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BIOALLIANCE PHARMA : DES LEVURES BONNES A TOUT FAIRE« Le programme d'essais cliniques est terminé pour l'enregistrement en Europe et aujourd'hui, nous sommes fiers d'avoir obtenu le feu vert des États-Unis pour notre phase III 1. » Gilles Avenard, médecin biologiste et cofondateur 2 de Bioalliance Pharma – une entreprise biopharmaceutique française spécialisée dans le développement et la commercialisation de thérapies innovantes et dans la résistance aux médicaments au cours de maladies graves, comme le cancer et le Sida – est impatient. Sa demande d'IND (autorisation pour une recherche clinique sur un nouveau médicament aux États-Unis) auprès de la Food and Drug Administration a été approuvée. Bioalliance va donc lancer son essai clinique pivot de phase III, dernière phase d'expérimentation avant la mise sur le marché de son produit phare, au dernier trimestre 2005. « Il s'agit d'un agent antifongique, le miconazole Lauriad, un médicament utilisé en première ligne dans le traitement des infections à candida chez les patients immonudéprimés, atteints de cancers, infectés par le VIH, transplantés ou diabétiques… explique Gilles Avenard. L'innovation réside dans la technologie bioadhésive qui permet d'atteindre une libération prolongée du comprimé oral et donc une concentration antifongique constante dans la salive. En augmentant le temps de contact ainsi que le taux de concentration du produit, on limite sa posologie à une seule prise par jour. Et on évite le recours à une médication systémique, qui entraîne souvent des problèmes de résistance et/ou d'interaction médicamenteuse ! » Ces deux médecins ont monté la société en 1997 sur la base d'alliances académiques (avec le CNRS, l'Inserm et des universités) et d'un plan de financement en capital-risque. 25 millions d'euros ont déjà été investis. Et Gilles Avenard est confiant. « Les investisseurs ont misé sur la valeur de l'équipe et des projets scientifiques que nous menons. Aujourd'hui, 45 personnes travaillent sur une dizaine de projets, dont le plus avancé, le miconazole Lauriad, pourrait être commercialisé en Europe dans les dix-huit prochains mois. » Cette commercialisation pourrait permettre à la société de s'autofinancer. En attendant la finalisation de deux autres projets déjà en essais cliniques : l'acyclovir Lauriad pour le traitement de l'herpès oral (fin d'essai de phase I), et la nanotechnologie Doxorubicin-Transdrug pour le traitement de cancers primitifs du foie (en phase I/II)…1. Dans l'essai clinique sur l'homme, la phase III correspond – après la phase I, « recherche de la toxicité », et la phase II, « recherche du dosage adéquat » – à la recherche de l'efficacité médicale.2. Avec Dominique Costantini, médecin immunologiste et présidente du directoire de Bioalliance Pharma.
Un coup d'accélérateur pour le médicamentEntretien avec Patrick Couvreur, directeur de l'unité « Physico-chimie, pharmacotechnie, biopharmacie » 1 du CNRS.Vous êtes, avec Christian Auclair 2, co-animateur du thème « Sciences et techniques du médicament » à Méditech Santé. Quels sont vos objectifs ? Patrick Couvreur : Nous avons la chance de disposer en Île-de-France de toute la chaîne de création d'un médicament. L'objectif majeur est de réduire le temps nécessaire à son élaboration et à sa mise sur le marché, en optimisant chaque étape. En amont, il s'agit de mettre en place de nouvelles méthodologies capables de prédire les capacités des candidats médicaments. Il y a beaucoup de molécules disponibles, mais il est difficile d'identifier celles qui ont le plus grand potentiel. C'est pourquoi nous allons mettre à la disposition des partenaires du pôle une plate-forme intégrant une chimiothèque qui présente un maximum de diversité moléculaire (500 000 molécules à l'horizon 2010) et une chimiothèque virtuelle. Nous allons aussi constituer une plate-forme de criblage transdisciplinaire (criblage moléculaire, cellulaire, in silico 3) en mettant en réseau les différents acteurs publics et privés. Et dans votre domaine, la formulation des médicaments ? P. C. : Un anticancéreux, par exemple, n'est vraiment efficace que s'il atteint spécifiquement les cellules tumorales. Or, il existe des formulations innovantes, comme le recours aux nanotechnologies développées dans mon laboratoire. Mais leur transposition au niveau industriel reste encore difficile. C'est pourquoi Méditech va chercher à attirer les entreprises capables de réaliser des transferts technologiques d'une recherche académique encore très amont au stade industriel, à l'image de ce que l'on a fait avec Bioalliance Pharma (voir encadré). 1. Laboratoire CNRS / Université Paris-XI.2. Directeur de l'unité « Biotechnologies et pharmacologie génétique appliquée » (LBPA), CNRS / ENS Cachan.3. Se dit d'un criblage virtuel par ordinateur.