
Lien de la radio : Écouter cette émission (Sur le site internet de l’association Neurogel en marche)
Bonne écoute
Des essais très prometteurs ont été effectués sur des animaux dont la moelle épinière sectionnée a été en partie réparée par l’application de ce gel. Au Mexique, l’aventure vire au fiasco. Le scientifique à l’origine de la découverte se fâche avec ses associés, puis avec le monde de la recherche et fini par abandonner ses recherches et le brevet sur le Neurogel est alors racheté par une association de patients paralysés.
L’association Neurogel en marche est créée il y a six ans et depuis, elle se bat sans relâche pour que le produit soit testé sur l’homme.
Les patients ont trouvé un nouveau chercheur capable de poursuivre et de valider les intuitions du découvreur et qui accepte de les accompagner dans leurs démarches. Patrick Decherchi, est chercheur au CNRS et à l’Institut des sciences sur le mouvement. Il va refaire tous les tests sur l’animal et même pousser plus loin les essais sur le rongeur. Il montre que le Neurogel permet une récupération partielle de l’activité motrice.
Le principe
Le Neurogel combat l’apparition de la « cicatrice gliale », une sorte de barrière naturelle faite d’un enchevêtrement de cellules qui ne sont pas des neurones mais des cellules de soutien. Cette cicatrice se forme naturellement lorsqu’il y a une lésion de la moelle épinière et si elle permet de circonscrire les dégâts, cette cicatrice, empêche également les fibres nerveuses de se reconnecter. Conséquence : une paralysie plus ou moins complète et plus ou moins étendue selon l’endroit de la lésion.
Ce gel empêche sa formation et dans une certaine mesure, il pourrait aussi permettre de faire repousser les fibres lorsque l’on enlève la cicatrice déjà formée. C’est ce que vient de confirmer Patrick Decherchi sur des modèles animaux.
Chez l’homme
La balle est de nouveau dans le camp de l’association, qui tente maintenant de motiver des chirurgiens pour tenter l’expérience. Mais cette volonté farouche de voir le Neurogel testé sur l’homme ne doit pas cacher les faiblesses de ce produit : il ne pourra pas suffire seul. Il faut l’associer à d’autres thérapies « cellules souches » ou médicaments pour booster la repousse des fibres nerveuses.
Le monde médical reste sceptique car la réparation de la moelle épinière a déjà fait l’objet de grands espoirs à chaque fois déçus. D’où une grande prudence des chercheurs.