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La grippe A H1N1

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gnafron24:
   

Un p'tit texte informatif pour, peut-être, éclaircir certaines choses lues ou entendues concernant le "choix" des vaccins contre le foutu H1N1...

Science & Vie - octobre 2009

Grippe A, ce que contiennent réellement les vaccins

Les antigènes du virus bien sûr, mais aussi une combinaison de substances activant l'immunité: l'adjuvant. C'est sur ce mélange à la réputation "sulfureuse" que se fera la différence.
Lorsque le 11 juin Margaret Chan, directrice de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), déclarait: "la pandémie de grippe A(H1NI) a maintenant commencé",  aussitôt les principaux laboratoires producteurs de vaccins se sont lancés dans une course effrénée. Ils avaient six mois pour livrer plus de 900 millions de doses vaccinales aux instances sanitaires mondiales.
Pourquoi autant et si vite?
La précipitation se justifie sur le plan médical: parce qu'il s'agit d'un virus inédit, le A(H1N1) se dissémine d'autant plus vite qu'il circule dans une population dite "naïve", c'est-à-dire ne possédant pas de défenses immunitaires contre lui. Dans ces conditions, élaborer et distribuer largement un vaccin tient de l'urgence - même si, au sortir de l'hiver austral où il a sévi, le A(H1N1) ne semble plus être ce terrible tueur redouté au début de la pandémie.
Concrètement, pour protéger les individus avant qu'ils ne soient confrontés à ce virus, un vaccin pandémique doit répondre à deux obligations : être disponible en grande quantité dans un minimum de temps et immuniser le plus rapidement possible ceux qui le reçoivent.
"Début juillet, l'OMS a recensé  33 projets différents de vaccins prêts à être développés dans 26 laboratoires,  explique Marie-Paule Kieny, directrice de l'Initiative pour la recherche sur les vaccins de l'OMS. Impossible de dire combien aboutiront réellement à une mise sur le marché ... Mais une chose est certaine: il n'y au aura pas un, mais plusieurs types de vaccins proposés. " Ce qui à 1 les différenciera ? Principalement l'utilisation ou non d'un adjuvant. Soit des substances, dont les plus classiques sont les sels d'aluminium et les plus récentes des mélanges huileux,  qui ont le pouvoir d'activer les cellules immunitaires. Lors de l'injection d'un vaccin en contenant, l'organisme réagit plus fortement et plus rapidement. Mais cette propriété n'est pas sans contrepartie. Ils souffrent ainsi d'une réputation sulfureuse liée à des accidents vaccinaux réels ou supposés. Dans le cas des récents adjuvants huileux, les risques d'effets secondaires (réactions auto-immunes notamment) ne sont d'ailleurs pas totalement écartés pour des populations fragiles (femmes enceintes, très jeunes enfants et personnes atteintes de maladies chroniques). C'est au point que certains pays, dont les Etats-Unis, rechignent à les utiliser. La France, elle, devrait se contenter de ne pas les recommander pour ces populations à risques.

