Un simulateur de conduite va permettre aux accidentés de la route hospitalisés à La Musse, dans l'Eure, de tester leurs aptitudes physiques.
L'hôpital de La Musse à Saint-Sébastien-de-Morsent, près d'Evreux, vient de se doter d'un simulateur de conduite très perfectionné qui devrait être opérationnel début avril. « Les simulateurs plus anciens étaient des sortes de boîte dans lesquelles on avait placé un volant, des pédales et un écran. Désormais, grâce à la relation privilégiée de nombreux partenaires, nous avons pu acheter un outil très perfectionné, peut-être le plus perfectionné en France », explique le docteur Denis Boiteux, chef du service de rééducation neurologique.
Un ordinateur à la place du moteur
La visite du préfet de l'Eure au mois d'octobre 2004 - dans le cadre de la semaine de la sécurité routière - a permis de faire redémarrer un dossier resté au point mort et dont l'initiative revenait à Yves Prudent, chef-ergothérapeute à La Musse « Nous avions envisagé ce projet en 2000, explique ce spécialiste, mais les moyens financiers nous manquaient. Mais le Préfet s'est montré très intéressé par l'idée d'un simulateur de conduite ultra moderne ».
Renault a offert un de ses modèles, une Renault Modus, pour servir de véhicule de simulation. La fondation Caisse d'Epargne a également mis la main à la poche ainsi que la préfecture de l'Eure dans le cadre du PDASR (Plan départemental d'actions de sécurité routière). Si bien que le coût du projet (68.000 €) a été nettement diminué pour l'hôpital de La Musse.
Le véhicule original a été désarmé : « Tous les liquides, ainsi que le moteur ont été enlevés », continue Yves Prudent. « A la place, a été installé un ordinateur de simulation imaginé par l'institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (INRETS) et l'entreprise FAROS, à Lannion, spécialiste des simulateurs de formation ».
Un parcours simulé de 60 km
Ce nouvel outil donne aux médecins la possibilité de tester les capacités des personnes handicapées à la suite d'un accident de la circulation, dans des conditions quasi-similaires à celles qu'ils rencontreront plus tard sur route. Trois projecteurs offrent au conducteur une vision panoramique de la route qui défile devant lui. Six parcours différents - soit soixante kilomètres au total - à travers différents paysages : l'autoroute, la ville, la montagne sont possibles. Les spécialistes peuvent ainsi varier les tests sur leurs patients : « Nous pouvons varier la vitesse, et régler différents paramètres de conduite en fonction du handicap du conducteur », explique encore le docteur Boiteux.
Le véhicule de simulation n'est pas encore en service : « Nous souhaitons l'apprivoiser complètement avant de le tester sur les patients », note Yves Prudent. « Nous voudrions le mettre à disposition dès les premiers jours d'avril. A terme, des patients extérieurs à l'hôpital pourraient venir se réadapter à la conduite. Mais ce n'est pas pour tout de suite ».
Source : AFP