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Dr. Jerry Silver (USA) - combinaison greffe de nerf périphérique/Chondroitinase

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thomas:
Super!

Si cela fonctionne peut-on raisonnablement penser que ce type de traitement pourrait être utilisé dans le cadre d'une syringomyélie après opération de cette dernière? Dans le cas ou une intervention chirurgicale de la syringomyélie ou la syringomyélie en elle même aurait causé des dégâts? Aussi, cela pourrait-il fonctionner dans le cas d'une tumeur intra-médullaire après exérèse de la tumeur?

  :smiley:

TDelrieu:

--- Citer ---
Une seule injection rétablit la respiration et les fonctions des membres après une lésion médullaire

28 novembre 2018

On estime qu'entre 250 000 et 500 000 blessures à la moelle épinière se produisent chaque année dans le monde. Les cas graves entraînent une paralysie partielle ou complète, et dans plus de 50% des lésions médullaires, le patient présentera également des problèmes respiratoires en raison de la lésion du diaphragme. Des études menées par des chercheurs aux États-Unis et au Royaume-Uni ont maintenant démontré que la fonction du diaphragme et la fonction des membres pouvaient être rétablies partiellement chez les rats atteints de LME chronique après une seule injection d'une enzyme, la chondroïtinase ABC (ChABC). Ils espèrent que le traitement pourra également contribuer à rétablir la motricité chez des patients atteints de LME.

"Pour la première fois, nous avons restauré de manière permanente à la fois la respiration et certaines fonctions du bras avec une lésion médullaire chronique causée par une paralysie cervicale", a déclaré le Pr. Jerry Silver, professeur de neurosciences à la Case Western Reserve University School of Medicine, et auteur principal du rapport scientifiques dans Nature Communications. Les chercheurs décrivent leurs résultats dans un article intitulé "Restauration rapide et robuste de la respiration longtemps après une lésion de la moelle épinière".

Selon les auteurs, la capacité à rétablir la motricité après une longue LME paralysante est «une perspective décourageante» qui s’est révélée jusqu’à présent insaisissable. "Cela a conduit à la conviction de longue date que la récupération fonctionnelle chronique est beaucoup plus difficile, voire impossible, à atteindre."

Des études antérieures ont suggéré qu'un traitement par ChABC, administré peu après l'hémisection cervicale, permettrait de rétablir un certain niveau d'activité des muscles respiratoires, lorsque la moelle épinière est à moitié sectionnée. L'enzyme décompose un type de protéoglycane qui inhibe toute nouvelle croissance axonale, «facilitant la régénération axonale ou la germination et renforçant l'activité synaptique». Cependant, ces résultats antérieurs indiquaient que l'administration de ChABC immédiatement après une lésion médullaire ne permettait de récupérer que 10% environ de l'activité musculaire respiratoire.

Dans leurs nouvelles études, les rats atteints de lésion médullaire à demi sectionnée à la vertèbre cervicale C2 ont reçu une seule injection de ChABC en dessous du site de la lésion médullaire, mais le traitement a été administré trois mois après la lésion de la moelle épinière à la vertèbre cervicale C2. "La stratégie consistait à utiliser une simple injection unique d'une enzyme, la chondroïtinase, qui décompose les molécules inhibitrices des protéoglycanes", a expliqué le Pr. Silver. "L'enzyme a été administrée, pas dans la lésion elle-même, mais plus bas dans la moelle épinière, où résident les cellules nerveuses motrices qui envoient les axones vers le diaphragme et l'avant-bras."

Une semaine seulement après l'injection de ChABC, de nouveaux nerfs ont commencé à se développer et à restaurer la fonction du diaphragme du côté endommagé chez 60% des animaux. Au bout de deux semaines, chaque animal traité présentait des améliorations, même s'il avait été paralysé pendant longtemps. "De manière surprenante, la technique fonctionnait beaucoup mieux aux stades chroniques qu'aux stades aigus d'une blessure", a déclaré le Dr Silver.

Une semaine après le traitement par ChABC, 70% des animaux étaient à même d'utiliser le membre antérieur paralysé, contre seulement 30% des animaux témoins. "Les animaux recevant l'enzyme utilisaient plus facilement les deux membres pour se déplacer et explorer leur environnement", a noté l'équipe.

