LA VIE QUOTIDIENNE > Exprimez-vous !
Comment avez-vous fait pour "accepter"?
J.Solis:
Salut à toi!
Effectivement je comprend ton mal être, c'est pas toujours simple, mais le temps va t'aider à accepter les choses... C'est encore tout frais mais tu vas voir qu'être paraplégique n'est pas une fatalité en soi. Et ton corps n'est pas forcement une prison :) Je pense qu'il ne faut pas te laisser aller dans un cercle vicieux... Il faut tout d'abord continuer à prendre soin de toi car l'estime de toi même va beaucoup t'aider...
C’est un effet en chaine, ton moral s’améliore donc du coup tu es motivé à prendre soin de toi et améliorer ton physique, ton physique s’améliore donc ça entraine une hausse du moral.. etc etc.. Ce n’est pas parce que tu es en fauteuil qu’il ne faut plus faire attention à toi et négliger ton apparence. Au contraire j’ai envie de te dire de faire deux fois plus attention qu’avant pour justement montrer aux gens que tu ne te laisses pas abattre et que tu fais face à la situation. Le regard des gens ne doit pas être une gêne, au contraire en général se sont les gens qui te regardent qui sont le plus gênés face à l’inconnu, et à leur questionnement.
Dis toi au final que ton handicap t'apporte un petit plus qui te différencie des autres, et sache en jouer et pratiquer l’auto dérision . En général ça détend l’atmosphère, relax les gens, enlève l’effet « dramatique » de la situation et te redonne de l’assurance face à tout cela. C’est pas simple au début ou tout simplement car on jamais pris cette habitude. Pour moi c’est quelque chose d’essentiel car je déteste cette mauvaise habitude que certaines personne ont de tourner tout au désespoir , à la tristesse, que c’est la fin du monde…
Depuis le début de mon accident la chose qui m’a permis de positiver c’est de me dire qu’il y a toujours pire que moi.. Honnêtement ça fonctionne vraiment (en tout cas pour moi), nos amis tétraplégiques du forum qui ont plus de difficultés que nous encore pour leur vie de tout les jours par exemple, ou bien quand tu vois en centre de rééduc des personnes avec de lourds handicaps.. Je me dis que vis à vis d’eux et d’autres personnes (les personnes dans le coma, avec des cancers, des maladie dégénératives etc ) je ne peux pas me plaindre et dois être heureux de la situation dans laquelle je suis.
Se plaindre, déprimer , broyer du noir .. ne sert à rien car cela ne changera pas la situation et au contraire ça va l’empirer.
Il ne faut pas vivre dans le passé, être nostalgique ta vie d’avant est terminée, c’est une nouvelle qui s’ouvre à toi et c’est à toi de t'en donner les moyens sans pour autant renié le passé . Tu parles d'avoir le vent dans le visage, mais tkt en fauteuil c'est tout à fait possible (voir plus avec la vitesse lool). Il y a forcement des choses que tu ne peux plus faire mais beaucoup d'autres restent possibles.. :) Du coup quand il y a des moments de faiblesse (car il y en a toujours et c’est bien normal) il faut essayer de penser à la chance que tu as d’être autonome (pour l'instant ton niveau d'autonomie est restreint car ton accident est tt frais, mais tu verra dans peu de temps tu pourras faire tout tout seul) d’être en bonne santé, d’être malgré tout dans un pays qui permet un minimum d’accessibilité, d’autonomie (même si en ce moment c’est un peu le bordel :) ), imagine cette situation qui arrive à des personne dans des pays du tiers monde… Je pense que malgré nos problèmes, nos douleurs, nos coups de déprime il faut positiver et se rappeler qu’il y a toujours pire comme situation et que ce n’est pas une fatalité en sois, on est pas handicapé c’est face à certaine situation telles que l’inaccessibilité qu’on le devient.
Deuxièmement : éviter de se désociabiliser.
En effet rester enfermer durant de longues périodes sans voir de monde c’est pour moi la pire erreur à faire . Comme je te disais plus haut pour le physique, sortir et voir du monde a un impact sur le moral. C’est pour cela qu’il est important de voir tes amis, ta famille, essayer de sortir le maximum de ton domicile (par exemple éviter les kiné ou médecin à domicile et privilégié tant que possible de te déplacer pour changer d’air et voir du monde). Je ne dirais pas que ma vie est comme avant mais je ne me limite à rien tant que cela reste possible en fauteuil. Ciné, resto, shopping, voyages, voir des amis, se promener, faire du sport etc etc font toujours partie de mon quotidien, certe d’une autre manière (prévoir des lieus accessibles, des toilettes, parking couvert quand il pleut etc etc ) mais cela ne m’empêche pas de m’épanouir. Déjà tu as eu la très bonne idée de t'inscrire sur ce forum, ce qui montre tavolonté à faire bouger la situation et ton ouverture vers les autres. Tu trouvera toujours ici quelqu’un pour répondre à tes messages , questionnement etc etc..
Il n'y a pas de formule miracle, tout reste dans ta tête, dans ta façon de penser et d'agir.. N'utilise pas la facilité de tomber dans la morosité et ainsi être dans une spirale sans fin.. Il faut que tu te fasse violence pour rester positif et ainsi aller de l'avant. Et quand je te dis d'aller de l'avant ne passe pas tes journées à espérer un remède "contre la paraplégie" car tu vas passer à coté de beaucoup de moment importants et risques d'être déçu.. Garde cela dans un coin de ta tête et si un jour il y a quelques chose tu ne pourras qu'être agréablement surpris :) Il faut que tu fasse le maximum de choses que tu peux toi même... tu vas acquérir au fil du temps tes techniques et méthodes pour réaliser les choses de ton quotidien :)
Vraiment tu as encore plein de choses à vivre et ce malgré le fait que tu sois paraplégique, tu vas juste les vivre différemment ....BE BRAVE :) :)
Tonuharu:
Comment avez-vous fait? Comment faites-vous? Je veux dire pour "accepter" ce putain de handicap. Je suis paraplégique depuis neuf mois. Suite à une tentative de suicide. J'étais mal à l'époque, très mal et j'ai fait LA connerie. J'ai sauté; d'un quatrième étage. Le réveil après le coma. Les jambes mortes, anesthésiées. La faible croyance un temps, de la possibilité de remarcher. Et la certitude un jour que cela serait impossible. Alors dites moi : comment faites-vous? Pour supporter ce corps barrière, ce corps prison. Le champ des possibles qui s'est considérablement restreint : et de courir, et d'aller et venir et de profiter du vent sur son visage à hauteur d'un mètre soixante dix, et de danser... La dépendance : on me lave le dos et les fesses le matin; on procède à l'extraction de selles, on entretient l'appartement... Faut-il du temps, faut-il beaucoup de temps pour s'y faire? Ce dernier est-il suffisant? Quelle est la formule? Parce que pour le moment je n'y arrive pas, à me dire à me vivre handicapée. S'il vous plait, comment avez-vous fait?
Merci
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