
On le sait, la moelle épinière contient un réseau de neurones fonctionnant de façon autonome : ces neurones nous permettent de nous déplacer grâce à la mise en oeuvre de mouvements complexes et rythmés lesquels, malgré leur sophistication, ne nécessitent de notre part qu’une attention très minimale. Un phénomène qui explique par exemple pourquoi nous sommes capables de téléphoner tout en marchant.
Or, des scientifiques du Salk Institute (La Jolla, États-Unis) ont découvert que des neurones appelés « interneurones V2b », une catégorie de neurones situés dans la moelle épinière dont la fonction restait mal comprise, étaient impliqués de façon décisive dans un processus-clé de notre système locomoteur : la capacité à activer et à désactiver des muscles opposés de façon synchrone, de façon à créer une alternance de mouvements de flexion et d’extension (lorsque nous marchons, par exemple).
Au cours de travaux précédents, il avait été montré que d’autres neurones, appelé « interneurones V1 », était déjà impliqués dans le processus musculaire de flexion-extension. Toutefois, il s’était rapidement avéré que ces neurones n’étaient pas, à eux seuls, responsables de la totalité de ce processus musculaire. En effet, lorsqu’ils étaient inactivés, ce processus pouvait encore avoir lieu, suggérant que d’autres neurones étaient également impliqués dans celui-ci.
Rappelons que le fonctionnement des cellules nerveuses de l’appareil locomoteur de la moelle épinière est encore très mal connu des scientifiques. Or, mieux comprendre le fonctionnement de ces neurones est un enjeu aujourd’hui crucial pour la médecine : en effet, cela pourrait notamment permettre de mettre en place de nouveaux traitements pour les personnes atteintes d’une lésion de la moelle épinière.