Des avantages encore plus importants ont été observés lorsque les animaux ont reçu l’injection de ChABC en association avec une forme de thérapie respiratoire appelée hypoxie intermittente (IH), au cours de laquelle ils sont exposés à de brèves périodes de manque d’oxygène. Des études antérieures avaient indiqué qu'un traitement IH répétitif peut entraîner de légères améliorations de la fonction respiratoire à la suite d'une LME sub-chronique. "Lorsque ChABC a été associé à l'IH, l'activité du diaphragme a augmenté d'environ 40%", ont poursuivi les chercheurs. "L'application de ChABC (avec ou sans IH) a permis de rétablir la fonction synchronisée du diaphragme ipsilatéral à la lésion chez 66,7% des animaux. L'activité restaurée était bien supérieure à celle obtenue avec le même traitement appliqué seul… En effet, le traitement combiné favorisait une activité motrice coordonnée identique à la respiration normale."

Bien équilibrer le traitement IH était cependant essentiel. Une thérapie respiratoire excessive a entraîné une activité électrique anormale dans le diaphragme. Les chercheurs pensent que c'est peut-être pour cette raison que le corps libère des molécules inhibitrices pour empêcher la restauration des axones fonctionnels dans la moelle épinière. Ils travaillent maintenant à optimiser le traitement afin de maximiser la récupération, en particulier à l'avant-bras.

Fait encourageant, les améliorations étaient toujours présentes chez les animaux un an et demi après le traitement. "C’est la première illustration de la possibilité d’une restauration fonctionnelle persistante et complète dans tout système moteur plus d’un an après une LME", a écrit l’équipe. "Nos données illustrent la facilité relative avec laquelle un système moteur peut retrouver une fonctionnalité de plusieurs mois à plusieurs années après une lésion médullaire grave", a commenté le Pr. Silver. "Le schéma thérapeutique de notre étude est adapté à de nombreux types de traumatismes médullaires chroniques incomplets, et nous espérons qu'il pourra également aider à restaurer la fonction motrice après une lésion de la moelle épinière chez l'homme."


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 TEXTE ORIGINAL EN ANGLAIS
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OneTime Injection Restores Breathing and Limb Function after Spinal Cord Injury

November 28, 2018

An estimated 250,000 to 500,000 spinal cord injuries (SCIs) occur worldwide each year. Severe cases result in partial or complete paralysis, and in more than 50% of SCIs, the patient will also have breathing problems because the diaphragm is affected. Studies by researchers in the U.S. and U.K. have now demonstrated that long-term diaphragm function and partial limb function can be restored in rats with chronic SCI following just a single injection of an enzyme, chondroitinase ABC (ChABC). They hope that the treatment may also work to restore motor function in human patients with SCI.

“For the first time we have permanently restored both breathing and some arm function in a form of high cervical, chronic spinal cord injury-induced paralysis,” stated Jerry Silver, Ph.D., professor of neurosciences at Case Western Reserve University School of Medicine, and senior author of the scientists’ report in Nature Communications. “The complete recovery, especially of breathing, occurs rapidly after a near lifetime of paralysis in a rodent model.” The researchers describe their findings in a paper entitled, “Rapid and robust restoration of breathing long after spinal cord injury.”

The ability to re-establish and maintain essential motor function after long, paralyzing SCI is “a daunting prospect” that has so far proved elusive, the authors write. “This has led to the long-standing belief that robust functional recovery chronically is far more difficult, if not impossible, to achieve.”

Prior studies have suggested that some level of respiratory muscle activity can be restored by treatment with ChABC administered soon after cervical hemisection—when the spinal cord is half severed. The enzyme breaks down a type of proteoglycan that inhibits new axonal growth, “facilitating axonal regeneration or sprouting and enhancing synaptic strength.” However, these previous results indicated that administering ChABC immediately after SCI only results in about a 10% recovery of respiratory muscle activity.

In their new studies, rats with SCI half severed spinal cord at cervical vertebra C2 were given a single injection of ChABC below the SCI site, but treatment was administered three months after the injury, which in each case was a half severed spinal cord at cervical vertebra C2. “The strategy was to use a simple, one-time injection of an enzyme, chondroitinase, that breaks down the inhibitory proteoglycan molecules,” Dr. Silver explained. “The enzyme was administered, not within the lesion itself, but lower down within the spinal cord where motor nerve cells reside that send axons out to the diaphragm and forearm.”

