LA VIE QUOTIDIENNE > Ressources et règlementation
La sécurité sociale dans le futur
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Arnaud:
C'est toujours mieux de montrer la réalité des réformes dans la vie de tous les jours.
La preuve par l'exemple.
Médicaments déremboursés : les prix s'envolent;
Suite au déremboursement de 150 médicaments au 1er mars, les prix de certains de ces produits se sont envolés.
Suite à cette procédure, il revient aux industriels, aux pharmaciens et grossistes à fixer leurs tarifs, précise une enquête du magazine 60 Millions de consommateurs, publiée dans le numéro d'octobre.
L'achat fin août de 21 des 150 médicaments déremboursés a coûté 105 euros, alors que 50 euros suffisait en février, soit une hausse de 110%.
Les prix de ces médicaments dont le "service médical rendu" (SMR) a été jugé insuffisant sont désormais "libres", alors que leur TVA est également passée de 2,1% à 5,5%.
Parmi les 21 médicaments achetés pour l'enquête figurent l'Eludril, des laboratoires Pierre Fabre Médicament, dont le prix a progressé de 157% en six mois, ou encore l'Efferalgan Vitamine C, du groupe Bristol-Myers Squibb, dont le prix a en moyenne doublé.
Les enquêteurs de 60 Millions de consommateurs ont effectué leurs achats dans des officines de province et à Paris, constatant des prix très disparates, selon les points de vente. Ainsi, l'Efferalgan Vitamine C coûte de 1,95 euro à 3,95 euros, selon les pharmacies, soit une fourchette de prix du simple au double, selon le magazine.
Le prix payé par les pharmaciens aux grossistes a également nettement progressé en quelques mois, avec une hausse de 85%.
Dans ce sens, "nous prônons la mise en place d'une certaine régulation du marché du médicament non remboursable", souligne Pierre Leportier, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques français, contacté par l'AFP.
Les laboratoires industriels mettent, eux en avant que la chute des ventes des médicaments déremboursés explique l'envolée des tarifs, selon le magazine.
Benoît Gallet, du service communication de Bristol-Myers Squibb (dont les volumes de ventes des médicaments déremboursés ont chuté de 60%), a confié à l'AFP, que "si on voulait compenser le chiffre d'affaires perdu en volume, il faudrait que l'on multiplie les prix par dix, par vingt".
http://info.france2.fr/france/24716373-fr.php
:smiley:
Arnaud:
L'approche des élections présidentielles et législatives conduit le gouvernement à faire une pause dans la pression qu'il fait peser sur la protection sociale...
Les orientations du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale (P.L.F.S.S) sont connues, les assurés sociaux devraient pouvoir souffler en 2007; en effet, seule une augmentation de 1€ du forfait journalier sera mise en oeuvre, aucune autre sanction financière n'est prévue pour punir personnes malades et handicapées de l'être. Une pause dans la réforme du système de protection sociale conduite à marche forcée, avec plus ou moins de bonheur : le déficit de la branche maladie régresse d'un quart, celui de la branche famille stagne, accidents du travail et maladies professionnelles retrouvent l'équilibre, la vieillesse s'enfonce dans le déficit.
Les conséquences de cette gestion purement comptable de la situation du système français de protection sociale ont généré de lourdes conséquences : allongement de la durée d'activité pour la plupart des salariés s'ils veulent percevoir une retraite décente, restructuration du secteur hospitalier dont les établissements ont perdu toute autonomie de gestion et connaissent majoritairement une crise financière et de recrutement des praticiens, transformation des médecins de ville en fonctionnaires chargés de remplir de multiples formalités censées encadrer et réduire les dépenses de santé de leurs patients, envolée du montant des cotisations des mutuelles complémentaires, lissage des salaires vers le Smic exonéré de cotisations sociales, etc. Dans le même temps, l'Etat et les entreprises demeurent de mauvais payeurs, le premier en ne compensant pas financièrement les multiples exonérations ou réductions de cotisations sociales qu'il impose tout en ayant l'hypocrisie d'affirmer que la Sécurité Sociale l'accepte de bon coeur, les secondes en cherchant par tous les moyens, fut-ce au prix du travail clandestin, à réduire ou ne pas s'acquitter des dites cotisations.
Si les assurés sociaux auront un peu de répit en 2007, la valse reprendra ensuite de plus belle. Au programme : le Dossier Médical Personnalisé, outil informatisé de "flicage" des dépenses individuelles de santé qui va enrichir les grosses sociétés chargées d'en gérer l'infrastructure; la remise au travail plus ou moins forcé des retraités; la destructuration de la branche Accidents du Travail et Maladies Professionnelles. Pour cette dernière, le gouvernement envisage déjà une baisse de la cotisation d'assurance, alors que les dépenses du secteur seront amenées à augmenter dans les années qui viennent du fait de l'indemnisation des victimes de l'amiante, des solvants, des troubles musculo-squelettiques liés au travail, etc.
L'essentiel des séquelles de cette réforme hasardeuse et destructrice de la protection sociale sera traité par le prochain pouvoir, issu des élections générales du printemps 2007. Soignées ou envenimées, on ne le sait encore, selon que l'intérêt de la population sera privilégié, ou une politique de rentabilité financière d'un système public de protection sociale dont la privatisation rampante a nettement progressé durant la réforme en cours.
La réponse appartient aux citoyens.
http://www.yanous.com/news/editorial/edito060929.html
:smiley:
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