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Cellules souches et R&D
dardaran:
Les cellules souches s'imposent comme le nouveau filon
Voici un petit vidéo ( y a pas de quoi sortir le popcorn et les boissons :lol:) dans lequel Michel Pucéat (directeur de recherche à l’INSERM )
fait le bilan pour les 2 voire 3 ans à venir.
POSITIF - POSITIF
le lien : http://www.medecinews.com/index.php?fuseaction=infos_semaines_main.ArticleInfoSemaine&articleID=19
Yannick:
Cellules souches : le handicap français
Une étude américaine classe la France parmi les pays les moins performants en matière de recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines. Pour les chercheurs français, le retard – qui pourrait d'ailleurs être bientôt comblé – s'explique par les contraintes de la loi de bioéthique mais aussi par l'absence d'une volonté politique incitative. L'exemple de la Californie, dont le gouverneur, Arnold Schwarzenegger, veut faire un leader mondial dans ce domaine, est à méditer selon eux
Cellules souches embryonnaires humaines
L'absence de vision politique handicape les chercheurs français
La recherche française sur les cellules souches embryonnaires humaines serait l'une des moins productives au monde. Pour nos chercheurs, ce retard n'est pas uniquement lié à la contraignante loi de bioéthique de 2004 : l'absence de politique scientifique nationale incitative serait le véritable coeur du problème.
Une réglementation variable d'un pays à l'autre(www.stemgen.org)UNE ÉTUDE américaine classe la France parmi les pays les moins performants en matière de recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines. Seule consolation, des nations pourtant connues pour leur dynamisme scientifique telles que les États-Unis ou le Japon sont aussi mal classées que nous. Selon Aaron Levine, maître de conférence à l'institut de technologie de Géorgie (Atlanta) et auteur de cette étude*, le retard de ces pays s'expliquerait par la nature restrictive des lois qui y encadrent les recherches sur l'embryon humain et les cellules qui en dérivent. D'ailleurs, les États qui ont les lois les plus permissives (le Royaume-Uni, Israël et la Chine) sont en tête du classement établi par Levine.
Pour les scientifiques français, même s'ils attendent tous avec impatience (et un soupçon d'inquiétude) la prochaine révision des lois de bioéthique, la faiblesse de notre recherche ne serait pas tant liée à ses aspects réglementaires qu'à la politique gouvernementale en général. De manière quasi unanime, ils dénoncent l'absence de programmes nationaux incitant les chercheurs à se lancer dans l'étude des cellules souches embryonnaires humaines et de leurs prometteuses applications thérapeutiques. Sans une telle impulsion politique, ils craignent que la France ne reste à la traîne dans la course à la biothérapie.
L'incompréhensible régime français. Les lois encadrant la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines sont extrêmement variables d'un pays à l'autre, de l'interdiction pure et simple à une permissivité presque totale (voir carte). Dans cet éventail de réglementations, la France a une position singulière : si la loi de bioéthique de 2004 prévoit que la recherche sur l'embryon humain et ses cellules est interdite, elle permet, cependant, à titre dérogatoire et pour cinq ans seulement, la réalisation de recherches à finalité thérapeutique pratiquées dans des conditions extrêmement contrôlées. Les chercheurs ayant reçu une autorisation de l'Agence de la biomédecine peuvent travailler sur des lignées importées. Ils peuvent aussi être autorisés à dériver leurs propres lignées à partir d'embryons surnuméraires conçus dans le cadre d'une fécondation invitro et qui ne font plus partie d'un projet parental (les parents doivent dans ce cas avoir explicitement choisi de céder lesdits embryons à la recherche).
«Ce régime dérogatoire est incompréhensible à l'étranger. Nos collègues considèrent que la France a promulgué une loi interdisant la recherche sur l'embryon pour ne pas l'appliquer, tout en empêchant les chercheurs de se lancer dans des recherches qui s'inscrivent par nature dans la durée», résume Philippe Menasché, chirurgien cardiaque à l'hôpital européen Georges-Pompidou et directeur de l'unité INSERM Thérapie cellulaire en pathologie cardio-vasculaire. «Nous avons de nombreux contacts avec des jeunes chercheurs français partis à l'étranger, qui ne veulent pas revenir en France travailler sur les cellules souches embryonnaires humaines. Ils ne veulent pas prendre le risque de devoir interrompre leurs travaux au bout de cinq ans, poursuit-il. Il faut une loi autorisant une fois pour toute la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Cette loi prévoirait évidemment que les recherches soient encadrées et suivies de manière très stricte par l'Agence de la biomédecine.
