Association Libre d'Aide a la Recherche sur la Moelle Epiniere

TOUT SUR LA RECHERCHE => Recherches fondamentales => Discussion démarrée par: TDelrieu le 04 novembre 2006 à 15:06:05

Titre: Le blocage d'un signal cellulaire protège le muscle contre la fonte après lésion
Posté par: TDelrieu le 04 novembre 2006 à 15:06:05
Citer
Aider à régénérer le muscle
02.11.2006

Le blocage d'un signal cellulaire protège le muscle contre la fonte après les lésions et améliore la régénération musculaire

La fonte musculaire peut se produire à tous les âges comme résultat de défauts génétiques, de problèmes cardiaques, de lésions de la moelle épinière, ou de cancer. Une thérapie pour traiter la perte de la masse et de la force musculaire, qui a un impact grave sur la vie des patients, est activement recherchée. En bloquant une molécule de signal centrale, des chercheurs du Mouse Biology Unit of the European Molecular Biology Laboratory (EMBL) à Monterotondo, Italie, ont maintenant trouvé une manière de protéger le muscle contre la dégénération après des lésions et d'améliorer la guérison du muscle chez les souris. L'étude est publiée dans le nunéro actuel du Journal of Clinical Investigation et suggère que deux molécules ayant le potentiel d'accélérer la régénération du muscle lésé sont des cibles prometteuses de médicaments pour de nouvelles thérapies contre la fonte musculaire.

Nous ne savons pas exactement comment cela fonctionne, mais notre muscle est un système complexe qui dépend d'un équilibre bien réglé de production et de destruction de protéines. Quand cet équilibre est troublé par la maladie ou des lésions nos muscles s’atrophient, et avec eux notre force. Un acteur crucial dans ce processus est la molécule de signalisation NF-KB. Elle est bien connue en tant que messager de l'inflammation et a été récemment impliquée dans d'autres affections dégénératives comme la sclérose en plaques. Les équipes de Nadia Rosenthal et de Manolis Pasparakis au EMBL Mouse Biology Unit ont maintenant étudié les rôles du NF-KB dans la fonte musculaire.

D'abord, ils ont enlevé génétiquement NF-KB les muscles des membres des souris en bloquant IKK2, une protéine requise pour activer le signal. Puis, pour imiter les lésions médullaires, ils ont bloqué la communication entre le cordon médullaire et le muscle des membres inférieurs - une intervention qui dans des circonstances normales mène inévitablement à la fonte musculaire.

"Ce que nous avons observé était vraiment étonnant", dit Rosenthal, chef de la Mouse Biology Unit d'EMBL. "Les souris ont montré presque aucune perte musculaire après les lésions ; leurs fibres musculaires ont maintenu pratiquement la même taille, force et distribution que dans un muscle sain. Mais ce n'est pas tout ; le blocage d'IKK2 a également aidé à la guérison du muscle. Sans signal NF-KB, le muscle régénère bien mieux et plus rapidement."

En réponse aux lésions ou à l'inflammation, NF-KB arrête la production des protéines et stimule leur destruction, ce qui mène à la perte de substance musculaire. Le blocage de NF-KB a un effet inverse, protège le muscle contre la fonte et améliore la guérison du muscle déjà atrophié.

La protection contre l'atrophie musculaire était encore plus importante quand un gène codant le facteur de croissance IGF-1 a été ajouté au tissu musculaire sans NF-kB. Rosenthal et son laboratoire ont étudié pendant longtemps IGF-1 et ont prouvé dans des études précédentes que la molécule est très efficace pour favoriser la réparation des muscles squelettiques et cardiaques.

"Le fait que la réduction du NF-KB aide à maintenir notre masse musculaire est un point de départ utile pour développer de nouvelles thérapies contre les maladies du muscle", dit Foteini Mourkioti, qui a effectué la recherche dans le laboratoire de Rosenthal. "Ajouter du IGF-1 a un effet semblable au blocage du NF-KB, mais il doit agir, au moins dans des parties, indépendamment du NF-KB, parce que nous avons observé une amélioration claire en utilisant les deux traitements ensembles", explique-t-elle.

Une combinaison des inhibiteurs IKK2 avec des facteurs de croissance comme IGF-1, semble servir de base la plus prometteuse à de nouvelles thérapies contre les maladies du muscle. Les réseaux de signalisation humains du NF-KB et du facteur croissance sont très semblables à ceux des souris, ainsi les composés interférant avec eux sont susceptibles de montrer les mêmes effets positifs chez l'homme.