L'ADJUVANT S'AVÈRE UTILE CONTRE LE VIRUS H5N1

Pour comprendre l'enjeu des adjuvants, rappelons qu'un vaccin contient des antigènes, des molécules spécifiques d'un microbe (bactérie ou virus) qui poussent le système immunitaire à fabriquer des défenses contre leur intrusion. Ainsi l'organisme saura par la suite se protéger contre le microbe. Reste que l'ajout d'adjuvants dans la formule vaccinale n'est pas systématiquement utile. Pour des raisons biologiques pas toujours bien comprises, certains antigènes microbiens font bien réagir le système immunitaire, d'autres non. Ainsi pas besoin d'adjuvants pour les vaccins contre la rougeole, les oreillons, la rubéole ou encore la grippe saisonnière. En revanche, ils s'avèrent précieux contre des pathogènes tels que les virus atypiques de la grippe. C'est l'étude du H5N1 depuis 2005 qui a orienté les gros laboratoires dans le choix de leurs formulations vaccinales avec adjuvant. Ainsi, les leaders que sont GlaxoSmithKIine (GSK), Novartis et Sanofi Pasteur ont préparé leurs formules sur les particularités du virus de la grippe aviaire. Mortel dans 60 % des cas, très diffcilement transmissible, ce dernier est aussi particulièrement peu immunogène, c'est-à-dire qu'une vaccination n'induit que très peu d'anticorps. "Pour la grippe saisonnière, des virus assez proches ont déjà circulé les années précédentes, il n'y a pas besoin d'adjuvant, et une seule dose contenant 15 microgrammes d'antigènes suffit pour provoquer une immunité  protectrice dans les 15 jours qui suivent l'injection, explique Jean-François Saluzzo, virologue au laboratoire Sanofi Pasteur. Mais dans le cas du virus de la grippe aviaire, sans  adjuvant, il faut recevoir 2 doses contenant chacune 90 microrammes d'antigènes. " Avec au moins trois semaines entre les deux piqûres, c'est autant de temps perdu avant d'atteindre une immunité protectrice.
 Le H5N1 est même si peu immunogène que les adjuvants classiques à base de sels d'aluminium, utilisés depuis  quatre-vingts ans dans de nombreux vaccins, peinent à doper l'immunité.
GSK, Novartis et Sanofi Pasteur ont donc choisi d'incorporer dans leurs formules pandémiques une classe  d'adjuvants encore très peu utilisée, les émulsions huileuses à base de squalène, une huile naturelle que l'on trouve notamment dans l'huile de foie de requin (d'où son nom).

Comment agissent les adjuvants huileux ? En piégeant les antigènes dans des gouttelettes, ils leur permettent d'être en contact plus longtemps avec les cellules du système immunitaire chargées de les repérer (les cellules dendritiques). Mais pas seulement. "L'adjuvant huileux augmente ainsi la capacité des cellules dendritiques à phagocyter les antigènes, puis à exprimer à leur surface différentes parties de ces antigènes.  Ce sont justement ces différentes parties qui mettent en alerte les lymphocytes au niveau des ganglions lymphatiques et déclenchent la production d'anticorps adaptés ", explique Nathalie Garçon, chercheuse à GSK,  qui précise aussi que les vaccins avec adjuvant protègent contre d'éventuels "cousins" du virus pandémique, dont l'apparition est évoquée en cas de mutations.
En situation pandémique, les adjuvants présentent donc a priori un double intérêt : épidémiologique et immunologique.
Epidémiologique, car en ajouter dans une formule vaccinale, c'est utiliser moins d'antigènes pour obtenir la même réaction immunitaire protectrice. Or la production d'antigènes - réalisée dans la majorité des cas avec des œufs de poules contaminées par le virus - est l'étape la plus longue dans la fabrication du vaccin.
Immunologique ensuite : du point de vue individueL une personne vaccinée avec un vaccin à adjuvant pourrait n’avoir besoin que d'une seule dose, donc être protégée trois semaines plus vite que les autres. Et, a priori, également contre les formes mutées du virus. Pourtant, si au début de la pandémie tout semblait indiquer que l'utilisation massive de vaccins avec adjuvant huileux présentait plus de bénéfices que de risques, l'immunogénicité du virus A(H1N1) semble se révéler meilleure qu'attendue.
Les interrogations sur les risques des adjuvants prennent dès lors plus de poids, d'autant que ceux qui sont à base d'huile n'ont jamais été utilisés à très large échelle. Certes, les essais cliniques ne montrent pas de danger particulier, mais ils sont limités à un petit échantillon de la population. L'apparition d'un effet concomitant à la vaccination, même s'il n'est pas lié à cette dernière, risquerait de jeter le discrédit sur tous les vaccins.