L'agence serait également déléguée pour faire évoluer la réglementation à chaque fois que les avancées scientifiques le justifieraient.» C'est à peu près le système qu'a choisi le Royaume-Uni, le pays aujourd'hui le plus performant en matière de recherche sur l'embryon humain et ces cellules.
Comme tous ses collègues français qui travaillent dans le domaine, Philippe Menasché reconnaît cependant que la réglementation actuelle ne l'empêche pas de travailler. Elle impose des contraintes assez lourdes, mais elle permet à tous ceux qui ont la volonté de s'engager dans l'étude des cellules souches embryonnaires humaines d'avancer (voir encadré).
Alors, comment expliquer que la France arrive dans le peloton de queue du classement d'Aaron Levine ? Le premier élément à prendre en compte est notre handicap au départ de la course : «Un pays dans lequel la recherche a été interdite jusqu'à il y a trois ans ne peut bien évidemment pas prétendre entrer en compétition avec ceux dans lesquels les recherches ont été plus qu'autorisées, suscitées et promues depuis dix ans, commente Marc Pechanski, qui dirige le Laboratoire I-Stem, à Évry. La situation générale du financement de la recherche est un autre facteur. Il y a quatre ans, les labos français étaient tellement exsangues que les personnels sont descendus dans la rue pendant trois mois, et que plus d'un millier de directeurs de recherche ont remis leur démission… Que la recherche sur les cellules souches en subisse les conséquences paraît inévitable.»
Le chercheur souligne aussi l'absence de programmes incitatifs. Cet élément est le plus limitant aux yeux de nombreux scientifiques. «La politique gouvernementale française n'a jamais envoyé aucun signal de soutien à la recherche sur les cellules souches embryonnaires. Il n'y a aucun programme incitatif, aucun appel à projet spécifique de l'Agence nationale pour la recherche», note Laure Coulombel (INSERM U602, Villejuif). «L'une des régions parmi les plus actives aujourd'hui dans ce champ de la recherche est la Californie, note Philippe Menasché. Cela est le résultat d'une volonté politique, celle d'un gouverneur qui a décidé d'en faire une priorité et de donner tous les moyens nécessaires aux chercheurs et aux sociétés de biotechnologie qui souhaitent s'engager dans la thématique (lire ci-dessous).
En France, à ma connaissance, la seule structure qui ait affiché son intérêt pour la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines est la région Île-de-France. Mais rien n'est fait à l'échelle nationale. Cela ne motive pas les chercheurs qui hésitent à s'engager dans des projets. Nous sommes en retard et, si rien ne change, nous risquons de le rester.»
> ÉLODIE BIET
* « Cell Stem Cell », juin 2008, pp. 521-524.
Trois nouvelles lignées à Montpellier
Il existe désormais quatre lignées de cellules souches embryonnaires françaises. La première a été obtenue l'an passé par l'équipe d'Annelise Bennaceur-Griscelli (INSERM U602, institut André-Lwoff, Villejuif). Trois autres viennent d'être produites à l'institut de recherche en biothérapie de Montpellier. «La première est génétiquement normale, les deux autres sont respectivement porteuses des mutations responsables du syndrome de von Hippel-Lindau et de la mucoviscidose», annonce au « Quotidien » John de Vos, qui dirige l'équipe Développement embryonnaire précoce et cellules souches embryonnaires humaines (INSERM U847), avec le Pr Samir Hamamah. «Dériver nos propres lignées présente au moins trois intérêts majeurs, explique le chercheur. Cela nous permet d'acquérir une indépendance vis-à-vis de nos collègues étrangers et un savoir-faire indispensable pour d'autres projets –en particulier ceux concernant la reprogrammation de cellules adultes en cellules pluripotentes semblables à des cellules souches embryonnaires. Cela nous permet aussi d'obtenir des lignées présentant des anomalies génétiques spécifiques, des lignées qui constituent de très bons modèles pour l'étude de la physiopathologie des maladies et la recherche de traitement.»
