Auteur Sujet: L'électronique pour aider l'handicap  (Lu 2758 fois)

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Arnaud

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L'électronique pour aider l'handicap
« Réponse #1 le: 14 octobre 2005 à 14:05:24 »
Prix J.-Armand-Bombardier - Déjà le futur


«Fouiller le cortex, proposer des solutions et inventer»


Récipiendaire du prix J.-Armand-Bombardier pour l'innovation technologique remis par l'Association francophone pour le savoir (Acfas), Mohamad Sawan effectue ses recherches dans des domaines que l'on croyait, encore récemment, inaccessibles: redonner la vue à un aveugle, contrôler des membres artificiels par le système nerveux ou bien injecter automatiquement de l'insuline. Cela ne relève plus de la science-fiction, mais d'un avenir rapproché.

 
Prédestiné par ses parents à devenir docteur, Mohamad Sawan a échoué aux tests d'admission à sa première tentative. Pour ne pas perdre son temps, le jeune homme s'inscrit à la faculté de génie. Comme il était à l'aise avec les chiffres et qu'il aimait les mathématiques, il n'en est jamais ressorti. Aujourd'hui titulaire d'un doctorat en génie électrique de l'Université de Sherbrooke, Mohamad Sawan tente par ses recherches de lier ses innovations technologiques au monde médical afin d'améliorer la qualité de vie des personnes affectées par divers handicaps.

Ses spécialités : la microélectronique et le génie biomédical. Depuis plus de 15 ans, il oriente ses recherches vers la conception et la fabrication de microsystèmes pouvant être implantés dans le corps humain. «Ce que l'on essaie de fabriquer, ce sont des outils mécaniques qui répondent à des problèmes spécifiques», explique-t-il. Bref, de restaurer la perte d'acuité sensorielle ou de fonctions physiologiques d'un patient. Le tout, en utilisant les signaux neuronaux.

Pas une mince affaire, car on en connaît encore peu sur le fonctionnement réel du cerveau humain. «Il faut donc aller fouiller le cortex, proposer des solutions et inventer autant les puces que les systèmes électroniques qui les feront fonctionner.» En somme, repousser quotidiennement les limites de la connaissance et de ce que l'on croyait encore impossible.



Des dispositifs utiles

Professeur à l'École polytechnique de Montréal, Mohamad Sawan a notamment mis sur pied une technique de mesure des signaux neuronaux pour évaluer le volume d'urine dans la vessie d'un patient. Pour les personnes atteintes de lésions à la moelle épinière, l'implantation de cette puce permet de traiter l'incontinence et la rétention urinaire. De son propre aveu, cette innovation a été un point marquant dans sa carrière. Elle lui a permis d'obtenir une renommée enviable. Et une compagnie québécoise évalue présentement le potentiel commercial de sa découverte.

Si cette réussite est importante, le chercheur, qui est aussi titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les dispositifs médicaux intelligents ainsi que directeur du Regroupement stratégique en microélectronique du Québec (ReSMiQ), est loin de s'y arrêter. Depuis huit ans, il tente de mettre au point un dispositif qui permettrait de redonner la vue aux non-voyants. L'idée est de fournir au cortex visuel des signaux électriques en provenance d'une caméra. Ce projet a aussi contribué à forger sa renommée internationale. «Au début, on était les seuls au monde à travailler sur cette idée, mais maintenant, on fait face à une grande compétition, dit-il. L'autre problème, c'est qu'on ne connaît pas encore complètement la manière dont fonctionne le cerveau humain. Il nous reste donc quelques années de travail avant de pouvoir crier victoire.»

En collaboration avec la firme Victhom bionique humaine, Mohamad Sawan travaille en outre sur une nouvelle génération de membres artificiels. Ceux-ci seront contrôlés par un implant électronique qui analysera les commandes du système nerveux et les transmettra sans fil. Les défis que le chercheur place sur sa route sont donc multiples et variés.




Une reconnaissance locale

Déjà récipiendaire de plusieurs prix, bourses et mentions, Mohamad Sawan croit que l'obtention du prix de l'Acfas lui permettra d'obtenir une certaine renommée locale qu'il n'a jamais eue : «Je ne suis pas connu ici, se désole-t-il en riant de la situation. C'est un peu une sorte de soulagement de voir que tes pairs reconnaissent les efforts que tu fais. Mais cela amène aussi une responsabilité supplémentaire : il faut être à la hauteur ! Ce qui donne une raison de plus pour continuer à travailler fort.»

Le chercheur est néanmoins habitué à la pression : avec plus de 400 articles et conférences, six brevets et plus de 20 millions de dollars en recherche à son actif, il supervise également 24 étudiants à la maîtrise, 16 au doctorat et quatre au postdoctorat. Le tout amalgamé à ses propres recherches, aux cours qu'il dispense et aux divers organismes qu'il dirige.

Ayant participé à la récente mission Québec-Chine 2005 avec le premier ministre du Québec, il était à son poste universitaire dès son retour : «Il faut être très actif dans ce domaine. On ne peut pas laisser passer le train trop longtemps», confesse celui qui a également mis sur pied le laboratoire de neurotechnologie Polystim en 1994.





Le Québec, chef de file

Même si les recherches qu'effectue Mohamad Sawan sont très pointues, il ne peut les effectuer seul. C'est la raison pour laquelle son équipe multidisciplinaire est plutôt bien étoffée et provient de différents domaines : «Nous avons ici des étudiants de très grande qualité, on n'a pas à se plaindre là-dessus. Après toutes mes années de travail, j'ai découvert qu'il y a des ressources de grande qualité dans notre province.»Reste qu'il a été étonné des effectifs dont ses homologues chinois disposaient. Évidemment, le bassin de population n'étant pas le même, leur recrutement peut être plus sélectif.

Malgré ce désavantage numérique, la province regorge d'atouts : «On a la chance d'avoir un système qui récompense ceux qui poussent et qui veulent grandir», croit le chercheur en se référant à l'honneur accordé par l'Acfas. Les recherches qu'il effectue n'en demeurent pas moins ardues : les connaissances dans ces domaines pointus manquent, ce qui suffirait pour en décourager plusieurs. Pour Mohamad Sawan, pas question de s'arrêter : «On travaille assez fort, c'est sûr que l'on souhaite arriver à des résultats tangibles !» Avec la commercialisation prochaine de ses découvertes les plus prometteuses, on pourra bientôt apprécier le fruit de ses années de labeur.


http://www.ledevoir.com/2005/10/08/92053.html?248

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