LA VIE QUOTIDIENNE > Exprimez-vous !
Invitation à l' Ecoute
milie:
j'aime beaucoup ce texte, je trouve qu'il est vraiment tres proche de ce qui se passe en realité.
il permet aussi de mieux comprendre pourtant de plus en plus de personne ne souhaitent plus mourir a l'hopital, en particulier dans les unité de soins palliatifs.
ce professionalisme que nous soignant mettons tant en avant, sert souvent d'excuse pour se blinder personnellement et eviter d'etre affecté par les deces et autres maladies qui nous semblent si injustes et si incomprehensibles.
pour en revenir avec le sujet, je pense que ce texte a tout a fait sa place ici car les soins palliatifs ne sont pas seulement des soins d'accompagnement de fin de vie, mais comprennent aussi, selon la Societe Francaise d'Acoompagnement et de Soins Palliatifs, la prise en charge des symptomes penibles et douloureux liés a la maladie grave.
meme si le terme de maladie ne s'applique pas de facon exacte aux lesions medullaires, cet aspect des soins palliatifs me renvoit aux douleurs neurogenes que beaucoup de personnes expriment ici.
daphie262:
Bonjour à tous,
En formation d’ accompagnement bénévole en USP( unité soins palliatifs), depuis quelques semaines, j’ai reçu ce texte , je me permets de le déposer pour vous le faire partager , sans aucune prétention de moralité , ni souhait de pessimisme ,,,
Cet écrit sur « l’écoute » m’autorise à penser que sans aller aussi loin dans cette situation de « fin »,, dans nos blessures,, ou accompagnements ,,, ou moments de vie de tous les jours ,nous pouvons y faire référence , afin de vivre mieux « l’écoute de l’autre , », sachant que l’on doit tout d’ abord « s’écouter soi ».
Si vous le souhaitez ,vous pouvez échanger sur ce texte ou le supprimer si vous le trouvez hors sujet , bien entendu ,
Je vous remercie de le lire ,
Amitiés à tous,
danielle
ps: Ecrit par un(e) Anonyme
« Je suis étudiante infirmière. Je me meurs. J’écris ceci pour vous qui êtes ou deviendrez infirmières, dans l’espoir qu’ ayant partagé mes sentiments, vous soyez un jour capables d’aider mieux ceux qui vivent la même expérience que moi.
Je suis sortie de l’ hôpital, maintenant--- pour un mois, six mois, un an peut être ----- , mais personne n’aime parler de ces choses là. En fait, personne n’aime parler de grand- chose. Le nursing avance sans doute, mais je voudrais qu’ il se hâte. Nous apprenons maintenant à ne plus jouer la bonne humeur, nous réussissons assez bien à oublier le « Tout va bien » de routine. Mais il ne reste qu’un vide silencieux et solitaire. Sans le « tout va bien » protecteur, le personnel reste pris avec sa propre peur et sa vulnérabilité. On ne voit pas encore le mourant comme une personne et on ne peut pas communiquer avec lui. Il est le symbole de tout ce tout être humain craint, de ce que nous savons tous, au moins académiquement, devoir affronter un jour. Ne nous disait-on pas, dans les cours de psychiatrie, que si on s’approche de la pathologie avec sa propre pathologie, on ne peut que nuire à tout le monde ? Comme c’était vrai.
Quand à moi, j’ai peur tout de suite, je meurs maintenant. Vous entrez et sortez de ma chambre en silence, vous me donnez des médicaments, vous prenez ma pression artérielle. Est-ce le fait d’être moi-même étudiante infirmière ou le simple fait d’être un humain qui me fait sentir votre peur ? Votre peur souligne la mienne. Pourquoi avez-vous peur ? Après tout, c’est moi qui meurs !
Je sais que vous êtes mal à l’ aise, que vous ne savez ni que dire ni que faire. Mais croyez –moi, on ne peut pas se tromper en montrant de la chaleur. Laissez-vous toucher. C’est de cela que nous avons besoin. Nous pouvons poser des questions sur l’après et le pourquoi, mais nous n’attendons pas vraiment de réponse. Ne vous sauvez pas, attendez, je veux simplement savoir qu’il y aura quelqu’un pour me tenir la main quand j’en aurai besoin. J’ai peur. La mort est peut-être devenue une routine pour vous, mais elle est nouvelle pour moi. Je ne suis sans doute pas un cas unique pour vous, mais c’est la première fois que je meurs. Pour moi, c’est le moment unique.
Vous parlez de ma jeunesse ; mais quand on se meurt, est-on si jeune ? il y a des tas de choses que je voudrais parler. Il ne vous faudrait pas beaucoup plus de temps, puisque vous passez déjà beaucoup de temps près de moi de toute façon.
Si nous pouvions seulement être honnêtes, admettre nos peurs, nous toucher l’une l’autre. Et après tout, votre professionnalisme serait-il vraiment menacé si vous alliez jusqu’ à pleurer avec moi ? Entre nous ? Alors il ne serait peut-être plus si dur de mourir à l’ hôpital… car on y aurait des amis.
Navigation
[*] Page précédente
Utiliser la version classique