Cette nouvelle suggère que la recherche française sur les cellules souches embryonnaires humaines n'est peut-être pas autant à la traîne que l'indiquent les données recueillies par Aaron Levine. «Il n'a pris en compte que les travaux publiés jusqu'en 2006, remarque Laure Coulombel. Or c'est l'année même où le décret, offrant enfin aux chercheurs français la possibilité de dériver leurs propres lignées cellulaires, a été publié. Depuis, de remarquables travaux ont été menés par des équipes françaises, et de nombreuses brillantes publications devraient paraître d'ici peu.»
Une cinquième lignée de cellules souches embryonnaires françaises serait notamment sur le point d'émerger dans un laboratoire lyonnais.
http://www.quotimed.com//journal/index.cfm?fuseaction=viewarticle&DArtIdx=414101
Arnaud:
Une méthode simplifiée pour transformer des cellules adultes en cellules souches embryonnaires
Des scientifiques ont mis au point une méthode plus simple pour induire des cellules souches adultes à se comporter comme des cellules souches embryonnaires. En outre, ces cellules modifiées présentent moins de risques de complications (comme le cancer) que les cellules soumises aux autres techniques.
Cette découverte donne espoir que des cellules souches adultes reconverties puissent un jour servir à soigner des personnes atteintes de maladies d'origine génétique.
Les cellules souches embryonnaires sont totipotentes: elles ont le potentiel de devenir n'importe quelle cellule de l'organisme. Au contraire, les cellules souches adultes ne peuvent se différencier que vers un nombre restreint de types cellulaires.
Par exemple, les cellules souches du sang peuvent se transformer en divers types de cellules sanguines, et les cellules souches nerveuses se différencier vers les divers types de cellules nerveuses.
Il y a environ deux ans, une équipe de chercheurs japonais a réussi à transformer des cellules adultes ordinaires en cellules pleinement totipotentes, à l'instar des cellules souches embryonnaires. Ils ont donné à ces cellules le nom de cellules iPS (induced pluripotent stem cells ou cellules souches totipotentes induites). Le processus d'induction consistait à injecter aux cellules adultes des virus contenant quatre gènes (Oct4, Sox2, c-Myc et Klf4).
Ces gènes avaient pour effet de «reprogrammer» les cellules, les faisant revenir à une étape antérieure du développement. Cette méthode a cependant son revers: la plupart des animaux ont rejeté les cellules iPS reçues, ou ont développé des cancers quelques semaines plus tard. La cause principale a été localisée au niveau du gène c-Myc.
Cette nouvelle étude résulte de la découverte selon laquelle les cellules souches nerveuses du cerveau des souris produisent naturellement et en grande quantité deux des produits des gènes (Sox2 et c-Myc). Les scientifiques ont alors cherché à induire des cellules iPS en utilisant moins de gènes. Leurs résultats ont été publiés dans une édition en ligne de la revue Nature.
Ils ont découvert que les cellules nerveuses pouvaient être transformées en cellules iPS en appliquant seulement deux gènes: Oct4 associé avec Klf4, ou Oct4 avec c-Myc. Les chercheurs estiment que la capacité d'induire des cellules iPS avec seulement deux gènes montre qu'ils sont sur la bonne voie. À terme, l'objectif est de se passer totalement des gènes, car ils risquent toujours d'activer des gènes du cancer, par exemple.
«C'est le seul moyen d'utiliser les cellules souches afin de découvrir des traitements pour des maladies que l'on ne sait pas encore soigner, et d'obtenir des thérapies non seulement efficaces mais encore suffisamment sûres pour être utilisées sur l'homme», commente le professeur Hans Schöler de l'Institut Max Planck de biomédecine moléculaire en Allemagne.
Il est peu probable que les thérapies futures fassent appel aux cellules souches nerveuses, car elles sont principalement situées dans le cerveau et sont donc difficiles à se procurer. Néanmoins, les connaissances tirées de cette étude aideront les scientifiques à identifier d'autres cellules qui pourraient être traitées de la même manière.
En attendant, l'équipe du professeur Schöler est à la recherche de petites molécules susceptibles de remplacer les gènes. Début juin, son équipe a publié une étude révélant que le gène Oct4 pouvait être remplacé par une molécule qui active temporairement les gènes associés à la totipotence.
«Le gène Oct4 joue un rôle majeur dans la reprogrammation [des cellules iPS]», explique le professeur Schöler. «Si nous pouvions remplacer ce gène, ce pourrait également être possible pour les trois autres, dans un futur envisageable.»