In as little as a week after the ChABC injection new nerves started to grow and restore diaphragm function on the damaged side in 60% of animals. Within two weeks every treated animal demonstrated improvements, even though they had been paralyzed for most of their lives. “Surprisingly, the technique worked far better at chronic stages than at acute stages after injury,” said Dr. Silver.

Although injured animals were able to walk, feed, and drink normally, they had problems using the forelimb on the damaged side. Within a week of ChABC treatment, 70% of the animals were better able to use the affected forelimb, compared with just 30% of control animals. “Animals receiving the enzyme more readily used both limbs to move about and explore their environment,” the team noted.

Even greater benefits were seen when the animals received the ChABC injection in combination with a form of respiratory therapy known as intermittent hypoxia (IH), during which they are exposed to brief periods of low oxygen. Previous studies had indicated that acute repetitive IH therapy can result in small improvements in respiratory function following sub-chronic SCI. “When ChABC was combined with IH, diaphragm activity increased to ~40%,” the researchers continued. “Application of ChABC (with or without IH) resulted in the restoration of synchronized diaphragm function ipsilateral to the injury in 66.7% of the animals. The restored activity was far greater than that achieved via the same treatment applied acutely post SCI … Indeed, the combination treatment promoted coordinated motor activity indistinguishable from normal respiration.”

Getting the balance of IH therapy right was critical, however. Too much respiratory therapy resulted in abnormal electrical activity in the diaphragm. The researchers reason that this may be why the body releases inhibitory molecules to prevent the restoration of functional axons in the spinal cord. They are now working to optimize the treatment to help maximize recovery, particularly in the forearm.

Encouragingly, the improvements were still evident in animals a year and a half after therapy. “This is the first illustration that persistent, complete functional restoration in any motor system is possible well over a year following SCI,” the team wrote. “Our data illustrate the relative ease with which an essential motor system can regain functionality months to years after severe spinal cord injury,” commented Dr. Silver. “The treatment regimen in our study is relevant to multiple types of chronic incomplete spinal traumas, and we are hopeful it may also help restore motor function following spinal cord injury in humans.”



Source : https://www.genengnews.com/news/one-time-injection-restores-breathing-and-limb-function-after-spinal-cord-injury/


--- Fin de citation ---

Arnaud:

Un autre article parlant du même sujet.

https://sciencepost.fr/2018/06/une-avancee-prometteuse-vers-un-traitement-pour-reparer-une-moelle-epiniere-endommagee/

Par contre, j'ai extrait un paragraphe de cet article car on parle d'une autre équipe qui travaille sur cette thérapie en la personne du Docteure HU.

Cependant, il faut signaler que  cette équipe n’est pas la première à arriver à ces conclusions. Une autre équipe, menée par la docteure Hu, est elle parvenue aux mêmes résultats un peu plus tôt dans l’année en menant l’expérience sur un chien. Elle a aussi observé une amélioration des capacités locomotives de l’animal après transmission du gène.

Voici le lien pour voir l'étude du docteure Hu :
https://academic.oup.com/brain/article-abstract/141/4/1017/4850499


TDelrieu:

--- Citer ---Espoirs pour les humains blessés médullaires grâce à une thérapie génique révolutionnaire qui aide à réparer les nerfs endommagés sur la colonne vertébrale des rongeurs en dissolvant le tissu cicatriciel


Jeu. 14 juin 2018


Les rats atteints de lésions de la moelle épinière ont retrouvé l'usage de leurs pattes après avoir reçu une thérapie génique révolutionnaire qui aide à réparer les nerfs endommagés dans la colonne vertébrale.


La nouvelle thérapie fonctionne en dissolvant le tissu cicatriciel dense qui forme une barrière épaisse entre les nerfs coupés quand la moelle épinière est lésée.


Les animaux ont reçu le traitement avec une enzyme appelée chondroïtinase qui décompose le tissu cicatriciel et permet aux nerfs coupés de se reconnecter les uns aux autres.


Les tests ont montré que lorsque la thérapie était administrée pendant deux mois, les rats récupéraient les mouvements dont ils avaient besoin pour attraper de petites boules de sucre sur une plate-forme.


"La thérapie génique nous a permis de traiter de vastes zones de la moelle épinière avec une seule injection", a déclaré Elizabeth Bradbury, qui a dirigé la recherche au King's College de Londres. "Ceci est important car la moelle épinière est longue et la pathologie s'étend sur toute sa longueur après une lésion."