===========================
:arrow:  TEXTE ORIGINAL EN ANGLAIS
===========================


Helping muscle regenerate
02.11.2006

Blocking a cellular signal protects muscle from wasting after injury and improves muscle regeneration

Muscle wasting can occur at all ages as the result of genetic defects, heart failure, spinal injury or cancer. A therapy to cure the loss of muscle mass and strength, which has a severe impact on patients’ lives, is desperately sought. Blocking a central signal molecule, researchers from the Mouse Biology Unit of the European Molecular Biology Laboratory (EMBL) in Monterotondo, Italy, have now found a way to protect muscle from degenerating after injury and to improve muscle healing in mice. The study appears in the current issue of the Journal of Clinical Investigation and suggests two molecules with the potential to speed up the regeneration of damaged muscle as promising drug targets for new therapies against muscle wasting.

We don’t realise it when it is working fine, but our muscle is an intricate system that depends on a well regulated balance of protein production and breakdown. When this balance gets disturbed by disease or injury our muscles fade away, and with them our strength. A crucial player in this process is the signalling molecule NF-kB. It is well known as a messenger of inflammation and has recently been implicated in other degenerative conditions such as multiple sclerosis. The groups of Nadia Rosenthal and Manolis Pasparakis at the EMBL Mouse Biology Unit have now investigated the role NF-kB plays in muscle wasting.

First, they genetically removed NF-kB from the leg muscles of mice by blocking IKK2, a protein needed to activate the signal. Then, to mimic spinal injury, they blocked the communication between the spinal cord and the lower leg muscle – an intervention that under normal circumstances inevitably leads to muscle wasting.

“What we observed was truly amazing”, says Rosenthal, Head of EMBL’s Mouse Biology Unit. ”The mice showed hardly any muscle wasting after the injury; their muscle fibres maintained almost the same size, strength and distribution as in a healthy muscle. But that’s not all; blocking IKK2 also helped muscle healing. Without the NF-kB signal the muscle regenerated much better and faster.”

In response to injury or inflammation, NF-kB shuts down the production of proteins and stimulates their breakdown, which leads to the loss of muscle substance. Blocking NF-kB has the reverse effect, protects muscle from wasting and improves healing of already degenerated muscle.

Protection against muscle atrophy was even stronger when a gene encoding growth factor IGF-1 was added to muscle tissue lacking NF-kB. Rosenthal and her lab have been studying IGF-1 for a long time and have shown in previous studies that the molecule is very good at promoting repair of skeletal and cardiac muscles.

“The fact that NF-kB reduction helps maintain our muscle mass is a useful starting point to develop new therapies against muscle diseases,” says Foteini Mourkioti, who carried out the research in Rosenthal’s lab. “Adding IGF-1 has a similar effect as blocking NF-kB, but it must act, at least in parts, independently of NF-kB, because we observed a clear improvement when using the two treatments together,” she explains.

A combination of IKK2 inhibitors with growth factors like IGF-1, then seems to be the most promising basis for new therapies against muscle diseases. The human NF-kB and growth factor signaling networks are very similar to those of mice, so compounds interfering with them are likely to show the same positive effects in humans.


Source : http://www.innovations-report.com/html/reports/life_sciences/report-73262.html

Titre: Re : Le blocage d'un signal cellulaire protège le muscle contre la fonte après lésion
Posté par: grimault le 10 novembre 2006 à 09:35:52
bonjour
un article presque identique a celui de thierry

http://cordis.europa.eu/fetch?CALLER=FR_NEWS&ACTION=D&SESSION=&RCN=26620

Titre: Fonte musculaire: des recherches font entrevoir un espoir de guérison
Posté par: Arnaud le 10 novembre 2006 à 10:15:03

(https://alarme.asso.fr/forum/proxy.php?request=http%3A%2F%2Fcordis.europa.eu%2Fnews%2Fimages%2F20061108_3.jpg&hash=e442f8d5cc5810e4d39da58dd86519c135dd025c)


Fonte musculaire: de nouvelles recherches font entrevoir un espoir de guérison

Des chercheurs du Laboratoire européen de biologie moléculaire (LEBM) ont établi que le blocage d'une certaine molécule pouvait prévenir la fonte des muscles et améliorer leur régénération, entretenant l'espoir de nouvelles thérapies dans la lutte contre le dépérissement musculaire.

Les résultats de leurs travaux, financés en partie dans le cadre du réseau d'excellence MYORES, relevant lui-même du sixième prorgramme-cadre de l'Union européenne, ont été publiés dans le Journal of Clinical Investigation.