Pour de plus amples informations, consulter:
Société Max Planck:
http://www.mpg.de/index.html
Nature Genetics:
http://www.nature.com/nature
Catégorie : Divers
Source des informations: Société Max Planck; revue Nature
Référence du Document: Kim, JB et al. (2008) Pluripotent stem cells induced from adult neural stem cells by reprogramming with two factors. Revue Nature, publiée en ligne le 29 juin 2008.
Codes de Classification de l'Index des Sujets: Coordination, coopération; Sciences du vivant; Médecine, santé; Recherche scientifique
Source :
http://cordis.europa.eu/fetch?CALLER=FR_NEWS&ACTION=D&SESSION=&RCN=29607
:smiley:
azer:
Je veux pas plomber l'ambiance sur les cellules souches mais voilà un article de 2005 intéressant:
Inefficacité thérapeutique des lignées de cellules souches existantes ?
Source : CORDIS Nouvelles
La majorité des lignées de cellules souches embryonnaires existantes pourraient n'avoir aucune utilité thérapeutique, selon une nouvelle recherche menée par des scientifiques américains.
Comme l'a rapporté le journal scientifique Nature, lorsque des chercheurs ont ajouté des cellules souches embryonnaires à du sérum de sang humain, des anticorps se sont fixés aux cellules, ce qui laisse penser que si elles avaient été transplantées dans un organisme humain, le système immunitaire les aurait rejetées.
L'équipe de scientifiques californiens à l'origine de l'étude estime que cette réaction est le produit de la méthode de culture et de préservation en laboratoire de la plupart des cellules souches. Les lignées de cellules souches sont cultivées dans une culture composée d'un bouillon de culture et d'autres cellules nourricières.
Les cellules nourricières en question sont généralement des cellules souches embryonnaires de souris, tandis que le bouillon de culture contient souvent du sérum animal. Ces cellules de souris sont munies à leur surface d'une molécule spéciale qui active le système immunitaire humain. La consommation de viande rouge et de produits laitiers a contribué à sensibiliser les gens à la molécule, estime l'équipe.
Des doutes avaient déjà été émis quant à l'opportunité de cultiver des cellules embryonnaires humaines dans des substances d'origine animale. "Aujourd'hui, nous avons identifié un motif de préoccupation réel", selon le membre d'équipe Fred Gage, du Salk Institute for Biological Studies à La Jolla, aux États-Unis.
"Nous ne disons pas qu'il faut se débarrasser de toutes les lignées disponibles. (Mais), nous devons faire preuve de prudence lorsque nous exploitons ces cellules à des fins thérapeutiques", a poursuivi le professeur Gage. Toutefois, s'il s'avère que des lignées de cellules souches existantes revêtent une valeur clinique limitée, elles pourront toujours être utilisées à bon escient à des fins de recherche fondamentale, estiment les scientifiques.
Le lien : http://www.futura-sciences.com/fr/sinformer/actualites/news/t/recherche/d/inefficacite-therapeutique-des-lignees-de-cellules-souches-existantes_5384/
Faut le savoir.
Au revoir :sad:
dardaran:
USA : l’Eglise contre la recherche sur les cellules souches embryonnaires
Etats-Unis : l’Eglise contre la recherche sur les cellules souches embryonnaires
ROME, Lundi 16 juin 2008 (ZENIT.org) - La Conférence des évêques américains s’est prononcée vendredi contre le recours aux cellules souches embryonnaires humaines dans la recherche, indique « Gènéthique », la synthèse de presse de la Fondation Jérôme Lejeune.
Il s’agit de la première déclaration officielle des évêques américains sur cette question.
« Presque tout le monde s’accorde sur le principe qu’ individus et gouvernements ne doivent pas s’en prendre à la vie d’ êtres humains innocents . Cependant, (certains) s’emploient à justifier la destruction d’embryons humains pour obtenir des cellules mères », ont-ils indiqué.
L’Eglise rappelle que l’embryon est un être humain et qu’il n’est pas une « sous catégorie » d’être humain. Elle condamne, de ce fait, la recherche sur les cellules souches embryonnaires humaines qui implique l’utilisation, puis la destruction de l’embryon, alors considéré comme un matériau de laboratoire.
Sources : La Croix 16/06/08 - Romandie News 13/06/08
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