Suite à la demande du RIFH sur le forum sollicitant des témoignages de femmes pour une enquête (
http://manager.e-questionnaire.com/questionnaire.asp?a=SaiSVxJVmM ) je me suis surprise avec certaines de mes réponses et j'aurais aimé aborder certains sujets, dont celui-ci avec d'autres femmes, voire hommes s'ils ont un avis, ou même une compagne avec des lésions médullaires.
Afin de tenter de faire cela de façon claire, j'ai pensé m'arrêter sur une question précise afin de ne pas trop me disperser et de la sorte pouvoir éventuellement poursuivre et ouvrir un autre fil sur d'autres aspects encore tabous selon moi, en tous cas, plus que la sexualité chez l'homme tetra ou para (bien que sans nous leurrer, ce n'est pas encore top pour eux non plus !).
La question portait sur
les raisons qui m'avaient amenée à interrompre une démarche consultative afin d'appréhender la sexualité qu'allait être celle de ma "nouvelle vie" et donc sur
ce que j'espérais voir améliorer ou disposer lors de consultations gynéco, uro ou encore psy.
Ma réponse fut celle-ci :- La levée de tabous pour la sexualité féminine qui reste encore marginalisée a contriario de la sexualité masculine bien qu'elle aussi me semble être encore un sujet sensible.
- Elle semble encore "injustifiée" si ce n'est pour procréer.
- Plus de documentaires ou informations bien que le docu-film qu'est MurderBall
http://www.cinemotions.com/modules/Films/fiche/18277/Murderball.html aborde bien les idées-reçues mais n'intervient encore ou déjà, c'est selon, que pour l'aspect masculin.
- Peut-être également une possibilité de disposer de brochures d'informations avant le rendez-vous afin d'être un minimum informée et de pouvoir ainsi appréhender et s'adapter à un certain vocabulaire qui surtout pour les plus jeunes, faciliteraient l'entretien où parfois le dialogue et les exercices proposés semblent presque sortir directement de films limite pornographiques et peuvent être perçus humiliants, crus et choquants !
- Souvent j'ai eu l'impression lors de ces consultations autant gynéco qu'uro ou psy, que le plaisir féminin était abordé de manière ancestrale voire religieuse !
Je m'explique : que l'on nous (r)enseignait plus sur la manière d'être une Bonne Femme, dans le sens d'une Bonne Maitresse ou Epouse et donc par conséquence, de la manière la plus recommandée afin de nous adapter à l'homme à "caliner" pour lui fournir le plaisir nécessaire à son épanouissement éclipsant de la sorte le plaisir qu'une femme pourrait (devrait ?) elle aussi bénéficier, pour induire ainsi, selon moi et mon ressenti une certaine culpabilité et un sentiment de femme facile et légère si les interrogations et demandes d'aide portaient sur son corps et sur son propre plaisir plutôt que sur celui sensé être apporté à un homme (alors qu'il me semble qu'un compagnon attentionné et aimant espère presque l'inverse, être capable de vous offrir autant de plaisir et de frissons que vous tentez de lui donner afin de le combler et unir corps et âmes !)
D'où mes interrogations : et vous Mesdames, qu'en pensez-vous, comment le vivez-vous ?Avez-vous eu aussi à croiser des regards interrogateurs, presque pitoyables à l'intention de votre partenaire traduisant un "
le pauvre, il doit s'ennuyer au lit !" , "
comment fait-il avec une planche" puisque nombreux nous imaginent encore ainsi, etc... en passant les pires et des meilleures !
Je me suis même retrouvée à une période de ma vie à mettre des jupes ou jeans moulants lors de "sorties publiques" pour démontrer que je ne portais ni couche ni poche !
Je me doute que nombreuses me diront de passer au-dessus de ces avis ou préjugés, cependant est-ce si simple que cela lorsque la maladie débute alors que l'âge est celui où l'on découvre à peine son corps et sa sexualité ?
Avez-vous ressenti également cette attente à faire de vous une excellente maîtresse plutôt qu'une amante comblée ayant droit elle aussi au plaisir, désirant le partage et l'osmose sans devoir tel qu'il était enseigné autrefois ?
J'ignore si c'est moi qui suis vieux jeu voire bloquée dans cette ambigüité et ces idées reçues et propagées, ou si généralement, vous aussi pouvez face à de tels "ragots" penser, ou vivre comme cela m'est arrivé de le faire presque par conditionnement de "tant que monsieur est heureux, le "bonheur" plâne", ou encore dans ces "tant que la maternité est possible, peu importe le
reste "?
Pas facile à expliquer par écrit, mais je suppose que beaucoup m'auront comprise ou "décodée" !
Enfin... je l'espère ! Le cas échéant, n'hésitez pas à apporter vos questions et remarques !
Allez les filles, on passe un cap ou vous l'avez toutes passé avec brio ?