Bon… Je suis tombée sur ce fil par hasard, en regardant les autres sujet et… Ben ça tombe pile poil… Je suis prof d’équitation DE… Pour vous préciser mon CV, j’ai eu mon BE à la prestigieuse (et pompeuse
) Ecole Nationale d’Equitation, celle là même qui abrite le nom moins prestigieux (mais encore plus pompeux re-
) Cadre Noir de Saumur. Bref… Si vous me permettez d’exposer ma science (loin d’être infuse, notez bien…) je voudrais vous spécifier une ou deux petites choses concernant l’équitation handisport.
Tout d’abord, il faut savoir que lorsque l’on est à cheval, certains muscles sont indispensables, les muscles de maintien par exemple. Si les longs et grand dorsaux jouent un rôle capital dans le maintien, il ne faut pas oublier leurs potes les obliques de l’abdomen (petit et grand), et encore moins l’ilio-costal.
En résumé, pour pouvoir pratiquer l’équitation, même de loisir (surtout devrais-je dire) il faut pouvoir se maintenir assis sans aide technique. Une selle avec un dossier comme disait Pam est une très bonne idée, cependant, je ne crois pas que le fait de placer une quelconque « ceinture » pour permettre à une personne de se tenir à cheval soit une bonne idée, loin s’en faut. Enfin… Je n’opère pas de cette manière. Il ne doit absolument pas être question d’attaches. Il faut que le cavalier puisse tomber, sans quoi, le danger est beaucoup trop élevé ! Surtout, ne pas attacher les pieds aux étriers, et autres c…dans ce genre là !!! Si si… Je l’ai déjà vu….
J’ai connu une cavalière paraplégique qui n’avait besoin d’aucune aide ni pour seller, ni pour brider, ni même pour se mettre à cheval. Comme quoi, ce sport est bel et bien accessible à certaines personnes handicapées. Cependant, des méthodes peuvent être envisagées pour permettre à des personnes tétraplégiques de goûter aux joies de l’équitation. Le problème majeur restant en premier lieu le maintien, je me suis retrouvée dans la situation une seule fois et, je dois dire que l’expérience fut bénéfique pour « l’apprenti jockey » comme pour moi !lol En fait, j’ai commencé par une séance d’initiation à la longe. Un longeur au milieu, le cheval bridé, mais pas sellé tourne autour de lui, la distance entre le longeur et le cheval étant maintenue par une longe (pour les néophytes, long morceau de corde un peu évolué d’environ 15m attaché au mors du filet) . Mon longeur au milieu (une élève monitrice que je formais), je suis montée avec le cavalier afin de lui permettre de « ressentir » autant que possible les sensations d’un cavalier. Je n’ai pas utilisé de selle, uniquement un tapis de voltige (grand tapis en mousse épais et long) avec un surfaix (sangle munie de poignées).
La séance s’est très bien passée, il était ravi, moi, rassurée, et depuis, il monte régulièrement, il s’est trouvé des « petits trucs » pour pouvoir monter un cheval cool dans la carrière. Le stick (ou badine) remplace en effet les actions de jambes, mais là encore, à ne pas confier à un cavalier débutant. Il utilise des rênes à poignées, et une sorte de corset (vaguement flippant comme matos, mais enfin…) qui lui permet de « tenir » à peu près son dos. Pour le reste, ça va. On l’aide simplement à seller et à se mettre à cheval, pour la suite, il est parfaitement autonome.
Mais ce fait reste exceptionnel, de plus, les longues périodes à cheval sont déconseillées aux personnes para et tétraplégiques.
Je dois admettre que certains résultats sont spectaculaires au niveau de la récupération de certaines sensations… De certains gestes même dont les cavaliers handis avaient fait le deuil… Comme quoi…
Si vous avez des questions… Je me ferais un plaisir de vous répondre si je peux….