La fonte musculaire se produit lorsque les processus maintenant l'équilibre entre la production de protéines et leur rétention sont désorganisés. Ce dérèglement peut être la conséquence d'anomalies génétiques, d'une défaillance cardiaque, d'une blessure rachidienne, d'un cancer, de l'immobilité ou même d'un âge avancé.

Malgré le sérieux impact que la faiblesse résultant d'une perte de la masse et de la force musculaires a sur la qualité de vie des patients, la mise au point de traitements efficaces susceptibles d'y remédier se révèle extrêmement difficile.

Lors de ces recherches toutes récentes, les scientifiques ont étudié le rôle de la molécule «signal» NF-kB dans la fonte musculaire. Si l'on sait depuis un certain temps que la NF-kB joue un rôle clé dans les processus d'inflammation, on n'a découvert que récemment qu'elle était impliquée dans d'autres maladies dégénératives telles que la sclérose en plaques.

Les scientifiques ont retiré génétiquement la molécule NF-kB des muscles des pattes de souris en bloquant une protéine appelée IKK2, qui active la NF-kB. Ils ont ensuite simulé une blessure rachidienne sur la souris en bloquant la communication entre la moelle épinière et le muscle inférieur de la patte, intervention entraînant normalement une fonte musculaire.

«Nous avons fait des observations fort étonnantes», a déclaré le professeur Nadia Rosenthal, responsable de l'unité de biologie de la souris au LEBM. «Les souris ne présentaient quasiment aucune fonte musculaire suite à la blessure; leurs fibres musculaires ont conservé une taille, une puissance et une répartition quasiment identiques à celles d'un muscle sain. Mais ce n'est pas tout: le blocage de l'IKK2 a également contribué à la guérison du muscle. Sans le signal NF-kB, la régénération musculaire a était bien meilleure et beaucoup plus rapide.»

Selon les chercheurs, la NF-kB abolit - en réponse à une blessure ou à une inflammation - la production de protéines et stimule leur rétention, entraînant la perte de masse musculaire. Le blocage de la NF-kB dans les muscles des pattes des souris a donc permis de prévenir la fonte musculaire et d'améliorer la guérison.

Autre molécule suscitant l'intérêt des chercheurs: un facteur de croissance appelé IGF-1. Dans des études antérieures, le professeur Rosenthal et son équipe avaient établi que l'IGF-1 favorisait grandement la réparation des muscles squelettiques et cardiaques. Ayant ajouté un codage génétique pour l'IGF-1 au tissu musculaire déjà privé de la NF-kB, les chercheurs ont établi que la protection contre la fonte musculaire s'en trouvait encore améliorée.

«Le fait que la diminution de la NF-kB contribue à conserver notre masse musculaire est un précieux point de départ dans la conception de nouvelles thérapies de lutte contre les myopathies», a expliqué le Dr Foteini Mourkioti, de l'unité de biologie de la souris au LEBM. «L'ajout de l'IGF-1 a un effet similaire au blocage de la NF-kB; il doit cependant agir, en partie au moins, indépendamment de la NF-kB, vu que nous avons observé une claire amélioration en utilisant concomitamment les deux traitements.»

Dans un article corollaire, Michael Karin, de l'université de Californie, met en avant les implications de ces nouvelles recherches, relevant que les dystrophies et la fonte musculaires ne sont généralement pas, jusqu'à présent, appréhendées comme des maladies inflammatoires.

«Ces données ... suggèrent fortement que les dystrophies et atrophies musculaires devraient elles aussi être considérées comme des maladies inflammatoires et accroissent la perspective de nouvelles thérapies ciblant l'IKK2 ou d'autres étapes dans la voie d'activation de la NF-kB», écrit-il.

Un certain nombre d'inhibiteurs de l'IKK2 et d'autres molécules bloquant l'activation de la NF-kB ayant récemment été mis en évidence, le Dr Karin prône un accroissement des recherches portant sur la capacité de l'inhibition de la NF-kB à prévenir la dégénérescence musculaire, chez la souris dans un premier temps, puis chez l'homme.

«Vu la prévalence des maladies entraînant une dégénérescence musculaire et l'épreuve qu'elles constituent pour les patients en termes de qualité de vie ainsi que leur impact économique majeur, de tels essais sont non seulement justifiés, mais aussi infiniment nécessaires», conclut-il.

Laboratoire européen de biologie moléculaire:
http://www.embl.org/

Journal of Clinical Investigation:
http://www.jci.org/


http://cordis.europa.eu/fetch?CALLER=FR_NEWS&ACTION=D&SESSION=&RCN=26620

 :smiley: