sont exprimés lors d'un colloque sur les cellules souches organisé par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, dans le cadre de la préparation d'un rapport que rédigera le député Alain Claeys (Vienne, PS) sur les recherches sur le fonctionnement des cellules vivantes.

La deuxième loi de bioéthique votée en août 2004 stipule que "la recherche sur l'embryon est interdite" mais que "par dérogation, et pour une durée de cinq ans", ces recherches peuvent être autorisées sur l'embryon et les cellules embryonnaires "lorsqu'elles sont susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs et à la condition de ne pouvoir être poursuivies par une méthode alternative d'efficacité comparable, en l'état des connaissances scientifiques".

Ces autorisations dépendent toutefois de la parution d'un décret en conseil d'Etat qui précisera les modalités de ces recherches utilisant des embryons conçus par fécondation in vitro mais qui ne font plus l'objet d'un projet parental. Dans l'attente, les chercheurs peuvent faire des demandes d'autorisation d'importation de cellules souches.

Faisant un bilan de la situation actuelle, Ketty Schwartz, de l'Inserm, ancienne directrice de la recherche, a souligné les intérêts multiples des cellules souches embryonnaires tant en recherche fondamentale (dans laquelle elles constituent un nouvel outil pour comprendre le développement normal et pathologique des organismes car on peut induire ces cellules pluripotentes à se différencier en différents types cellulaires) que pour créer des modèles d'étude de maladies, voire pour la thérapeutique.

Un vif débat entre plusieurs chercheurs lors du colloque a montré que même s'il existe des cellules souches adultes et qu'elles pourraient avoir un intérêt -l'existence de cellules souches adultes a été prise comme argument dans le passé par les opposants aux recherches sur les cellules embryonnaires-, elles sont limitées à la fois en nombre et en possibilités de différenciation, et donc leur potentiel est plus restreint. On ne peut donc opposer les cellules souches adultes et embryonnaires, ces dernières semblant plus intéressantes.

Mais Ketty Schwartz a indiqué que "les pays où l'on peut dériver des cellules souches d'embryon ou faire du transfert nucléaire [le "clonage", dans un but de recherche] représentent plus de la moitié de la population mondiale. La France n'est pas dans cette moitié".

Cela pose des problèmes aux chercheurs, comme l'a souligné le directeur général de l'Inserm, Christian Bréchot. Tant qu'ils ne peuvent pas travailler sur les cellules souches embryonnaires, "les équipes de chercheurs ne peuvent pas participer aux appels d'offres européens".

"L'intégration de la France dans la constitution de banques internationales n'est possible que s'il y a une clarification des possibilités de recherche en France", et donc qu'il y ait un décret définissant les modalités de recherche. "L'Inserm est dans une situation délicate", étant présent "depuis le début" dans un projet international de banque de cellules souches. "Mais si on souhaite continuer, nous avons besoin de montrer que l'on peut travailler sur ce type de cellules souches".

Et l'importation de lignées de cellules souches déjà constituées ailleurs, dont certains chercheurs ont souligné le fait qu'elles étaient anciennes et créées dans des conditions souvent non standardisées, n'est qu'une solution "transitoire".

"Dans les colloques internationaux, la position française est mauvaise. Nous ne sommes que spectateurs", a déploré René Frydman de l'hôpital Béclère à Clamart (Hauts-de-Seine, AP-HP), spécialiste de la procréation médicalement assistée.

De son côté, Michel van der Rest, directeur du département du vivant du CNRS, tout en réclamant aussi le décret qui permettra aux chercheurs de travailler, s'est inquiété du fait que la dérogation à l'interdiction de travailler sur l'embryon, qui sera de cinq ans à dater de la parution du décret, risque aussi de bloquer la recherche. "Les recherches se déroulent sur de longues années. Il est donc difficile de faire des projets si on n'a une dérogation que pour cinq ans". "On se tire une balle dans le pied".

DES ATOUTS SOUS-EXPLOITES

Le Pr Philippe Ménasché, pionnier de la thérapie cellulaire en France, a estimé que "la France a des atouts réels", avec notamment la capacité de chercheurs et d'hospitalo-universitaires de travailler ensemble et dans la recherche "translationnelle" (le passage de la recherche amont à la clinique), avec l'aide de l'Afssaps, mais ce capital est actuellement "totalement sous-exploité". "La frustration n'en est que plus grande".

Il a également souligné l'"hypocrisie" actuelle consistant à autoriser l'importation mais pas la création de cellules souches embryonnaires.

Toutefois, tout ne sera pas réglé avec la parution du décret. D'abord, les spécialistes s'inquiètent de la manière dont il sera rédigé, et surtout de l'interprétation qu'il fera des limitations inscrites dans la loi de n'autoriser des travaux sur les cellules souches embryonnaires que si c'est "susceptible de permettre des progrès thérapeutiques majeurs".

Cette définition paraît particulièrement restrictive, dans la mesure où actuellement on n'a pas fait la preuve d'un intérêt des cellules souches embryonnaires comme traitement. Il n'y a eu aucun essai clinique. Ce qui n'empêche pas qu'elles ont un énorme intérêt en recherche plus fondamentale, et tous ont souligné le fait que ces travaux fondamentaux sont indispensables, pour déboucher plus tard sur de nouveaux traitements. Mais une interprétation limitative de la loi pourrait bloquer de nombreux projets.

"Si on avait restreint depuis 50 ans les recherches sur le tranfert de gènes, on aurait empêché les progrès qui ont bénéficié à la thérapie génique", a commenté Jean-Claude Ameisen de l'Inserm. "Si on n'autorise que les cellules souches à visée thérapeutique, c'est tout un bouleversement dans la compréhension des maladies adultes qui risque de nous échapper".

Ensuite, les chercheurs, comme Jacques Hatzfeld du CNRS, Daniel Aberdam de l'Inserm ou Philippe Ménasché, ont regretté les délais importants pour obtenir des autorisations, qui retardent le lancement des recherches et pénalisent les Français.

Daniel Aberdam a ainsi déploré l'"exagération" des modalités administratives de demandes d'autorisation. Tout se passe comme si on partait de l'hypothèse "que ces lignées seraient dangereuses" et comme s'il y avait une "suspicion permanente face aux scientifiques". "Nous sommes déjà évalués par nos organismes, pourquoi en rajouter des couches".

"Nous sommes considérés comme des gens qui veulent frauder avec la loi", renchérit Jacques Hatzfeld. "Il ne faut pas s'empêtrer dans un système administrativement correct, ce sera ingérable. Quand un laboratoire est connu et a déjà eu des autorisations, les suivantes devraient être plus rapides, plaide-t-il.

TRAVAILLER SUR LES EMBRYONS ECARTES PAR LE DPI

Plusieurs spécialistes ont par ailleurs suggéré que même en attendant d'avoir l'autorisation de travailler sur des embryons surnuméraires, on pourrait d'ores et déjà travailler par exemple sur les embryons conçus par fécondation in vitro mais ensuite écartés par le diagnostic pré-implantatoire parce que porteurs d'une maladie génétique.

Ces embryons seraient de toute façon détruits et sont de fait considérés comme des "déchets opératoires". On devrait donc en principe pouvoir les utiliser.

Ces embryons sont certes porteurs de mutations génétiques, ce qui les exclurait d'un éventuel usage thérapeutique, mais, en revanche, ils auraient un intérêt comme modèles d'études de maladies.

Le député Alain Claeys a toutefois estimé qu'une telle utilisation nécessiterait d'être autorisée par voie législative.

Le paradoxe est que si on ne peut travailler en France sur des embryons écartés par le DPI, en revanche des autorisations d'importation viennent d'être données pour de telles cellules souches issues de DPI porteuses de mutations.

STRUCTURER LA RECHERCHE SUR LES CELLULES SOUCHES

A également été soulignée l'importance de structurer la recherche sur les cellules souches.

"Il faudrait qu'émerge une lisibilité de concentration de moyens" sur cette thématique et la "création de postes fléchés" pour retenir en France ou faire revenir des chercheurs spécialistes des cellules souches, estime rené Frydman. "Il faut un plan d'urgence".

Marina Cavazzana-Calvo de l'hôpital Necker à Paris réclame quant à elle la création d'un "institut dédié, regroupant des chercheurs sur les cellules souches adultes et embryonnaires travaillant ensemble.

Une opinion relayée par le directeur général de l'Inserm qui estime "essentiel" d'avoir en France des centres de recherche et des centres de référence sur les cellules souches. Il souhaite "mener une action sur plusieurs sites"'.

fb/eh/APM
FBIKN001 23/11/2005 14:45 ACTU
 

--- Fin de citation ---

@+
JM

seppel:
Ouais ça bouge ...


--- Citer ---SUJET :  CLONAGE CELLULES SOUCHES BIOETHIQUE 

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TITRE :  Les spécialistes français des cellules souches demandent l'autorisation des techniques de clonage, à des fins de recherche 

 
PARIS, 23 novembre (APM) - Les chercheurs français qui travaillent sur les cellules souches estiment nécessaire d'autoriser les techniques de transfert nucléaire, c'est-à-dire de clonage, dans un but uniquement de recherche, en raison de leur intérêt et du risque que la recherche française se trouve en retard par rapport à d'autres pays.

Ces chercheurs se sont exprimés lors d'un colloque sur les cellules souches organisé par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, dans le cadre de la préparation d'un rapport que rédigera le député Alain Claeys (Vienne, PS) sur les recherches sur le fonctionnement des cellules vivantes (cf dépêche APM FBIKN001).

Actuellement, toute forme de clonage est interdite par la loi de bioéthique, qu'il s'agisse de clonage à visée reproductive ou de clonage dit "thérapeutique" où l'on n'utiliserait la même technique de transfert nucléaire que pour créer des embryons de quelques cellules.

Tous les chercheurs présents lors de ce colloque se sont dits favorables à l'autorisation du transfert nucléaire, en le présentant comme une technique de biologie comme une autre et en soulignant que même le terme de clonage thérapeutique est impropre dans la mesure où aujourd'hui, on ne sait pas si les cellules issues de ces "clonages" auront un intérêt thérapeutique. En revanche il y a un intérêt en recherche.

"La transposition nucléaire est indispensable pour avoir des modèles de maladies [on pourrait en effet cloner des cellules de patients malades, pour mieux les étudier, ndlr] et pour tester des thérapeutiques", a souligné Daniel Aberdam, de l'Inserm.

Pour Marc Peschanski, de l'Inserm également, le transfert nucléaire donne "la possibilité de créer tous types de lignées cellulaires, en quantité indéfinie, pour étudier le mécanisme des maladies, tester de nouveaux traitements, faire de la toxicologie prédictive".

"Il y a un intérêt potentiel pour la génération de cellules pathologiques pour travailler dessus", renchérit le Pr Alain Fischer, de l'hôpital Necker. Il pourrait également "à long terme" y avoir une "éventualité thérapeutique", mais elle reste "incertaine".

"On peut discuter l'argument du risque de passer au clonage reproductif, mais par définition un développement scientifique est neutre" et pour fixer une limite "il faut légiférer", ajoute-t-il.

Une opinion partagée par Axel Khan, de l'Inserm à Paris, qui, après avoir longtemps été opposé au transfert nucléaire en raison du risque de dérive vers le clonage reproductif, estime désormais que "les choses ont changé". En particulier, alors qu'auparavant le débat restait théorique, les résultats coréens montrant que le clonage est faisable dans l'espèce humaine font que la technique est "accessible partout dans le monde". Cela crée une "situation réellement nouvelle, justifiant de relancer le débat".

Daniel Aberdam estime qu'il faut "prendre rapidement une décision législative. Il ne faut pas prendre de retard supplémentaire", alors que d'autres pays se sont déjà lancés dans ces recherches, y compris aux Etats-Unis où le gouvernement est opposé à toute forme de clonage mais où des équipes travaillent sur fonds privés.

Plusieurs chercheurs ont également estimé que si l'on dépasse le terme de clonage -tout le monde renvoyant la balle entre scientifiques, politiques et medias sur la popularisation du terme de clonage thérapeutique-, il ne devrait pas y avoir de problème éthique puisqu'il s'agit de transférer le noyau d'une cellule de peau adulte dans un ovocyte non fécondé, des types de cellules qui existent dans l'organisme en quantité importante. "On perd tous les jours des cellules de peau et chaque femme perd des ovocytes chaque mois", soulignait une intervenante.

Il a d'ailleurs été suggéré que si le transfert nucléaire à des fins de recherche avait été développé avant le clonage de la brebis Dolly il y a dix ans, il serait sans doute entré dans la routine, sans être associé au terme de clonage et cela ne poserait pas de problème.

LA QUESTION DU DON D'OVOCYTES

Les intervenants se sont en revanche accordés à pointer le problème potentiel du don d'ovocytes.

En effet, pour faire du transfert nucléaire dans des ovocytes, il faut donc... des ovocytes. La question de leur provenance reste posée, avec le risque potentiel de marchandisation, ou de pression sur les donneuses.

La récente affaire de l'équipe coréenne qui a réussi à faire du transfert nucléaire sur des cellules humaines est un exemple de ce problème. Il semble en effet que l'une des donneuses d'ovocytes pour les expériences du Pr Wang à Séoul soit une chercheuse de son équipe, et certains se demandent si en raison de ce lien il pourrait y avoir eu des pressions sur elle pour qu'elle donne des ovocytes.