"UNE BONNE OCCASION POUR LES INDUSTRIELS"

Mais avant de trancher pour ou contre les adjuvants, il faudra attendre les résultats de l'ensemble des essais cliniques, dont le but est justement de mesurer la réponse immunitaire provoquée par les antigènes du A(H1N1). Fin août déjà, le laboratoire chinois Sinovac estimait que, sans adjuvant, une réponse immunitaire était possible. Alors que GSK et Novartis continuent à développer leurs produits avec adjuvant, Sanofi Pasteur a décidé de lancer des essais vaccinaux sans ces substances. "La perspective d'avoir des vaccins efficaces sans adjuvant n'est plus utopique ", reconnaît Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations. Non seulement l'intérêt immunologique des adjuvants pourrait diminuer, mais aussi leur intérêt épidémiologique. Car les campagnes massives de vaccination ne seront peut-être pas retenues par les gouvernements. Pourtant, en France et dans les autres pays où les autorités sanitaires ont poussé les laboratoires à développer leurs vaccins adjuvantés, les commandes devraient tout de même être honorées. Et ces vaccins seront alors recommandés pour le personnel médical, qui fait partie des populations à protéger en priorité, et pour les adultes en bonne santé. En revanche, les vaccins sans adjuvant seront a priori réservés aux populations à risques. "Une chose est certaine: même si l'utilité de ces nouveaux adjuvants n'était finalement pas démontrée dans cette pandémie, elle aura constitué une bonne occasion pour les industriels, explique Bertrand Bellier, spécialiste des vaccins, du Laboratoire de biologie et thérapeutique des pathologies immunitaires, du groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière. Car s'ils reçoivent une première autorisation de mise sur le marché auprès d'une large population, les laboratoires pourront ensuite les utiliser plus facilement dans d'autres vaccins. "
 
Q u’ est-ce qu’un vaccin efficace ?
Qu'il s'agisse de la grippe saisonnière ou de la grippe pandémique, on estime l'efficacité d'un vaccin en fonction de sa capacité à faire apparaître dans le sang des anticorps protecteurs contre le virus. Ainsi, un vaccin est estimé efficace si aux cours des essais cliniques :
Le taux d'anticorps spécifiques contre le virus est multiplié par 4;
70 % des individus vaccinés atteignent un taux d'anticorps spécifiques suffisant pour les protéger du virus;
La moyenne générale des taux d'anticorps est multipliée par 2,5.
Mais pour comparer l'efficacité réelle de différents vaccins, il faudrait constituer plusieurs groupes en fonction des types de vaccins reçus et exposer sciemment les volontaires au virus. Ethiquement infaisable. "En fait, on ne pourra savoir qu'après le passage du virus A(H1N1) si l'un des vaccins proposés était plus protecteur que les autres ", reconnaît Daniel Floret, le président du Comité technique des vaccinations.


 :rolleyes:

Conclusion : Avec ces nouveaux adjuvants, les laboratoires font un test à grande échelle sur nos pommes... en ayant demandé (à notre gouvernement tout au moins) une décharge...
L'est pô beau notre monde libéral !?  :bravo:

     

   JP

hc:

--- Citation de: marc le 25 novembre 2009 à 14:31:45 ---
--- Citation de: lepotager le 25 novembre 2009 à 12:33:24 ---
"Il s'avèrerait que le risque d'attrapper un S.G.B. suite à la vaccination contre le H1N1 soit inférieur à celui suite à la contraction du virus de la grippe A."

--- Fin de citation ---
Oui, et je t'ai donné les chiffres SCIENTIFIQUEMENTT établis.


--- Fin de citation ---

scientifiquement ,je suis MDR ,comme les chiffres de la grippe H1N1 ,alors ,que personne ne fait le test.

lepotager:
PIKINETTE J'adhère complètement à ta façon d'exercer ton métier :wink:

MARC T'as envie de faire joujou avec moi? On trouve un autre sujet pour cela, Ok? :rolleyes:

marc:

--- Citation de: lepotager le 25 novembre 2009 à 13:30:01 ---ANNE SO  21 jours apparemment

--- Fin de citation ---

Ben oui, moi je dis 3 semaines!

marc:

--- Citation de: anneso le 25 novembre 2009 à 13:06:04 ---une question plus concrète et moins polémique : quel est le délai minimal recommandé entre la vaccination contre la frippe classique et celle comtre la grippe H5N1 ?
merci pour vos réponses

--- Fin de citation ---
Il me semble que c'est trois semaines.

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