Bien que d'autres études sur les animaux soient nécessaires avant que la thérapie puisse être administrée à des humains, les chercheurs espèrent qu'en fin de compte, le traitement aidera les personnes atteintes de lésions rachidiennes qui ont perdu leur capacité à accomplir leurs tâches quotidiennes.


"La récupération de l'usage des mains est la première priorité pour la majorité des personnes vivant avec des lésions de la moelle épinière. Cela leur permettrait de faire des tâches quotidiennes telles que se laver et s'habiller de façon autonome, ramasser une tasse de café et cela changerait leur vie", a-t-elle ajouté.


Dans le journal Brain, les scientifiques expliquent que la thérapie pourrait avoir un «impact significatif» sur les personnes souffrant de paralysie tétraplégique, pour qui la reprise du contrôle de la main pourrait signifier une amélioration majeure de leur indépendance. La plupart des blessures à la colonne vertébrale, telles que celles causées par des accidents de la route, endommagent le cou et affectent ainsi les quatre membres.


Avant que cette thérapie puisse être envisagée pour des essais cliniques humains, les chercheurs devront montrer qu'elle fonctionne en toute sécurité chez des animaux plus grands. Ils doivent également trouver un moyen d'arrêter complètement la thérapie génique une fois que la colonne vertébrale a guéri. À l'heure actuelle, l'enzyme anti-cicatricielle est encore produite à de faibles niveaux lorsque la thérapie est désactivée.


"Bien que nous ayons de l'espoir, nous savons qu'il y a un long chemin à parcourir pour ajouter d'autres éléments de sécurité à la thérapie génique avant qu'elle puisse être utilisée chez les humains", a déclaré Bradbury.




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 :arrow: TEXTE ORIGINAL EN ANGLAIS
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Hopes for injured humans and larger animals as groundbreaking gene therapy helps mend damaged nerves on the spine of rodents by dissolving scar tissue


Thu 14 Jun 2018


Rats with spinal cord injuries have regained the use of their paws after being given a groundbreaking gene therapy that helps to mend damaged nerves in the spine.


The new therapy works by dissolving the dense scar tissue that forms a thick barrier between severed nerves when the spinal column is broken.


Animals that were given the treatment produced an enzyme called chondroitinase which breaks down scar tissue and allows the broken nerves to reconnect with each other.


Tests showed that when the therapy was given for two months, rats relearned the kinds of skilled movements they needed to grab little sugar balls from a platform.


“The gene therapy has enabled us to treat large areas of the spinal cord with only one injection,” said Elizabeth Bradbury, who led the research at King’s College London. “This is important because the spinal cord is long and the pathology spreads down its whole length after injury.”


While more animal studies are needed before the therapy can go into human trials, researchers hope that ultimately the treatment will help people with spinal injuries who have lost the ability to perform daily tasks, such as using a knife and fork, picking up a mug, and writing.


“Recovering the use of the hands is the top priority for the majority of individuals living with spinal cord injuries. It would enable them to do everyday tasks such as washing and dressing independently, picking up a coffee cup, and would be life changing,” she added.


Writing in the journal, Brain, the scientists explain that the therapy could have a “significant impact” on people with tetraplegic paralysis, for whom regaining hand control could mean a major improvement in independence. Most human spine injuries, such as those inflicted by traffic accidents, damage the neck and so affect all four limbs.


Before it can be considered for human trials, the researchers will need to show that it works safely in larger animals which have suffered accidental injuries. They must also find a way to completely shut down the gene therapy once the spine has healed. At the moment, the scar-busting enzyme is still produced at low levels when the therapy is switched off.


“While we are hopeful, we know there is a long way to go to add further safety elements to the gene therapy before it can be used in humans,” said Bradbury.




Source : https://www.theguardian.com/science/2018/jun/14/paws-and-play-gene-treatment-helps-rats-with-spinal-cord-injury-regain-their-nerve
--- Fin de citation ---




L'article publié dans le journal scientifique Brain https://academic.oup.com/brain/advance-article/doi/10.1093/brain/awy158/5036378 indique que cette étude a été conjointement financée par la fondation de notre partenaire EndParalysis (dirigée par Corinne Jeanmaire)  :smiley:

Gyzmo34:
 :1409: Arnaud  :cool:

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