Si ce "mini-scandale" n'entache pas la technique elle-même, il pose bien la question du problème de la provenance des ovocytes. Il apparaît donc nécessaire, si l'on autorise le transfert nucléaire, d'encadrer le don d'ovocytes.

fb/cd/APM
FBIKN002 23/11/2005 16:58 ACTU
 

--- Fin de citation ---

@+
JM

nico:
-> INSOLITE:  8)


--- Citer ---Un chien cloné élu meilleure invention 2005 par le Time

13 novembre 2005 (Reuters - 15:11)
 
 
NEW YORK - Snuppy, le premier chien cloné, a été élu dimanche l'invention la plus étonnante de l'année 2005 par l'hebdomadaire américain Time.

Le chiot, un lévrier afghan de cinq mois, a été cloné à l'université nationale de Séoul, en Corée, par une équipe de 45 personnes dirigée par le professeur Woo Suk Hwang. Les gènes de Snuppy proviennent d'une seule cellule prélevée sur l'oreille d'un lévrier afghan adulte, rapporte le Time.

Snuppy a été "créé" grâce à la technique utilisée par des chercheurs britanniques pour concevoir la brebis Dolly, le premier animal cloné.

La Corée du Sud a inauguré le mois dernier un ambitieux centre mondial pour le stockage de cellules souches et la recherche. Il fait partie d'un vaste programme qui vise à affirmer le rôle de premier plan du pays dans la recherche sur le clonage embryonnaire.

Les cellules souches sont des cellules capables par division successives de produire différents types de cellules spécialisées.

Tous les ans, les journalistes du Time sélectionnent les inventions susceptibles d'avoir un énorme impact.
--- Fin de citation ---

Nico :wink:


 

emmanuel:
Des chercheurs ont mis au point des techniques  pour obtenir des cellules souches sans détruire l’embryon.

http://sciences.nouvelobs.com/sci_20051017.OBS2474.html?1124


--- Citer ---Obtenir des cellules souches sans détruire d’embryon


C réer des cellules souches embryonnaires sans détruire d’embryons : pour certains chercheurs la solution au problème éthique de la recherche sur l’embryon passe par là. Deux équipes publient aujourd’hui dans l’édition anticipée de la revue Nature deux techniques différentes, testées sur des souris, permettant d’obtenir ces précieuses cellules souches sans heurter ceux qui s’opposent à la destruction des embryons. Du moins l’espèrent-ils.

L’équipe de Robert Lanza, de la société Advanced Cell Technology (USA), propose une alternative à la technique actuelle d’extraction des lignées de cellules souches embryonnaires (CSE) qui consiste à utiliser un embryon surnuméraire conçu pour une FIV. Lanza et ses collègues ont réussi à cultiver des lignées de CSE à partir d’un blastomère prélevé sur une morula, un embryon de seulement 8 cellules. Cette technique est celle utilisée pour le diagnostic pré-implantatoire (DPI), expliquent les chercheurs, et elle ne met pas en danger la vie de l’embryon. Ils ont d’ailleurs obtenu des rejetons avec les morulas ayant subi une biopsie.

Rudolf Jaenisch et Alexander Meissner, du Withehead Institute de Boston (USA), proposent eux une alternative au clonage d’embryon. Pour obtenir une lignée de CSE qui porte l’ADN d’un patient, la technique consiste à transférer l’ADN d’une cellule adulte dans un œuf énucléé, et de créer ainsi un embryon dont on extrait les cellules souches. Jaenisch et Meissner ont altéré l’ADN transféré de telle sorte que l’embryon obtenu n’est de toute façon pas capable de s’implanter dans l’utérus. Pour les chercheurs, il perd ainsi son statut d’être vivant en devenir.

Ces travaux ont reçu un accueil mitigé. Certains sont très enthousiastes, d’autres voient de nombreuses limites, scientifiques ou éthiques. Les médecins, par exemple, ne sont pas tous d’accord sur l’innocuité du DPI, estimant que les données sur les effets à long terme de cette technique sont encore maigres. Pour les groupes ‘’pro-life’’ opposés à la fécondation in vitro, ces travaux ne seront jamais acceptables.

Aux Etats-Unis, où les parlementaires débattent d’une extension des financements publics pour la recherche sur les cellules souches, actuellement limités aux lignées existantes, certains voient dans ces méthodes le moyen de rassembler les deux camps.

Interrogé par le magazine New Scientist, le professeur Arthur Caplan, directeur du Centre de bioéthique de l’université de Pennsylvanie, met en garde contre la «naïveté politique» de ces démarches. Parler d’alternatives risque selon lui de jeter un discrédit sur le travail des autres chercheurs et, au final, de fournir des arguments aux opposants.

Cécile Dumas
(17/10/05)

--- Fin de citation ---

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