Consultations, interventions :
les tarifs médicaux s'envolent
Dépassements d'honoraires illégaux, tarifs exorbitants de certains spécialistes...
les patients ont de plus en plus de mal à payer. Deux études confidentielles de l'assurance
maladie pointent les dérapages. Ce qu'il faut savoir pour éviter les pièges.
LORSQUE ARLETTE se rompt les tendons d'une épaule, elle s'adresse à un chirurgien de Saint-Etienne,
qui lui demande 1 600 € , en plus du tarif légal, pour réparer les dégâts. Sa mutuelle ne pouvant suivre,
Arlette cherche toujours un autre spécialiste... moins gourmand si possible.
Un cas caricatural ? Plus aujourd'hui : telle une gangrène, qui prolifère en silence, les « dépassements tarifaires
» deviennent ventripotents. A Cochin (75), une patiente s'est vu réclamer 6 000 € de dépassement
pour une prothèse de hanche. A Paris, débourser 800 € pour une opération de la cataracte devient banal...
Certes, les médecins qui se sont installés en « secteur 2 » fixent librement leurs tarifs, avec « tact et mesure
», précise la convention. Mais les dérapages sont désormais tels que l'assurance maladie s'inquiète. Et
vient d'étudier, en toute discrétion, l'activité de certains chirurgiens. Le résultat est édifiant. « A Lyon, ça a
pris une telle ampleur qu'on voulait créer un observatoire des excès », s'alarme le généraliste, Pascal Dureau
. L'explication de cette inquiétude est simple : à Paris, Lyon, voire Valence, on ne trouve plus guère
que des praticiens en secteur 2 ! Idem pour certaines spécialités (chirurgie, urologie, etc.) « Lorsque l'offre
de soins est ainsi faussée, se soigner devient difficile pour les moins riches », dénonce Pascal Dureau.