Des chercheurs découvrent une protéine responsable de la douleur chronique
QUEBEC, le 14 déc.
Une équipe de chercheurs de la Faculté
de médecine de l'Université Laval et du Hospital for Sick Children de Toronto
a identifié une protéine qui joue un rôle majeur dans le développement des
douleurs neuropathiques. Leur découverte, publiée dans l'édition du
15 décembre de la revue Nature, ouvre la voie à de nouveaux traitements de la
douleur chronique.
Les douleurs neuropathiques affectent des millions de personnes à travers
le monde. Elles sont généralement causées par une lésion du système nerveux,
le plus souvent un nerf, qui survient à la suite d'une blessure ou d'une
maladie comme le diabète, le zona ou un cancer. Dans les cas extrêmes, les
patients peuvent à peine supporter d'être effleuré.
L'étude, dirigée par le Dr Yves De Koninck, du Centre de recherche
Université Laval Robert-Giffard, et le Dr Michael Salter, du Hospital for Sick
Children de Toronto, démontre qu'une hausse de la concentration d'une protéine
appelée BDNF (pour Brain Derived Neurotrophic Factor) entraîne
l'hypersensibilité des neurones chez les souris. A l'inverse, le blocage de
cette protéine prévient l'hyperexcitabilité des cellules cérébrales.
La protéine BDNF est produite par les neurones, mais également par les
microglies - les cellules de défense du cerveau et de la moelle épinière. "La
communication entre les neurones et les microglies semble passer par la BDNF",
constate Yves De Koninck. En conditions normales, cette protéine joue un rôle
positif dans le système nerveux. Elle intervient dans le développement des
neurones ainsi que dans l'établissement de connexions entre ceux-ci.
Les douleurs neuropathiques seraient provoquées par un dérèglement de la
communication chimique entre les microglies et les neurones, et cette
communication passe par la BDNF, avance le professeur De Koninck : "Ceci nous
offre une cible thérapeutique intéressante. Nous devons cependant trouver une
façon de bloquer spécifiquement la BDNF produite par les microglies sans
interférer avec les effets positifs du BDNF sur les neurones." Pour livrer ce
produit bloquant, les docteurs De Koninck et Salter envisagent deux approches:
soit une infiltration locale au niveau de la moelle épinière, soit le recours
à des virus désactivés et programmés génétiquement pour atteindre les
microglies.
Les autres membres de l'équipe de recherche sont Dominic Boudreau,
Dominick Boivin et Claude Gravel, de l'Université Laval, Simon Beggs et
Makoto Tsuda, du Hospital for Sick Children de Toronto, Jeffrey Coull, de
l'Université McGill, et Kazuhide Inoue de l'Université de Kyushu (Japon).
Cette étude a reçu le soutien financier des Instituts de recherche en
santé du Canada, de NeuroScience Canada, du Fonds de la recherche en santé du
Québec, du programme des Chaires de recherche du Canada et de la Fondation
SickKids.
http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/December2005/14/c0397.html :D